Les études qui cherchent les mesures des politiques de libéralisation financière sont encore peu nombreuses. La raison principale est le manque des données sur ce processus. Comme noté par Eichengreen et al. (1999, p. 65) «Le regroupement des données empiriques adéquates des politiques de libéralisation était une contrainte». Les principales limites des mesures de la libéralisation financière concernent essentiellement la simultanéité des réformes économiques. Il est ainsi difficile de distinguer les résultats issus de ce processus avec ceux des autres réformes. Selon Fry (1995, p. 179), la simultanéité de réformes apparaît comme obstacle pour les chercheurs: «…En pratique, cependant, plusieurs cas de libéralisation financière ont été accompagnés par d'autres réformes économiques. Pour ces cas, il est difficile d'isoler les effets de la libéralisation financière parmi ceux d'autres réformes ».
Le consensus selon lequel la libéralisation financière a un impact positif sur la croissance économique et qu'elle fragilise le système bancaire est douteux. La difficulté empirique pour vérifier cette opinion est bien réelle. Rajan et Zingales (1998) font partie des économistes ayant rendu compte de cette difficulté, ils déterminent ainsi qu' «Il est peu probable que des analyses empiriques identifient correctement l'impact de la libéralisation financière sur la croissance, grâce au fait que la libéralisation arrive au même temps où les économies passent à des transformations structurelles significatives». Le même avis est partagé par Eichengreen (2001, p130) qui énonce: “Le développement des mesures adéquates sur les restrictions au compte capital est un problème particulier pour la littérature traitant les causes et les effets de contrôles sur les mouvements de capitaux. Mais il y a un problème plus général pour capturer adéquatement les caractéristiques économiques, financières et politiques des économies…peut ne pas être résolu ».
Les informations sur la régulation du secteur financier sont souvent fragmentées. Les chercheurs sont amenés à recourir à plusieurs sources. On considère souvent qu'un système financier est non libéralisé s'il répond à plusieurs critères. Williamson et Mahar (1998), par exemple, retiennent cinq critères de «répression» financière : la présence des contrôles de crédits, la présence des contrôles sur les taux d'intérêt, des barrières à l'entrée aux banques étrangères, une régulation gouvernementale du secteur bancaire et une grande part publique dans le système bancaire. La majorité des économistes ont déterminé leur propre chronologie de libéralisation financière en s'appuyant sur ces critères. Plusieurs autres critères peuvent aussi être retenus.
Toutes ces opinions reflètent la difficulté de trouver des indicateurs précis de la libéralisation financière. Celle-ci touche plusieurs aspects et ses effets sont souvent confondus ou masqués par d'autres réformes mises en œuvre simultanément. La recherche dans ce domaine a révélé une grande diversité de ces indicateurs.
Nous essayons, dans cet article, de synthétiser les indicateurs utilisés pour refléter les différents aspects de libéralisation financière (ouverture du compte capital, développement financier, intégration financière internationale…). Notre analyse porte sur les travaux empiriques menés pour des pays ayant mis en œuvre des politiques de libéralisation financière, d'une part, et des travaux proposés par les grands organismes financiers mondiaux (FMI, Banque Mondiale), d'autre part. L'analyse sera répartie entre indicateurs qualitatifs (de restrictions) et indicateurs quantitatifs (développement financier et intégration financière internationale (IFI).
[...] Une large gamme de variables peut être retenue pour la construction d'indicateurs qualitatifs et quantitatifs de libéralisation financière. Ce processus ne peut pas être défini seulement par deux ou trois variables économiques. Nous avons choisi, sur la base des travaux empiriques présentés au début de ce chapitre, quelques variables déterminantes de ce processus. Annexes Tableau 1. Dates d'ouverture financière de quelques pays selon le FMI Source : IMF AREAER Tableau 2. Évolution de l'indicateur SHARE Source : Klein et Olivei (2001) Tableau 3. [...]
[...] (2002) ont essayé d'isoler l'impact de la libéralisation financière en contrôlant les autres réformes et les autres événements macro-économiques qui sont placés simultanément. Cette pratique a permis quelques identifications sur les effets propres à la libéralisation financière. Cependant, quand il s'agit d'un système financier très contrôlé, il est plus difficile d'isoler ces effets. Les indicateurs du développement financier qui ont suivi le taux d'intérêt réel ont été nombreux. Ces indicateurs ont porté sur différentes composantes du système financier notamment sur l'intermédiation financière et sur le marché boursier. Le travail de Levine et Zervos (1995) paraît significatif pour l'association de ces types d'indicateurs. [...]
[...] Ces indicateurs incluent : - Les indicateurs de la structure financière qui distingue entre systèmes financiers fondés sur les banques (bank-based financial systems) et systèmes financiers fondés sur le marché boursier (stock market-based financial systems) (Demirgüç-Kunt et Levine, (1999) ; Beck, Demirgüç-Kunt et Levine (1999)) ; - Les indicateurs de la réglementation bancaire, de structure de propriété bancaire et de concentration bancaire qui reflètent, respectivement, le niveau des restrictions régulatrices des opérations bancaires, la part des actifs publics par rapport aux actifs privés des banques et le degré de concentration dans le secteur bancaire (Barth, Caprio et Levine (2000) ; Demirgüç-Kunt et Levine (1999)). En conclusion, ces indicateurs de développement financier sont nombreux. Nous nous sommes contentés de présenter l'essentiel de ces indicateurs. Le crédit privé, les deux ratios M2/PIB et M3/PIB et le ratio des dépôts bancaires constituent les indicateurs les plus utilisés pour refléter le développement financier Les indicateurs d'intégration financière internationale (IFI) Il existe plusieurs indicateurs empiriques pour le développement financier, mais il paraît plus difficile de trouver la même gamme d'indicateurs pour l'IFI. [...]
[...] Les autres variables désignent l'inflation, le PIB par tête et le taux d'ouverture commerciale. Elle est égale à 1 dans les années de restrictions aux transactions du compte capital et prend une valeur nulle pour les années où il n'y a pas ces restrictions externes. Les données de cette variable proviennent de l' AREAER du FMI. Elle est fondée sur les informations descriptives de l'AREAER, Quinn (1997) attribut des scores selon l'intensité des restrictions officielles aussi bien pour les capitaux entrants que pour les capitaux sortants. [...]
[...] En conclusion, Quinn fait la somme de ces scores pour les deux sortes des capitaux (entrants et sortants) et construit ainsi son indicateur qui va prendre une valeur de 0 à 4. Ces scores sont établis annuellement, entre 1950 et 1997, pour 21 pays de l'OCDE et en et 1988 pour 42 pays non-OCDE. Voir annexe. Cette valeur de 0.09 est égale au rapport 1/11 (équivalent à la libéralisation d'une catégorie parmi les onze catégories présentées par le code de l'OCDE). Une grande valeur de cette variable (proche de la valeur correspond à des larges restrictions sur le compte capital. [...]
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