« Un homme qui est né dans un monde déjà possédé, s'il ne peut obtenir de ses parents la subsistance qu'il peut justement leur demander (…) est de trop au banquet de la nature ; il n'y a pas de couverts pour lui » (Thomas Robert Malthus). Cette citation est significative de la préoccupation des économistes pour le problème de la rareté et de leur crainte de l'épuisement des ressources naturelles. En effet le problème de la rareté est même à la base de l'économie. Une situation de rareté est une situation dans laquelle existe un déséquilibre entre offre disponible et demande pour un bien relatif. Lorsque la demande est supérieure à l'offre alors le bien est considéré comme rare.
Dès le 17e siècle se sont développées de nombreuses craintes quant à la rareté de certains biens comme le grain, les hommes… Cependant ces craintes se sont toujours avérées infondées. Avec la révolution industrielle on pensait le problème de la rareté résolu, le progrès technique allait permettre de repousser sans cesse les possibilités de production permettant une croissance durable. Force est de constater aujourd'hui qu'il n'en est rien. Dès les années 1970 les problèmes liés aux ressources naturelles redeviennent une préoccupation majeure notamment en raison des crises pétrolières. Avec le 21e siècle on se rend compte que le problème de la rareté se pose en des termes nouveaux. Quelle est la responsabilité des Etats et des marchés dans ce retour de la rareté et quelles solutions peuvent être apportées ?
[...] Selon l'ONU, au taux actuel de croissance de la population et de ses besoins en eau douce, en 2025 la quantité moyenne d'eau douce disponible devrait chuter de 6600 à 4800 m3 par habitant et par an, soit une réduction de près d'un tiers milliards d'habitants seraient touchés par la pénurie d'eau. Le manque de nourriture est une crainte qui est toujours d'actualité. Le Problème de la malnutrition et de la faim dans le monde est encore aujourd'hui très important. En 2009 l'organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 1.02 milliard d'individus souffrent de la faim. [...]
[...] Au-delà d'un certain nombre d'utilisateurs, l'arrivée d'un nouvel utilisateur est source de gêne pour tous les autres (encombrement, pollution ) La propriété privée permet donc de réglementer l'accès aux biens publics et d'organiser la rareté. La privatisation des moyens de production est une solution de plus en plus envisagée par les états pour subvenir au problème de la rareté. Ainsi se développe le partenariat public/privé qui permet de répartir les responsabilités entre les deux secteurs. Se développent alors des projets qui n'auraient pu voir le jour en reposant sur une initiative entièrement publique ou privée. [...]
[...] Le problème de la rareté environnementale fait appel à une régulation à l'échelle internationale. L'environnement est l'exemple typique de ce que l'on appelle aujourd'hui un bien public mondial c'est-à-dire un bien qui peut être consommé en même temps par l'ensemble de la population mondiale. La régulation de l'utilisation de ce type de bien ne peut donc se faire qu'à l'échelle mondiale. C'est pourquoi se mettent en place de nombreuses institutions internationales comme l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ou le Programme des Nations Unies pour le Développement qui associent en leur sein de nombreux Etats. [...]
[...] 1-Le problème de la rareté se pose aujourd'hui dans des termes similaires à ses différentes occurrences dans l'histoire avec néanmoins de nouvelles craintes liées en majeure partie au fonctionnement de l'économie de marché D'anciennes craintes que l'on croyait définitivement disparues réapparaissent La question de la disponibilité en ressources naturelles se pose à nouveau en particulier en termes de compatibilité avec la croissance économique. Le pétrole est la principale rareté du 21e siècle. La question de la disponibilité en ressources naturelles recommence à se poser à partir des années 1970 suite aux deux chocs pétroliers qui font prendre conscience de la dépendance énergétique de l'ensemble des pays développés. Aujourd'hui l'ensemble des états a pris conscience de la nécessité de réduire cette dépendance. En Europe le pétrole et le gaz représentent à eux seuls 60% de l'approvisionnement en énergie. [...]
[...] Si l'on extrapole les tendances, on voit qu'en 2016 la Chine émettra 4 fois plus de gaz à effet de serre qu'en 2006 soit six fois plus que la zone euro. Ce problème est néanmoins compliqué, car une baisse de l'émission de gaz à effet de serre impliquerait une baisse de la croissance pour la Chine, croissance que les pays occidentaux ont déjà connu un siècle plus tôt en polluant autant que la Chine. b-L'économie de marché et le libre jeu de la concurrence transforment les biens publics en biens rares. [...]
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