Depuis le début des années 1990, l'économie américaine a été marquée par une expansion ininterrompue de son activité, accompagnée d'une baisse continue de l'inflation. A titre d'exemple, entre 1991 et 1998, l'inflation américaine à chuté de 3,4% à 1,5%, alors que l'activité progressait en moyenne à plus de 3,5% par an. Parallèlement, le taux de chômage a baissé continuellement, passant de 7,5% en 1992, à 4% en 2000. Cette performance est d'autant plus impressionnante qu'elle n'a manifesté aucun signe d'essoufflement: l'inflation n'a pas augmenté, les salaires sont restés stables et aucun retournement de cycle ne s'est opéré. C'est pourquoi les économistes se sont demandés comment un tel résultat a été possible dans une économie où les manifestations du cycle étaient traditionnellement marquées.
Ainsi, les théories de la croissance ont cherché de nouvelles réponses à la question classique des facteurs de la croissance afin d'essayer de comprendre pourquoi et comment les Etats-Unis pouvaient connaître un tel dynamisme. D'un point de vue théorique, c'est Robert Solow qui a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. Il se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production et, par conséquent, les économies atteignent un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Il note toutefois que les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs. Ainsi, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. C'est à la fin des années 1970 que Romer et Lucas ont développé les nouvelles théories de la croissance. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique qui permettent aux rendements de rester constants. La croissance, en générant du progrès technique, n'a donc plus de limite puisqu'elle constitue un processus qui s'auto-entretient.
Il apparaît ainsi que le moteur de la vitalité de la croissance des Etats-Unis se trouverait dans le progrès technique. Afin de ne pas tirer de conclusions trop hâtives, il convient dès lors de s'interroger sur ces nouvelles théories de la croissance et de savoir si elles permettent en effet de comprendre les succès récents de l'économie américaine. En d'autres termes, peut-on considérer que la croissance des Etats-Unis n'est due qu'à la présence d'éléments structurels à son économie, ou bien est-ce la conjoncture économique qui en explique son dynamisme ?
Nous nous attacherons dès lors à démontrer que les éléments intrinsèques à l'économie américaine seuls ne peuvent expliquer que partiellement le dynamisme de la croissance des Etats-Unis.
Nous verrons donc qu'au premier abord, le dynamisme de la croissance des Etats-Unis peut s'expliquer par la forte présence d'éléments structurels favorables (première partie) mais que ces théories n'apportent qu'une explication partielle dans la mesure où une gestion réussie du cycle et des facteurs temporaires ont également contribué à une croissance qu'il faut toutefois relativiser (seconde partie).
[...] Cette combinaison est le cas de Etats-Unis dès les années 1960-1965. Dans les années 1980, l'économie américaine s'est caractérisée par la coexistence d'une relance budgétaire et d'une rigueur monétaire. Tout d'abord de nombreux allégements fiscaux eurent lieu, parallèlement à la une hausse des taux d'intérêts entre 1982 et 1984 : de à 10,5% pour les taux d'intérêts courts. S'en est suivie une croissance du PIB de entre 1983 et 1985, croissance tirée par la demande et due à la relance budgétaire. [...]
[...] Dans un premier temps, les entreprises sont financées par du capital risque (venture capital) réservé aux entreprises en création et innovantes. Ensuite, les entreprises s'introduisent en Bourse afin de poursuivre leur développement. La croissance de l'effort d'investissement, l'accumulation rapide du capital et la forte productivité du travail laissent présager d'une croissance forte et durable aux Etats-Unis. On constate en effet une accélération des gains de productivité du travail dès 1995 pour atteindre en 2000. Quant au taux d'investissement productif, il augmente presque de moitié entre 1992 et 2000. [...]
[...] Au premier abord, le dynamisme de la croissance des Etats-Unis semble s'expliquer par la présence forte d'éléments structurels favorables Les transformations de nature structurelle sur les différents marchés sont à l'origine de la performance récente de l'économie américaine en matière de croissance, de chômage et d'inflation. A. L'investissement majeur dans les nouvelles technologies, répondant aux critères des nouvelles théories de la croissance, a permis l'émergence d'un cycle expansionniste fort et non inflationniste 1. Le dynamisme de l'économie américaine répond aux critères des nouvelles théories de la croissance. L'une des spécificités de la croissance des Etats-Unis, au-delà de son dynamisme, est sa durée. En cela, elle ne semble pas répondre à une vision dite classique de la croissance. [...]
[...] Il apparaît ainsi que le moteur de la vitalité de la croissance des Etats-Unis se trouverait dans le progrès technique. Afin de ne pas tirer de conclusions trop hâtives, il convient dès lors de s'interroger sur ces nouvelles théories de la croissance et de savoir si elles permettent en effet de comprendre les succès récents de l'économie américaine. En d'autres termes, peut-on considérer que la croissance des Etats-Unis n'est due qu'à la présence d'éléments structurels à son économie, ou bien est-ce la conjoncture économique qui en explique son dynamisme ? [...]
[...] Les déficits budgétaire (244 milliards de dollars en 2006 soit du PIB) et commercial (764 milliards de dollars en 2006) provoquent un besoin de financement extérieur auquel répondent principalement les banques centrales des pays asiatiques (Japon, Chine, Corée du Sud) en acquérant des titres américains grâce aux excédents dégagés du commerce avec les Etats-Unis. Un élément clé de la prospérité américaine provient donc également de la capacité de financement de l'Asie. Transition: Le dynamisme de la croissance des Etats-Unis a souvent été considéré comme un phénomène bien spécifique à cette économie. [...]
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