Marchés mondiaux, prix agricoles, offre, demande, courbe de prix, régulation du marché, intervention publique, financiarisation du commerce
Depuis 2006, les principaux marchés agricoles, en particulier ceux des produits laitiers, des huiles végétales et des céréales, se sont emballés. Ces marchés ont toujours été très volatiles, mais la hausse des prix actuelle (8 % en moyenne par mois pour le blé, 4 % pour le maïs et 5 % pour le riz entre juillet 2007 et février 2008) et la crise alimentaire qui en résulte sont d'une ampleur qui n'avait pas été observée depuis les années 1970. Dès lors, on peut se demander comment rendre compte de la variation des prix agricoles sur les marchés mondiaux.
La variation des prix agricoles désigne les écarts de prix observés selon des périodes plus ou moins longues des biens agricoles. Ceux-ci sont variés : les biens contribuant à l'alimentation des humains, mais aussi des produits tels que des peaux d'animaux, des engrais, des produits destinés à l'industrie (éthanol, fécule, chanvre), des plantes vertes et fleurs, du bois. La production agricole représente un maillon indispensable dans la chaîne agroalimentaire, en lui assurant l'approvisionnement en matières premières (fécule, oignon, céréale, fruit, etc.). Un marché est un lieu réel ou fictif, un système d'échange, où se rencontrent l'offre et la demande. Les marchés mondiaux des biens agricoles présentent plusieurs particularités que nous étudieront. Ayant un fonctionnement complexe, plusieurs paramètres sont à prendre en compte dans l'étude de la variation des prix agricoles. Ces dernières années (depuis 1970 environ), la tendance est à la hausse. La demande mondiale est en forte expansion, mais l'offre ne semble pas suivre.
Mais un décalage entre une demande trop importante et une offre insuffisante est-il un facteur explicatif suffisant quand à la variation des prix agricoles sur les marchés mondiaux ?
[...] Dans le cadre du cycle de Doha, la PAC et le Farm Bill vont également progressivement supprimer respectivement les restitutions ou les crédits aux exportations d'ici 2013. Les agriculteurs européens et américains conservent malgré tout un avantage via les aides directes qui continuent d'être dispensées dans l'UE (55 milliards d'euros) et les systèmes d'assurances aux EU des agriculteurs des pays qui ont choisi le libre fonctionnement de leurs marchés ou qui n'ont pas les moyens de telles politiques. L'impact du niveau élevé des prix alimentaires sur les pays en développement dépend de l'interaction de divers facteurs. [...]
[...] Entre 6 juillet 2007 et juillet 2008, où la croissance des prix a été la plus forte, le prix du baril de pétrole est passé de 76 USD à 134 USD (147 USD au plus fort de la hausse), ce qui représente une augmentation de 76%. La répercussion se fait alors directement sur les coûts de production et les coûts de transport. En ce qui concerne les intrants agricoles, leur prix a fortement augmenté (doublé voire triplé pour les engrais) sur ces deux dernières années. Contrairement aux crises qui ont touché les années 1980 et qui résultaient davantage de problèmes conjoncturels, la hausse du prix des énergies devrait être durable car les tensions vont s'accentuer sur l'offre. [...]
[...] Mais les personnes qui souffrent de la faim ne peuvent pas se nourrir du seul espoir de solutions à court terme. Les gouvernements, avec le soutien des agences d'aide et des bailleurs de fonds, doivent agir dès maintenant pour apporter une aide d'urgence systématique et un soutien à long terme à ceux qui sont dans le besoin Les politiques de court terme : un bilan mitigé Quelle que soit la contribution des différents facteurs à la hausse des prix agricoles, et indirectement, des prix alimentaires, les conséquences ont été moins importantes pour les pays développés producteurs et pour les pays exportateurs que pour les PED importateurs. [...]
[...] La montée en puissance de la grande distribution a suscité le développement de groupements de producteurs en mesure de répondre à ses besoins massifs de produits normalisés et de renforcer la capacité de négociation des agriculteurs face à de tels interlocuteurs. De plus, l'industrie de transformation dont le rôle est grandissant s'approvisionne auprès des agriculteurs sur la base de contrats. Quelques secteurs comme les fleurs coupées sont toutefois restés fidèles à ce mode de commercialisation. L'Ippap se réfère désormais presque exclusivement au stade expédition. Cela ne correspond plus à une première mise en marché, mais à une deuxième transaction affectant le produit au départ de la zone de production. [...]
[...] Le marché des céréales et des oléagineux étant très exposé à l'internationalisation, les prix agricoles français et européens dépendent étroitement des cours mondiaux, qui sont dominés par les cotations à la Bourse de Chicago. De plus, en termes de volume disponible, l'amenuisement historique des stocks 7 de report a amplifié le renchérissement des cours. Le rôle des aléas climatiques dans les variations du prix du blé qui a débuté l'année 2011 à 300 euros la tonne après avoir été, au printemps 2010, en dessous de 150 euros, est incontestable. [...]
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