La remontée de la monnaie unique, corollaire de la dépréciation du dollar, a des effets positifs en dehors de la zone euro et particulièrement aux Etats-Unis mais également des répercussions favorables sur la situation économique européenne. Dans ce cas, un effet potentiellement négatif de la remontée de l'euro serait compensé par des conséquences positives. Cependant, ces quelques avantages ne semblent pas pouvoir répondre aux problèmes que posent une flambée incontrôlée de l'euro pour les pays européens, ni aux problèmes liés à la soutenabilité de cette situation à long terme...
[...] Or, une intervention unilatérale de la BCE est souvent jugée peu efficace sans la volonté des Etats-Unis de mettre un terme à leur politique de dévaluation compétitive Ce problème pourrait être résolu lors du sommet des G7, les 6 et 7 février 2004 en Floride, ce qui donnerait un signal fort aux marchés financiers que les grandes zones économiques ont un intérêt commun à lutter contre le niveau actuel des taux de change. Les Echos, le 5 janvier 2004, "La hausse de l'euro, un frein à la croissance". Le Monde, le 17 janvier 2004, '"L'euro fort pénalise les entreprises et inquiète les gouvernements". [...]
[...] Menant cette politique vigoureusement expansionniste, les Etats-Unis doivent faire face à une situation de double déficit, les déficits jumeaux déficit de la balance des paiements courants et déficit budgétaire. Or les agents économiques s'inquiétant de la soutenabilité de cette situation vendent la devise américaine qu'ils détiennent, créant ainsi une baisse du dollar corrélative à une montée de l'euro. Cette situation se trouve en outre renforcée par le différentiel de taux d'intérêt USA-zone euro. Loin d'être pénalisante pour les Etats-Unis, cette situation sert en réalité, la reprise de la croissance américaine. La baisse de leur monnaie permet en effet de stimuler leurs exportations en rendant plus compétitifs leurs produits. [...]
[...] Un euro fort engendre aussi l'élimination du risque de change : si l'euro revient à des taux moins sous évalués et qu'il se stabilise, elle devient une monnaie de facturation plus courante, ce qui enraye les problèmes de change, inhérents aux contrats internationaux. Enfin, on peut penser qu'une monnaie européenne forte est un élément positif pour la compétitivité hors-prix. En effet afin de compenser la perte de compétitivité relative, les entreprises européennes peuvent jouer sur un effet qualité et un effet diversification. Ainsi en proposant des produits de qualité plus élevée et davantage diversifiés, elles peuvent espérer conserver leurs parts de marché, ce qui génère de surcroît un effet valeur favorable au consommateur. [...]
[...] Ainsi, le raffermissement de la monnaie européenne peut être jugé globalement positif dans le monde et notamment aux Etats-Unis. La baisse corollaire de la devise américaine en effet, permis d'aider à la relance aux Etats-Unis. Or cette relance est nécessaire à la reprise de la croissance dans le monde du fait du poids des Etats-Unis dans l'économie mondiale. La baisse du dollar face à la montée de l'euro peut sûrement être considéré comme un des facteurs constitutifs de l'augmentation de la demande mondiale et donc du revenu mondial. [...]
[...] On peut souligner par ailleurs qu'il s'agit d'une diminution artificielle de la compétitivité des produits européens sur les marchés extérieurs puisqu'elle n'est absolument pas fondée sur une baisse de la qualité ou l'accroissement du coût de production de ces produits. Or cette diminution relative de la compétitivité qui engendre un fort ralentissement des exportations à des conséquences très néfastes sur les entreprises européennes. Ainsi la remontée de l'euro a été synonyme de baisses de chiffres d'affaires et de faillites. On enregistre en 2003 une augmentation des dépôts de bilan de 11,7% en France, de 10% en Allemagne et de 25% aux Pays-Bas. [...]
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