Depuis le 1er choc pétrolier et grossièrement jusqu'à ces dernières années, la productivité des économies développées a considérablement chutée, alors même que cette période correspond à la montée en puissance des technologies de l'information et de la communication ; d'où l'apparition du fameux paradoxe de la productivité, (dit paradoxe de Solow), qui fait la constatation que l'on trouve des ordinateurs de partout sauf dans les statistiques. Et contrairement aux USA, en France, on assiste à une pertinence de ce paradoxe depuis 1973. Nous chercherons donc, dans une première partie, à expliquer les raisons d'un tel constat. Pourquoi l'augmentation des gains de productivité des entreprises ayant investi dans les NTIC n'est-elle pas une évidence en France comme elle est de manière importante depuis 1995 aux USA ? Cet écart est-il du à de simples différences structurelles et conjoncturelles ou au manque de liens essentiels entre innovation technologique et innovation organisationnelle ?
[...] Pour pouvoir répondre à cette question, nous nous sommes appuyés sur les deux projections que les experts du Centre d'Observation Economique (COE) ont effectué à l'aide du modèle OEF (Modèle multinational macroéconomique), pour étudier les deux mécanismes par lesquels les NTIC peuvent influencer la croissance. Dans un premier temps, les experts du COE ont donc simulé les effets, toutes choses égales par ailleurs, d'un dynamisme de l'investissement des entreprises accéléré par la diffusion des NTIC. L'accélération de l'investissement accroîtrait le " stock de capital c'est-à-dire les capacités de production, ce qui modérerait les tensions sur l'offre. [...]
[...] En effet, si aux USA à partir des années 80' et après une période de crise, les NTIC ont permis une augmentation considérable des gains de productivité des entreprises ; en France le constat est différent et l'on assiste à une pertinence de ce paradoxe et ce depuis 1973. Nous chercherons donc, dans une première partie, à expliquer les raisons d'un tel constat. Pourquoi l'augmentation des gains de productivité des entreprises ayant investi dans les NTIC n'est-elle pas une évidence en France comme elle est de manière importante depuis 1995 aux USA ? [...]
[...] Or, aujourd'hui en France le développement des NTIC semble plus intense dans le secteur des services que dans l'industrie. De ce fait, certains économistes comme Brynjolfsson et Hitt considèrent que les indicateurs traditionnels même au plan microéconomique ne sont donc plus adaptés à la mesure des facteurs qui font aujourd'hui la réussite d'une entreprise. La production devrait inclure les aspects immatériels de la valeur attachée à un bien par le consommateur qui comprendraient qualité, variété, rapidité, personnalisation, services clients, etc Les investissements en NTIC visent en effet de plus en plus à développer l'aspect qualitatif et la dimension service des prestations de l'entreprise plutôt qu'à une augmentation quantitative de la production. [...]
[...] Ces projections illustrent le double enjeu que constituent pour les politiques économiques la diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la consommation (NTIC), d'une part, leur utilisation efficiente par les entreprises et les salariés, d'autre part. Les autorités publiques doivent donc développer les infrastructures physiques et réglementaires nécessaires aux NTIC ; promouvoir un environnement fiscal, social et intellectuel favorable à la production, à la diffusion et à la réception des innovations technologiques ; stimuler chez les jeunes l'esprit d'initiative et la curiosité envers les NTIC ; enfin, améliorer la formation continue des plus anciens. [...]
[...] " L'intensité capitalistique " (le montant moyen de capital par salarié) augmenterait, c'est-à-dire que les entreprises substitueraient du capital au travail, ce qui limiterait les tensions salariales, mais l'emploi progresserait quand même. Au total, " le dynamisme de l'investissement " accroîtrait le potentiel de croissance de l'économie (de 0,3 point par an à partir de la quatrième année). Ces enchaînements favorables seraient relativement peu affectés en projection par une réaction des autorités monétaires face à l'accélération de l'inflation. En effet, la hausse des prix demeurerait modeste, et le relèvement des taux d'intérêt associé freinerait peu la croissance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture