La baisse du taux de natalité, l'accroissement de l'espérance de vie et le vieillissement de la génération issue du baby boom font qu'aujourd'hui, plus d'un Français sur 3 a plus de 50 ans. Pour José Antonio OCAMPO, ancien Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, c'est l'un des phénomènes qui aura le plus d'incidence sur le développement des sociétés sur le long terme. On peut en effet prévoir que le vieillissement d'une génération nombreuse, qui représente près de 50% de la consommation, aura inéluctablement des conséquences sur l'économie.
Parmi elles, se pose celle de l'impact incertain du vieillissement de la population sur la consommation. Ce phénomène va-t-il, comme le pensent de nombreux économistes, ralentir la consommation ou, au contraire, offrir une opportunité de la stimuler d'une autre manière ? Comment les entreprises vont-elles réagir ?
Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux conséquences directes du vieillissement sur la consommation, en présentant d'abord quelques chiffres significatifs pour ensuite mieux appréhender les avantages et inconvénients envisagés sur le volume de la consommation. En deuxième temps, nous verrons que ce phénomène impliquera surtout une évolution structurelle de la consommation, qui s'orientera alors vers de nouveaux secteurs et induira ainsi la nécessité qu'auront les entreprises de s'y adapter. Enfin, nous nous pencherons sur les politiques publiques susceptibles de mener à bien cette transition.
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Il y a aujourd'hui de plus en plus de personnes âgées, à cause de trois causes majeures : le faible taux de natalité qui ne permet pas un renouvellement de génération ; les progrès de la médecine qui ont permis d'augmenter considérablement l'espérance de vie ; et l'arrivée dans la soixantaine d'une génération particulièrement nombreuse, celle du baby-boom. D'où une croissance accélérée de la part des seniors dans la population de 1,8%/an cette décennie contre 0,3% auparavant, et le déplacement du pic de consommation, qui se situait à l'âge de 49 ans en 1995 contre 54 en 2005.
Ainsi, nous sommes passés en France de 7,1 à 10 millions de personnes de 65 ans et plus, en à peine 30 ans. Dans 20 ans, on en prévoit près de 20 millions. A cela s'ajoute que bien qu'elles ne représentent que 35% de la population, elles représenteront bientôt plus de 50% de la consommation, d'où l'importance de comprendre la corrélation entre la vieillesse et la consommation (...)
[...] SOURCES Etude de l'impact du vieillissement de la population sur l'offre et la demande de biens et de services de consommation, CREDOC Vieillissement de la population : vers plus ou moins de consommation ? et L'effet du vieillissement de la population sur la consommation, Frederic SERRIERE. Conséquences économiques et financières du vieillissement, par Jean- Luc SHNEIDER. Et si le vieillissement de la population avait des aspects positifs ? Jean-Gilles CAHN, CCIP. Le vieillissement de la population et la consommation médicale, Robert LAUNOIS et Alain PELC. [...]
[...] De même, la théorie du cycle de la vie, qui a valu en 1985 un prix Nobel à Franco Modigliani (1918 2003) appuie cette thèse. En bref, elle explique que les individus épargnent pendant qu'ils travaillent, puis désépargnent (dépensent) pendant la retraite, durant laquelle ils consomment le capital accumulé durant leur vie active. Donc le vieillissement actuel semble théoriquement favorable à la consommation. Mais il est de plus en plus probable que les baby boomers préféreront épargner. En effet, les difficultés des seniors sur le marché de l'emploi et les réformes par les gouvernements du système de retraite vont abaisser les fonds de pension. [...]
[...] Aux USA, les politiques publiques créent un cadre plus favorable aux initiatives privées, qui financent en partie l'AgeLab du MIT ou le Plan d'Action Stratégique de l'Administration dédiée aux personnes âgées. Dans ces pays, les entreprises ont ensuite mieux développé l'idée d'un design pour tous, qui vise à la simplification de l'utilisation des produits. Conclusion : Pour finir, le niveau futur de la consommation reste incertain et dépendra essentiellement du comportement à venir des baby boomers. On peut cependant prévoir que la consommation subira de profonds changements structurels. [...]
[...] La baisse de consommation serait alors brutale et considérable au vu de leur nombre. Le plus souhaitable serait que la 1ère thèse, favorable, se réalise et relance l'activité économique et avec elle le système de retraite. Ainsi, la vitalité de la consommation dépendra surtout de l'attitude incertaine des baby boomers, elle-même induite par d'autres facteurs aussi variés qu'imprévisibles. (ex crise éco) 1. Une évolution structurelle de la consommation A. De nouveaux besoins Nous pouvons néanmoins avoir une certitude. La consommation subira des changements structurels. [...]
[...] D'après l'OCDE à 15% de la production doit être rendue plus accessible. De même, il leur faudra adapter les produits et les services aux évolutions physiques, et générationnelles : qui répondent à la perte des capacités physiques mais aussi à l'évolution des mentalités et des comportements. Ainsi, les baby boomers sont plus exigeants que ceux qui les précèdent. Ils réclament des produits de qualité et un meilleur accès aux nouvelles technologies. C'est pourquoi les seniors seront à l'avenir sans doute plus visibles dans le circuit de la consommation. [...]
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