Taux d'intérêt, investissement, économie, Keynes, IS/LM
Argumentation d'économie traitant de la relation entre taux d'intérêt, mettant en perspective les différentes écoles qui traitent de ces questions. Ici l'exposé se compose de façon dialectique, entre l'impact micro et macro économique d'une variation du taux d'intérêt.
[...] Quels liens préexistent entre le taux d'intérêt et la décision d'investissement ? Rappelons tout d'abord que le financement des entreprises, et par la même leurs investissements, n'est soumis au taux d'intérêt que lorsque celles-ci font le choix du financement externe. S'il est indirect, comprenons ici par l'intermédiation des banques, les entreprises feront le choix de l'investissement en fonction de sa rentabilité financière, ce que nous verrons ci-dessous. Dans une perspective Keynésienne le financement externe direct, par l'émission d'action et d'obligation, est lui aussi soumis au taux d'intérêt, dans la mesure où la préférence pour la monnaie des épargnants détermine leurs inclinaisons à influer sur l'offre de capital. [...]
[...] L'arbitrage entre investissement productif et placement n'est pas non plus à négligé. Il convient ainsi de rappeler qu'un taux d'intérêt fort empêche l'investissement productif dans la mesure ou les détenteurs de capitaux, publics ou privés, entreprise ou ménage, préféreront acquérir des titres spéculatifs car la rentabilité de ces derniers leurs assurera des subsides non négligeable en comparaison de ceux obtenus par l'investissement. Dans ce cas la rentabilité financière, celle-ci, prendra le pas sur la rentabilité économique. Ayant raisonné dans la perspective micro-économique de l'investisseur il convient désormais d'extrapoler notre propos, dans une perspective d'analyse ceterus paribus de la relation investissement –taux d'intérêt. [...]
[...] Dès lors une augmentation de la masse monétaire, permettant une baisse du taux d'intérêt, entraînera une hausse de l'investissement, traduit par une hausse de la production. Paradoxalement la critique la plus ferme de cette relation inverse entre taux d'intérêt et investissement est née de l'analyse Keynésienne elle-même, qui estime que l'inélasticité de l'investissement au taux d'intérêt, ou trappe à liquidité, ne permet pas dans certain cas de pouvoir faire jouer ce levier, invoquant une multitude de facteur, tels que la spéculation, les anticipations, la confiance ou l'incertitude des acteurs économiques. [...]
[...] Il convient donc pour Hayek et ses thuriféraires de s'en tenir à un taux d'intérêt naturel, ou du moins de réduire les écarts entre celui-ci et le taux monétaire tel que l'a exprimé Wicksell, même si celui-ci est comme le souligne John Galbraith est responsable bien souvent d'une politique d'austérité préjudiciable à la croissance. L'investissement semble être donc à la fois un facteur influant et influencé par les taux d'intérêt. Mais il convient d'observer que les difficultés que nous avons rencontrées pour déterminer les relations qu'ils entretiennent sont avant tout dû au fait qu'au niveau macroéconomique celles-ci ne soient pas les plus décisives dans la décision d'investir. Pour exemple la relation entre investissement et demande anticipée semble être bien plus pertinente. [...]
[...] En effet cette dernière influe sur les mécanismes de décision d'investissement lorsqu'elle est confrontée au taux d'intérêt, il y aura investissement d'après Keynes, si et seulement si l'EMC est supérieur au taux d'intérêt. Ainsi une hausse, par exemple, de cent points de bases du taux d'emprunt va rendre les investisseurs plus méfiants quant à la possibilité d'investir à de telles conditions, puisque le différentiel entre l'EMC et le taux d'intérêt sera amoindrie. Cette intuition, confirmée empiriquement par Keynes, n'est jamais remise en cause, même si il est parfois admis que l'élasticité investissement- taux d'intérêt est en réalité faible. [...]
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