La croissance en Europe n'aurait atteint que 1,3% en 2005 et n'atteindrait que 1,9% en 2006 d'après les prévisions de l'exécutif bruxellois. La croissance européenne dans les douze pays de la zone euro à été en moyenne inférieure à 2% depuis 1999. Pendant ce temps-là, les Etats-Unis connaissent cette année une croissance de 4,3% au troisième trimestre et la Chine a annoncé une croissance de 16,8% prenant la place de la France dans les rangs des plus grandes puissances mondiales.
Actuellement, la croissance en Europe est ainsi reconnue comme étant molle et elle attend d'être relancée. Elle subit une gouvernance européenne fondée sur les règles de concurrence qui paralyse la politique macroéconomique. Ceci est le résultat de la mise en application de la doctrine préconisée par la Commission Européenne et acceptée par les gouvernements de l'Union. Pour relancer la croissance, il faudrait mener une politique d'offre, c'est-à-dire des politiques structurelles, définie au niveau national dans une logique de chacun pour soi, et appliquer le pacte de stabilité. Le problème est que cela ne peut fonctionner que pour les petits pays.
[...] Ainsi, si l'euro confirmait sa baisse, la croissance française par exemple, pourrait rebondir, voire même dépasser les en 2006. Mais cela ne pourra sûrement pas avoir lieu car le Directeur de la BCE, Jean-Claude TRICHET, a augmenté les taux d'intérêts, ce qui va entraîner une baisse de la valeur de l'euro et ainsi freiner la croissance. Enfin, afin de relancer la croissance, le commerce extérieur doit arriver à engendrer des exportations beaucoup plus fortes, car elles restent le principal soutien à la croissance, car une partie de la compétitivité d'un pays est dans le hors-prix et cela met à l'abri les producteurs des effets de change. [...]
[...] Une politique d'investissement doit être menée auprès des entreprises de la zone euro. Le problème est le suivant. Tant que les entreprises ne sont pas contraintes par la loi, elles demeurent frileuses en matière de dépenses. Cette frilosité ne pourra être atténuée réellement qu'avec le retour à la confiance, surtout que l'Europe a toujours besoin d'une devise plus faible pour rattraper le retard de croissance important accumulé depuis 2000. Avec la remontée du dollar face à l'euro, l'un des derniers verrous de la croissance, les anticipations de baisse des prix (via l'effet de change), n'existe plus. [...]
[...] L'introduction de l'euro qui élargit le marché domestique des entreprises à l'échelle d'un continent engendre des conséquences individuelles d'autant plus importantes, que le marché n'est homogène ni en salaire, ni en productivité, ni en fiscalité. Le commerce extérieur dépend aussi de la prévision de l'évolution du change. Même si structurellement le dollar devait s'affaiblir, il est soutenu à court terme par une conjonction de facteurs favorables (différentiel de taux d'intérêts). Or 10% de baisse du taux de change pondéré de l'euro est égal à un point de croissance du PIB en plus après deux trimestres. [...]
[...] Trois possibilités s'offrent à l'Union Européenne pour relancer la croissance de la consommation des ménages : - cibler certaines catégories de ménages, notamment les ménages actifs ou inactifs de moins de 45 ans, - étudier les conditions d'amélioration de leur situation, - accroître les ressources qu'ils peuvent mobiliser. Les entreprises ont tendance elles-aussi à trop épargner en Europe. Or l'activité normale des entreprises devrait les amener à investir. Une situation économique saine est caractérisée par le fait que le financement des investissements des entreprises ne peut être entièrement satisfait par la seule épargne. Si les entreprises épargnaient moins, cela permettrait d'augmenter l'emploi et les salaires et ainsi de favoriser la consommation. En période de récession, il est légitime de laisser les déficits des administrations publiques se creuser. [...]
[...] L'Europe ne peut malheureusement pas actuellement espérer une relance réelle de sa croissance. Elle n'est pas en mesure de mener la politique contra-cyclique dont elle peut avoir besoin pour relancer la croissance, du fait de sa désorganisation. En plus de cela, la gestion juridique des déficits par le biais du pourcentage de du pacte de stabilité et de croissance, le lui interdit dans les circonstances actuelles. Pour relancer la croissance, il faudrait finalement développer la société de la connaissance, renforcer le marché intérieur de la zone euro, améliorer le climat d'entreprises, réformer le marché du travail et mettre en place un environnement durable. [...]
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