Sur un plan macroéconomique, l'équilibre est l'égalité entre l'offre et la demande sur un marché – on parle d'équilibre partiel – ou sur l'ensemble des marchés – on parle d'équilibre général
Il convient dès lors de poser deux questions :
Un marché est-il naturellement en équilibre, ou a contrario le déséquilibre est-il inévitable ?
Une action régulatrice, exercée de l'extérieur, est-elle nécessaire ou souhaitable pour établir ou rétablir l'équilibre ?
[...] Tout déséquilibre durable est par conséquent impossible. La loi des débouchés est adoptée par la majorité des classiques dont Ricardo et Mill. Mais ce modèle de l'équilibre immuable sur un marché, s'il est partagé par la grande majorité des classiques, ne fait pourtant pas l'unanimité. Malthus et Sismondi par exemple indiquent la possibilité d'apparition de crises de sous-consommation, c'est-à-dire qu'ils prennent en compte le déséquilibre et son caractère éventuellement durable. Néoclassiques : modèles de la concurrence pure et parfaite et de l'équilibre général (Walras, Pareto) Le modèle de base des néoclassiques réside dans la concurrence pure et parfaite (CPP) et ses cinq conditions, à savoir l'homogénéité des produits, l'atomicité des acteurs, la mobilité des acteurs, la libre entrée-libre sortie, et la transparence de l'information. [...]
[...] Le déséquilibre est inévitable, aussi bien sur un marché qu'au niveau macroéconomique 1. Classiques et néoclassiques, de l'équilibre immuable à l'équilibre général : un modèle fondamental dans l'analyse mais irréaliste Classiques : équilibre immuable sur un marché (Smith, Ricardo, Say) Pour Adam Smith, l'équilibre est le fruit du marché. Les intérêts individuels entraînent le bien commun. La société atteint naturellement bien-être et prospérité. C'est la fameuse "main invisible" de la concurrence. Dans la lignée de Smith, J.B.Say énonce la loi des débouchés, c'est-à-dire l'impossibilité des crises générales de surproduction : "Les produits s'échangent contre des produits puisqu'ils se servent mutuellement de débouchés", et "l'offre crée sa propre demande". [...]
[...] Bien évidemment, la théorie des anticipations rationnelles disqualifie la régulation conjoncturelle et discrétionnaire La régulation à l'heure de la mondialisation L'Etat régulateur est remplacé par des institutions internationales qui croient majoritairement à l'équilibre naturel des marchés La mondialisation et les 3D (déréglementation, désintermédiation et décloisonnement) impliquent de penser l'équilibre des marchés dans un cadre beaucoup plus large, où le risque de contamination des déséquilibres et donc des crises est fortement accru. Dans ces circonstances, ce n'est plus à l'Etat mais à des organes supranationaux de prendre en charge la régulation économique, de façon multilatérale. Les deux exemples les plus célèbres sont l'OMC pour la régulation commerciale et le FMI pour la régulation financière. Or, le fonctionnement de ces institutions est majoritairement gouverné par la croyance en l'équilibre naturel des marchés. [...]
[...] Il n'y a aucune raison a priori pour que le revenu d'équilibre corresponde au plein emploi. On obtient donc un équilibre de sous-emploi, qui peut être durable à cause de la rigidité des salaires - l'ajustement se faisant par les quantités à court terme Au confluent des approches néo-classique et keynésienne : les "théories du déséquilibre" Un modèle à prix et salaires fixes, dans lequel tout déséquilibre sur les marchés du travail ou des biens et services entraîne un rationnement par les quantités Que l'on soit dans une perspective néoclassique ou keynésienne, les difficultés des modèles théoriques à rendre compte de la réalité et à formaliser des politiques économiques efficaces ont donné naissance aux «théories du déséquilibre». [...]
[...] Conclusion En conclusion, il faut retenir le caractère irréaliste de la thèse de l'équilibre naturel : pour prévenir ou corriger le déséquilibre, il est indispensable de mettre en place une action régulatrice. Mais cette régulation n'est pas neutre : elle peut être contre-productive et créer le déséquilibre, en imposant des rigidités excessives sur le marché. Quoiqu'il en soit, il convient de garder à l'esprit cette idée simple : il ne saurait y avoir de marché sans règle du jeu, ni de marché international sans régulation internationale. [...]
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