Nos ancêtres s'accrochant à l'époque à des dieux, ils invoquaient le dieu de la guerre au moment de faire main basse sur les territoires possédés par d'autres, ou au moment d'affronter leurs adversaires sur le champ de bataille. Et qu'en est-il aujourd'hui sous ce rapport ?
L'homme moderne est lui aussi accroché à des dieux. A ceci près que ce sont pas les mêmes. Ainsi, quand le président américain lance ses boys en Irak afin, entre autres, de faire main basse sur la manne pétrolière, il invoque le dieu démocratie ou le dieu liberté. En réalité, le vrai dieu est, ici comme ailleurs, le dieu argent.
En d'autres termes, si les dieux changèrent au cours de l'Histoire, le mobile de la conquête demeure toujours le même, lui qui a pour nom : argent d'un côté et rareté des ressources de l'autre.
[...] Le problème n'est pas ici un problème technique. Il est lié à l'égoïsme entretenu par un système qui joue sur la concurrence entre les travailleurs eux-mêmes, dans un monde dominé, en raison notamment du progrès technique, par la rareté des emplois et des heures de travail. En d'autres termes, cette concurrence-là permet aux entreprises de maximiser, dans des conditions de productivité données, leur profit L'entreprise actuelle, un instrument au service de la spéculation Autant dire qu'on n'est plus là dans un système où les revenus salariaux sont déterminés par des conventions collectives de travail. [...]
[...] Dans la mesure où ses ministres ne sont plus que des valets ou des laquais au service du grand capital, il ne fait rien. Et à supposer qu'il fasse quelque chose, il prône une politique fiscale ultra-libérale consistant à prendre l'argent à la classe moyenne pour le donner aux riches, privant ainsi l'État des moyens de soutenir la croissance à long terme (une croissance qui repose, répétons- le, sur la création de nouveaux pôles de croissance). Au contraire, en se privant de l'impôt des riches et en permettant à ces derniers de ponctionner l'État à hauteur des intérêts d'une dette publique dont ils sont les propriétaires, notre État va tout droit à la faillite (comme ce fut le cas de l'Argentine au seuil du nouveau millénaire). [...]
[...] Ceci dit, un tel raisonnement doit tenir compte du fait qu'une partie des anciens consommateurs des biens ou services publics étaient jusque-là des producteurs de ces mêmes biens et services, et qu'entre-temps ils ont perdu leur emploi en raison de la restructuration ayant accompagné la privatisation de l'ancienne entreprise publique. Et à supposer que le chômeur touche des allocations de chômage, c'est la classe moyenne qui supporte désormais les conséquences de la privatisation. Cette classe est en effet la première concernée dans la mesure où la politique fiscale a elle aussi changé dans l'intervalle. [...]
[...] En réalité, le vrai dieu est, ici comme ailleurs, le dieu argent. En d'autres termes, si les dieux changèrent au cours de l'Histoire, le mobile de la conquête demeure toujours le même, lui qui a pour nom : argent d'un côté et rareté des ressources de l'autre Les luttes de pouvoir Dans le sillage de Lionel Robbins, les économistes parlent de ressources rares à usage alternatif, ce qui présuppose que ces mêmes ressources, une fois affectées à tel emploi, ne peuvent plus servir à d'autres emplois. [...]
[...] Le règne du dieu argent Sommaire 1. Introduction 2. Les luttes de pouvoir 3. Les lobbies bloquent les innovations technologiques 4. L'Etat, premier investisseur lorsque les ressources sont stratégiques 5. Privatisation de l'entreprise publique 6. [...]
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