Pendant trente ans, le Tiers Monde s'est endetté auprès des pays industriels. Phénomène normal : pour se développer, les pays pauvres empruntent. Ce phénomène s'est accéléré dans les années 1970. En 1982, coup de gong : le Mexique, emprunteur jusque là le plus sûr devient défaillant. Le drame est évité de justesse grâce à l'action concertée des organisations internationales. Mais la dette du Tiers Monde est alors projetée sous les feux de l'actualité
[...] Peu à peu, cependant, le mouvement s'accélère et des innovations financières se multiplient. Le volume du marché secondaire des créances sur les pays en voie de développement s'élève progressivement, passant de 12 milliards de $ en 1987 à 120 en 1992.Le cours des créances y varie comme sur tous les marché financiers, en fonction du taux d'intérêt du marché et des revenus futurs escomptés. Des créances sur les pays les plus endettés deviennent dès lors des actifs recherchés, parfois intégrés à des produits financiers au sein de placements spécialisés. [...]
[...] Ces moyens devaient être recyclés : les banques devaient assurer le placement de ces nouvelles ressources financières. Elles l'ont fait en développant une activité de prêts aux pays du Tiers Monde les plus solvables. Entre 1974 et 1980, plus du tiers des excédents pétroliers est déposé auprès des banques américaines, japonaises et européennes, soit environ 120 milliards de Ces fonds sont alors prêtés aux pays du Tiers Monde. Ce sont les banques des pays industriels qui deviennent les principaux bailleurs de fonds les plus dynamiques durant les années 1970. [...]
[...] Mais c'est à ce niveau que l'on trouve les flux qui créent l'endettement le plus coûteux pour les pays en développement (prêts bancaires, émission d'obligations). Les investissements directs sont effectués par une entreprise étrangère pour créer une filiale commune ou prendre le contrôle d'une entreprise d'un pays en voie de développement. Par convention, les investissements directs comprennent aussi les réinvestissements effectués dans le pays d'accueil par la filiale de l'entreprise étrangère. Ces investissements directs ne créent aucune obligation contractuelle de remboursement : si la filiale locale d'une multinationale fait faillite, l'État du pays d'accueil n'est nullement tenu à indemnisation. [...]
[...] Le plan Baker a été présenté an septembre 1985 ; il s'agissait d'effectuer un rééchelonnement pluriannuel de la dette de ces pays, et de favoriser un flux substantiel de nouveaux prêts à destination de ces pays. Mais ce plan a échoué. Le programme de réduction volontaire de la dette annoncé le 10 mars 1989 par Nicholas Brady préconise une approche en termes de réduction. Cette réduction serait essentiellement obtenue par des procédures de marché, les créances bancaires étant converties en titres financiers de moindre valeur mais garantis par des organismes multilatéraux. Mais cette initiative a été en général mal accueillie par la communauté bancaire. B. [...]
[...] Ce n'est qu'à partir de cette date que la quasi totalité de apports du FMI va aux pays en développement. Dans une optique libérale, le réajustement des balances de paiement est un processus automatique, à condition que l'on fasse jouer les forces du marché. L'intervention du FMI est donc conçue comme marginale, destinée à accélérer ou à faciliter le processus d'ajustement. C'est pourquoi les ressources du FMI ont été voulues très réduites, et leur utilisation très limitée dans le temps ce qui le distingue nettement des organismes de financement. [...]
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