Le terme « régime de change » renvoie au mode de détermination des taux de change auxquels s`opèrent les conversions de la monnaie nationale en devises. Le taux de change ( ou le cours du change) est le prix d`une monnaie exprimée en unités de monnaie étrangère.
Etant donné que le régime de change choisi par un pays influence considérablement le succès de ses politiques macroéconomiques, telles que les politiques de croissance ou de plein-emploi, on a constamment cherché un système de change qui soit le plus performant possible. Depuis le 19e siècle, suite aux premières expériences du flottement en Amérique latine, jusqu`à nos jours, les partisans et les adversaires soit des changes flottants soit des changes fixes se sont opposés sur la question des avantages et inconvénients respectifs de ces deux systèmes de change. En 1973, les partisans du flottement paraissent gagner le duel, vu qu`après une longue domination du régime de fixité, le système de Bretton-Woods est démantelé et beaucoup de grandes monnaies se mettent à flotter. Néanmoins, les défauts des changes flottants se sont révélés dans les années 80. Certains ont ainsi essayé de revenir aux changes fixes, mais ces tentatives se sont soldées par plusieurs crises et échecs. Aujourd`hui, on assiste ainsi à la coexistence de plusieurs systèmes de change qui se situent sur l`échelle entre deux extrêmes, à savoir le flottement pur et la fixité pure. Et le débat continue…
Quels sont alors les différents avantages et inconvénients respectifs de chacun des régimes et par conséquent quel régime choisir ?
Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons, en premier lieu, au fonctionnement de différents types de changes fixes, à ses bienfaits et ses désavantages, tout en prenant en considération l`évolution de la conjoncture économique et notamment l`internationalisation des marchés financiers (I.). Ensuite, nous verrons tant les avantages escomptés que les dangers supposés des régimes de changes flottants et nous analyserons leur confirmation ou au contraire leur réfutation dans la pratique (II.)
[...] *Une moindre efficacité de la politique budgétaire: En changes flexibles, une relance budgétaire entraîne une hausse des taux d`intérêt (par effet d`éviction) et par conséquent une entrée de capitaux, ce qui conduit à une appréciation du taux de change: l`impact positif de la politique budgétaire sur l`activité est donc compensé par les effets négatifs induits sur les exportations. (cf.Figure 6 dans l`annexe) *En pratique, la spéculation n`est pas stabilisatrice (les phénomènes psychologiques qui viennent perturber les anticipations des agents) *Risque de hausse de l`inflation. De ce qui précède, nous pouvons conclure qu`aucun régime de change n`est parfait, adapté à toutes les situations. [...]
[...] Un autre exemple d`un régime de changes fixes spécifique est le mécanisme de change européen (MCE) du Système monétaire européen (SME) qui est entré en vigueur en 1979 et qui a laissé place à la monnaie unique à partir du 1er janvier 1999. Le MCE fonctionne de la façon suivante: chaque monnaie possède une valeur en ECU (European Currency Unit ) qui est une monnaie dont la valeur est définie par la valeur des monnaies européennes qui entrent dans sa composition. Le taux de change entre chaque paire de monnaies des pays participants n`est pas autorisé à fluctuer hors d`une limite étroite fixée autour d`une parité. Les limites sont de mais elles sont élargies à 15% en aout 1993. [...]
[...] La parité officielle d`une monnaie peut être fixée par rapport à l`or ( l`étalon or) comme c`était le cas avant 1914, à une devise-clé (livre sterling, FRF de 1922 à 1931, dollar convertible en or en 1944-1971 et inconvertible en 1971-73, aujourd`hui, les monnaies choisies comme référence sont principalement le dollar américain, et dans une moindre mesure, l`euro ) ou à un panier de monnaies (ECU du Système monétaire européen depuis 1979, Lettonie, Taiwan, Malte aujourd`hui). De nos jours, le degré de la fixité est variable. La forme la plus rigide est le currency board (caisse d`émission). Dans ce cas, le taux de change est fixé définitivement“ et la création monétaire interne est strictement asservie au volume des réserves en devises pays ont adopté ce régime dont la Lituanie, la Bulgarie et l`Argentine qui en est sortie après une grave crise de change. [...]
[...] Le système de crawling peg est plus souple. Les pays s`engagent à tenir une parité fixe entre leur monnaie et la monnaie de référence, mais les taux peuvent être ajustés à intervalles réguliers. Certains grands pays, tels que la Chine, affichent une politique de change fixe à l`égard d`une monnaie (en l`occurrence le dollar), mais librement ajustable à leur initiative. Dans les régimes de changes fixes, les autorités monétaires, en général les banques centrales, doivent intervenir sur le marché des changes pour défendre le taux de change officiel. [...]
[...] *La Banque centrale doit posséder des réserves de change. Il y a donc un montant de liquidités qui est inutilisable pour le commerce international et qui en outre est sujet à dépréciation. *L`incompatibilité avec les fondamentaux: Les taux de change peuvent être maintenus à des niveaux incompatibles avec la situation économique réelle (ce que l`on appelle les fondamentaux) et conduire à une grave crise financière (comme au Mexique et en Asie du Sud-Est dans les années 90, en 2001 en Argentine). [...]
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