La réforme du système de santé américain a été adoptée le 21 mars 2010 par la chambre des représentants par 219 voix contre 212. Priorité dans le calendrier de Barack Obama, elle est la plus importante réforme de son mandat, d'une envergure sans précédent.
Là où de nombreux politiciens ont mis en doute la viabilité de cette réforme en insistant sur son hypothétique fragilité économique, on constatera tout au long de notre dossier que les réticences les plus farouches étaient belles et bien celles liées à des aspects culturels remettant possiblement en cause les fondements d'une société américaine profondément individualiste. Elle engendrerait des conséquences sociales incommensurables dans une société américaine pleine de paradoxes.
Notre dossier mettra en exergue une véritable dichotomie ancrée au sein de la société américaine et nous amènera à nous interroger sur la véritable nature des Américains. L'individualisme ancestral de cette société peut-elle aller de paire avec une réforme à visées sociales du système de santé ? Un véritable débat de société autour des contradictions d'une société schizophrène qui titube entre une générosité exacerbée et un individualisme assumé.
[...] En 2010, plus de 50 millions d'Américains, soit près d'un Américain sur six, n'avaient pas d'assurance maladie ce qui traduit à un nombre record. Deux raisons principales sont données comme causes. Une d'elles est la récession. Le système de santé actuel repose sur une assurance salariale et une mauvaise conjoncture économique peut avoir des répercutions sur l'assurance maladie. En effet, des personnes ont perdu leur travail, des entreprises ont décidé de diminuer les avantages des soins de santé et des ménages ont décidé de ne pas renouveler leur assurance afin de réduire leurs dépenses. L'autre est l'augmentation du coût des soins médicaux. Comparé à il y a 6 ans, les employés paient 47% de plus et les employeurs 20% pour la couverture de santé familiale (...)
[...] La réforme du système de santé américain : enjeux, causes et conséquences. Introduction / Problématique : La réforme du système de santé américain a été adoptée le 21 mars 2010 par la chambre des représentants par 219 voix contre 212. Priorité dans le calendrier de Barack Obama, elle est la plus importante réforme de son mandat, d'une envergure sans précédent. Là où de nombreux politiciens ont mis en doute la viabilité de cette réforme en insistant sur son hypothétique fragilité économique, on constatera tout au long de notre dossier que les réticences les plus farouches étaient belles et bien celles liées à des aspects culturels remettant possiblement en cause les fondements d'une société américaine profondément individualiste. [...]
[...] Autre limite plantée par l' ObamaCare est celle de la simple loi de l'Offre et de la Demande. En effet, si le gouvernement fédéral offre demain une couverture médicale aux 50 millions d'américains qui en sont dépourvus, augmentation de la Demande, sans pour autant augmenter proportionnellement le nombre de prestataires de services de santé (médecin, hôpitaux ) c'est bel et bien là que l'accès aux services de santé sera mis en porte-à-faux. Le vrai problème reste ceux qui sont persuadés que la santé est un droit inaliénable quelques soit les effets de la mise en place de l' ObamaCare Le système de santé n'est pas un «droit inaliénable» - c'est une nécessité de base certes, tout comme la nourriture, les vêtements ou un toit. [...]
[...] Une commission indépendante veillera au bon fonctionnement du système. Malgré tous ces aspects, certains défendent toujours une autre théorie, celle de l'attentisme. Attendre une crise financière importante qui mettrait en péril le système de santé américain pour mieux le réformer par la suite. Prenant exemple sur la récente crise du marché immobilier et ses conséquences désastreuses sur le marché boursier et l'économie américaine toute entière, il semble évident que cette alternative n'a rien pour plaire aux Américains eux-mêmes, qui restent les principaux intéressés. [...]
[...] Actuellement, le coût moyen pour assurer une famille de 4 personnes est de 14,000 Les programmes publics de santé tels que Medicare, Medicaid et le Children's Health Insurance Program ont protégé les plus jeunes et les plus âgés. En revanche, les 18 -64 ans et les ménages à faibles revenus ont été largement affectés et mis à l'écart d'un système profondément inégalitaire. La nouvelle loi initiée par Barack Obama assurera la prise en charge de 32 millions de personnes supplémentaires à partir de 2014. [...]
[...] Dans une société profondément individualiste où le rêve du self-made man est toujours fortement présent l'intervention de l'état fédéral en matière sociale est toujours perçue avec beaucoup de méfiance. Très encline à être charitable, la société américaine préfère voir ceux qui ont réussi aider ceux en difficulté par le biais de fondations que de se voire imposer un système, plus égalitaire certes, mais dont ils ne maitriseraient pas tous les tenants et les aboutissants. La santé n'est pas un droit Obama essaye tant bien que mal de rassurer l'opinion publique, ses opposants politiques mais aussi les élus démocrates du bien fondé de sa réforme et de sa viabilité sur le plan économique. [...]
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