Le XXe siècle, et plus particulièrement la deuxième moitié du siècle, fût marqué par le développement de démocraties sociales qui privilégièrent une nouvelle forme de gouvernance qui avait pour but de donner à tous leurs citoyens la possibilité de vivre également : l'Etat Providence. Durant tout le siècle, en France, ce principe d'Etat Providence qui revêt de multiples aspects est, entre autres, supposé aider les plus pauvres en redistribuant les revenus des plus aisés prend un essor considérable. C'est le cas par exemple de l'impôt progressif, créé en 1914 par Joseph Caillaux, pour pallier les financements liés à la Première Guerre Mondiale ou de tout autre mesure motivée par le principe de redistribution (RMI, SMIC,...). Malheureusement, aujourd'hui, alors que les inégalités traditionnelles refont surface du fait de la mauvaise situation économique du pays, de nouvelles inégalités font leur apparition, propulsant plus que jamais la question de l'Égalité et de l'Exclusion Sociale sur le devant de la scène. Mais que signifient ces termes d'Inégalités et de Redistribution ?
La redistribution englobe toutes les mesures visant à agir sur la répartition des revenus primaires, c'est-à-dire les revenus tirés de la participation à la production. L'État et la Sécurité sociale sont les deux principaux agents de la redistribution des revenus et on peut distinguer deux types de redistributions : la redistribution verticale qui vise à réduire les inégalités de revenu primaire, et la redistribution horizontale qui couvre contre un risque social (maladie, chômage, vieillesse...). Les inégalités mêlent deux notions : différences et hiérarchisation. Quant aux inégalités de revenus, elles constituent la principale inégalité économique. Il convient donc de se demander : Dans quelle mesure la redistribution favorise-t-elle une réduction des inégalités de revenus ?
[...] Quelle que soit sa logique, la redistribution favorise la réduction des inégalités de revenus. Cependant, ces effets dépendent également de la conjoncture économique et des choix réalisés, car la redistribution reste le résultat d'une volonté politique des gouvernements. Mais le système de redistribution connaît des limites. Si la redistribution a des effets limités, voire même pervers, sur les inégalités de revenus, c'est non seulement parce que la redistribution est insuffisante pour limiter les inégalités de revenus mais également parce que celle-ci n'est pas toujours une priorité. [...]
[...] Ainsi, la redistribution a un effet très faible sur les inégalités entre les revenus moyens les plus élevés des ménages d'actifs et le revenu médian de ces ménages. On peut expliquer la faiblesse du système redistributif sur les revenus par les mécanismes de la redistribution. En effet, les prélèvements des classes les plus aisées n'ont qu'un impact limité sur les inégalités car ils sont le plus souvent proportionnels au revenu primaire, voire moins (existence d'un plafond pour les cotisations sociales) sauf pour ce qui concerne l'impôt sur le revenu. [...]
[...] Cependant, les mécanismes de la redistribution paraissent insuffisants pour réduire les inégalités de revenus, et les inégalités peuvent s'aggraver car la redistribution paraît incapable de faire disparaître la pauvreté, surtout dans un contexte économique difficile qui entraîne des réformes structurelles indiquant que la réduction des inégalités n'est plus une priorité. Cependant, on peut se demander si, dans le cadre de la mondialisation économique, les exigences d'efficacité économique ne remettent pas en cause un modèle social construit sur les ruines laissées par la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] Or le plus souvent ce sont les ménages qui disposent du revenu d'activité le plus élevé qui peuvent disposer du patrimoine le plus important. Pour réduire ces inégalités, le système de redistribution lié à la protection sociale peut suivre deux logiques d'après François Bourguignon (Fiscalité et redistribution). La première suit une logique d'assurance. La protection sociale garantit les individus des risques sociaux (chômage, maladie, vieillesse . ) et le système est financé, au sein des professions, par les cotisations sociales. On l'appelle modèle corporatiste. [...]
[...] Ce tournant dans la politique française qui se concentre dorénavant plus sur son économie entraine une précarisation de l'emploi, ce qui implique, pour les salariés les moins qualifiés, la succession de contrats temporaires (contrats à durée déterminée et intérim) et de périodes de chômage. À l'inverse, les ménages de salariés les plus aisés restent relativement protégés car la flexibilité ne s'applique pratiquement pas aux emplois les plus qualifiés. De plus, la libéralisation des marchés financiers permet d'accroître les revenus du patrimoine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture