Les dysfonctionnements et les freins à la croissance engendrés par l'inflation justifient le caractère prioritaire de la maîtrise de l'inflation et le caractère prépondérant qu'elle a pris au sein des politiques monétaires, notamment occidentales. Cependant, dans un contexte d'inflation maîtrisée, un telle politique présente des limites, et poussée à l'extrême, certains risques
[...] Afin de lutter plus efficacement encore contre les tensions inflationnistes et conformément aux recommandations des monétaristes, les autorités chargées de la politique monétaire ont acquis leur indépendance vis à vis du pouvoir politique (loi du 4 août 1993 pour la banque de France). Cette indépendance permet à la politique monétaire de garder pour premier objectif la stabilité des prix et de ne pas être utilisée à des fins de relance conjoncturelle. Ainsi, tout comme pour la banque de France la mission de Banque centrale Européenne, telle que définie à l'article 105 du traité de l'Union est claire : l'objectif principal est de maintenir la stabilité des prix. [...]
[...] I L'inflation renforce la contrainte extérieure au sein d'un système de changes fixes La hausse des prix intérieurs rend les produits nationaux moins compétitifs sur le marché international. La dégradation de la compétitivité-prix peut provoquer ou amplifier un déficit de la balance commerciale. Un différentiel d'inflation d'un pays avec ses partenaires commerciaux conduit les agents intervenant sur le marché des changes à anticiper les difficultés de paiements du pays, on prévoit alors une dépréciation de sa monnaie sur le marché des changes. Les spéculateurs vont donc vendre la monnaie du pays avant qu'elle ne se déprécie ce qui provoquera une dépréciation effective de la monnaie. [...]
[...] Si, par exemple, la politique de désinflation compétitive à permis de maîtriser la hausse des prix en France, force est de constater que la croissance en France, est longtemps restée plus faible que celle de ses principaux partenaires commerciaux et que son rythme s'est fortement ralenti en 1990, avec un année de récession en 1993 Par ailleurs, l'investissement et l'emploi n'ont guère été relancé, malgré les gains de compétitivité réalisés dans l'économie. Le caractère prioritaire de la recherche de la stabilité des prix au sein de la politique économique II.1. L'inflation apparaît aujourd'hui maîtrisée dans les pays occidentaux Les tensions inflationnistes ont été durablement éliminées dans la plupart des économies occidentales, ce qui diminue la pertinence du caractère prioritaire donné à la recherche de la stabilité des prix. [...]
[...] Les dysfonctionnements engendrés par l'inflation ont fait de la stabilité des prix une priorité de la politique économique de certaines zones comme l'Union Européenne I.1. L'inflation, un frein à l'efficience de l'économie et à la croissance L'inflation, comme hausse généralisée des prix auto-entretenue, a caractérisé l'économie française des quarante années suivant la seconde guerre mondiale. Si elle a été tolérée pendant les années de forte croissance, elle est devenue une source grave de dysfonctionnement lorsque la croissance s'est ralentie en faisant obstacle à l'efficience de l'économie et à la croissance de diverses manières. [...]
[...] La stratégie de désinflation compétitive implique de surcroît que la modération salariale soit répercutées sur les prix des produits. Or, les entrepreneurs peuvent adopter des comportements de marge, c'est à dire ne pas réviser leurs prix à la baisse pour réaliser un profit supérieur par unité vendue Par ailleurs, la stratégie de désinflation compétitive suppose que les gains de part de marché soient uniquement déterminés par les prix. En effet, la compétitivité dont il est question ressort de la compétitivité- prix, ce qui rend les performances à l'exportation très dépendantes des évolutions de change. [...]
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