En janvier 2004, l'euro a atteint des sommets historiques, avec un taux de change de 1,27 dollar, concluant ainsi la hausse soutenue et régulière qu'il avait entamé dès septembre 2003. Loin de se réjouir de cette forte hausse, les responsables européens sont au contraire inquiets pour la croissance européenne, comme le montre de façon humoristique la caricature de Plantu qui présente un exportateur bien connu qui n'arrive pas à se débarrasser d'une marchandise encombrante….. Donc, l'euro est trop élevé par rapport à ce que serait sa « valeur d'équilibre ». Mais faut-il entendre par « équilibre » ? Est-ce un taux de change stable ou un taux de change significatif rendant compte de l'équilibre de l'offre et de la demande libres sur le marché cambiaire ? S'agit-il d'un taux de change « juste » qui distribuerait de façon équilibrée les gains de l'échange entre les partenaires commerciaux ?
[...] Autrement dit, si la parité des pouvoirs d'achat absolus est respectée, une unité de monnaie domestique permet au taux de change courant d'acheter la même quantité de biens et services dans le pays domestique que dans le pays étranger. (la loi du prix unique Transition : Doc 4 : : Il y a dichotomie entre le taux de change observé et ce que serait le taux de change d'équilibre tel qu'il est défini par la théorie de la PPA. II Mais à court terme, force est de constater que concrètement le taux de change d'équilibre n'existe pas . [...]
[...] Evitant ainsi le piège des systèmes à change fixes qui, à trop vouloir assurer une parité stable, s'éloignent du taux de change d'équilibre. Dans le régime de l'étalon-or par exemple, les taux de change restent fixes indéfiniment, indépendamment des modifications de PPA, d'inflation Le système des parités ajustables est aussi composé de taux de change fixes mais les différents pays sont occasionnellement autorisés à modifier leur taux de change : c'est le système de Bretton Woods , où les pays se sont mis d'accord pour fixer la parité de leur monnaie par rapport au dollar. [...]
[...] Qui se fait aux dépens de l'équilibre des autres partenaires et ruine l'équilibre international Mais bien sûr cet équilibre intérieur se fait aux dépens des partenaires commerciaux : le taux de change d'équilibre favorisant tout le monde est un mythe, et ceux précisément à cause de l'hégémonie américaine sur le marché économique et cambiaire puisque le dollar est la monnaie internationale.Au début des années 1970, John Connally, secrétaire au Trésor américain, affirmait ironiquement mais non sans raison : Le dollar, c'est notre monnaie, mais c'est votre problème ».Pour illustrer cette phrase avec des données actuelles, la dépréciation du dollar s'est traduite pour les pays de l'OPEP par une baisse de leur pouvoir d'achat de 25% à en un an. L'utilité politique des taux de change de déséquilibre de court terme n'empêche pas la nécessité de fixer pour objectif des taux de change d'équilibre théoriques de long terme La nécessité momentanée d'un taux de change de déséquilibre pour respecter les engagements politiques Admettons qu'un gouvernement ait été élu pour son programme de lutte contre l'inflation. [...]
[...] Le taux de change d'équilibre idéal ne doit pas être perçu comme réalisable immédiatement mais plutôt comme un objectif à atteindre. - Williamson : taux de change d'équilibre fondamental et zone cible : cf : Fiche technique - Selon Stein, le taux de change réel naturel est la trajectoire d'équilibre vers laquelle le taux de change courant converge, et ce d'autant plus vite qu'il fluctue librement. À long terme, le taux de change réel suit une trajectoire stable qui dépend seulement des déterminants réels fondamentaux (la productivité, la préférence pour le présent, le taux d'intérêt) En conclusion Nous pouvons donc dire que sur le court terme, le taux de change d'équilibre, qui serait stable, significatif, équitable n'existe pas, et les raisons politiques et économiques qui peuvent l'expliquer sont difficiles à juger, puisque souvent un équilibre intérieur et une réponse aux attentes du corps électoral national sont obtenus aux dépens des autres pays mondiaux. [...]
[...] Et c'est notamment en raison des choix différents entre pays et des orientations monétaires diverses que le marché des changes connaît aujourd'hui un déséquilibre croissant.Alors, pour stabiliser le marché cambiaire, les solutions actuelles se rallient plutôt à la théorie des unions monétaires. C'est le parie de l'intégration monétaire européenne, qui se poursuit et s'accélère depuis la signature des accords de Bâle en 1972, établissant le Serpent monétaire, et la création en 1979 du système monétaire européen (S.M.E.) qui établit un système de taux de change stable et ajustable entre les États participants. [...]
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