Dans les années 1970, l'ancien Chancelier allemand Helmut Schmidt a déclaré que « les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain… ». L'influence du partage de la valeur ajoutée sur l'investissement, question déjà ancienne, demeure toujours d'actualité tant ce débat est prenant.
La valeur ajoutée (VA) qui désigne la richesse créée par la production des entreprises et des administrations publiques et qui se calcule par la différence entre la production (chiffre d'affaires + variation des stocks) et les consommations intermédiaires (biens et services détruits ou transformés en un an lors de la production) est caractérisé par un partage complexe.
En effet, au cours de la répartition primaire elle est distribuée aux différents agents économiques ayant participé à la production à savoir : les travailleurs (salaires bruts), les apporteurs de capitaux (intérêts pour les banques, dividendes pour les actionnaires) et les administrations publiques ayant fourni des services non marchands utilisés par les entreprises (impôts sur la production). Puis, a lieu une répartition secondaire, la redistribution, se traduisant par des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) payés par les agents économiques, et aboutissant au versement de revenus de transfert aux ménages, ainsi qu'à la production de services non marchands utilisés par tous. Cette affectation en deux temps de la richesse créée constitue le partage de la VA.
L'investissement qui correspond aux dépenses en biens d'équipement durable réalisées sur le territoire en un an et qui comprend notamment les achats immobiliers, les achats de logiciels et les dépenses en recherches minière et pétrolière est nommé Formation brute de capital fixe (FBCF) par la Comptabilité nationale. On peut alors se demander comment l'évolution du partage de la richesse créée peut agir sur l'investissement. Nous verrons dans un premier temps qu‘une répartition plus favorable aux apporteurs de capitaux devrait, en théorie, stimuler l'investissement puis nous nuancerons nos propos en analysant les limites de cette relation pour ensuite analyser le fait que la baisse de la part des salaires dans la VA, liée à cette nouvelle répartition ( à savoir, favorable aux entreprises) peut aussi avoir des effets néfastes sur l‘investissement.
[...] Sujet : En quoi le partage de la valeur ajoutée influe-t-il sur l'investissement ? Dans les années 1970, l'ancien Chancelier allemand Helmut Schmidt a déclaré que « les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain ». L'influence du partage de la valeur ajoutée sur l'investissement, question déjà ancienne, demeure toujours d'actualité tant ce débat est prenant. La valeur ajoutée qui désigne la richesse créée par la production des entreprises et des administrations publiques et qui se calcule par la différence entre la production (chiffre d'affaires + variation des stocks) et les consommations intermédiaires (biens et services détruits ou transformés en un an lors de la production) est caractérisé par un partage complexe. [...]
[...] Nous verrons dans un premier temps qu'une répartition plus favorable aux apporteurs de capitaux devrait, en théorie, stimuler l'investissement puis nous nuancerons nos propos en analysant les limites de cette relation pour ensuite analyser le fait que la baisse de la part des salaires dans la VA, liée à cette nouvelle répartition ( à savoir, favorable aux entreprises) peut aussi avoir des effets néfastes sur l'investissement. En premier lieu, nous verrons qu'un partage de la richesse créée, plus favorable aux entreprises, peut stimuler l'investissement. En effet, un partage de la VA en faveur des entreprises est positif pour l'investissement. Le document 2 met en lumière une corrélation positive entre taux de marge et taux d'investissement. En effet, le taux de marge rapportant l'Excédent brut d'exploitation (EBE) et la VA, est un indicateur de partage de la VA. [...]
[...] Le cas de la zone euro illustre parfaitement cette relation. En effet, au niveau de la zone euro, un partage de la VA très favorable aux entreprises, compris entre 39 et est accompagné d'un effort d'investissement soutenu entre 20 et De plus, le taux de marge et le taux d'investissement sont quasi parallèles en France, ce qui laisse penser une fois de plus a une relation positive entre ces deux rapports. Cette corrélation positive met en relief un autre lien, à savoir : le lien entre le partage de la VA et l'autofinancement des investissements. [...]
[...] En conclusion, les relations entre partage de la VA et investissement sont complexes. D'une part, un partage de la richesse créée plus favorable aux entreprises peut permettre une augmentation de l'investissement par la restauration de la capacité d'autofinancement, à condition que les profits soient utilisés prioritairement pour financer les investissements (car les effets vertueux du partage de la VA en faveur des entreprises et de l'investissement sont limités). D'autre part, la part des salaires détermine le niveau de vie des ménages, qui conditionne les débouchés internes pour les entreprises, en fonction desquels leurs projets d'investissements seront effectués. [...]
[...] Un partage de la VA trop favorable au travail a des effets directs négatifs sur l'investissement. En effet, l'augmentation des salaires qui permettrait d'atteindre un partage optimal de la VA aurait des effets négatifs sur l'investissement. Les entreprises subissant une baisse de leurs profits ne pourraient plus autofinancer leurs investissements. Ceux-ci seraient donc affectés. Pour financer leur investissement, les entreprises sont alors condamnées à emprunter massivement, et cet endettement génère des frais financiers qui dégradent la rentabilité des capitaux propres, et donc découragent les nouveaux investisseurs. [...]
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