En quoi le modèle productif allemand peut-il servir de modèle à la France ?

Résumé du document

L'Allemagne fascine, l'Allemagne attire, mais l'Allemagne fait également pâlir de jalousie bon nombre de ses voisins européens. Cela se remarque a fortiori en période de crise économique aux conséquences dévastatrices parmi ceux que l'on appelle « les mauvais élèves » de l'Europe et où l'Allemagne semble intangible.
Dans un tel contexte, comment ne pas se poser la question suivante : « Qu'est-ce que l'Allemagne a de plus ? Qu'est-ce qui lui permet, dans un monde où s'impose une concurrence internationale de plus en plus forte émanant notamment des pays émergents, de conserver un tel dynamisme ?
Il y a bien entendu différentes raisons qui expliquent cette confiance, mais une grande partie de son succès réside indubitablement dans la rationalité de son système productif, c'est-à-dire du mode d'organisation de sa production, en fait, de sa manière de créer de la richesse.

Extraits

[...] En effet, on considère qu'un emploi sur quatre ainsi qu'un euro du PIB allemand sur trois sont les fruits des exportations de l'Allemagne. C'est donc un pays bien engagé dans la mondialisation. En revanche, la France a un taux d'ouverture largement inférieur, qui, en outre, stagne depuis une vingtaine d'années. - D'autre part, l'Allemagne a fait des choix en matière économique et s'est spécialisée dans certains domaines clefs. En effet, sur l'ensemble de la période 1991-2008, on remarque que la part de l'industrie, aussi bien en ce qui concerne les importations que les exportations, avoisine les contre 20% environ en ce qui concerne les services. [...]

[...] Aussi, il apparait parfaitement opportun de se demander en quoi le système productif allemand peut-il servir de modèle à la France . Qu'est-ce qui fait sa force ? Sur quels points en particulier la France devrait s'en inspirer ? Cette dernière souffre'elle d'un manque de rationalité à ce niveau ? Après avoir montré les aspects internationaux du système productif allemand nous montrerons la stabilité et la force de ses acteurs (II). I : La force du commerce extérieur et un système productif tourné vers l'international. [...]

[...] La France pourrait là encore prendre exemple sur l'Allemagne, et essayer de se séparer d'activités dans lesquelles elle n'a pas de réels avantages comparatifs, au profit de secteurs où elle se distingue (produits de luxe, viticultures, aéronautiques, etc.). - Désormais, l'Allemagne développe des activités de services, mais il est capital de préciser que celles-ci ne se développent pas de manières isolées, mais au contraire en lien avec des biens matériels produits en Allemagne. Cela permet d'offrir une solution complète à ses clients. Outre- Rhin, la tertiarisation de l'économie ne conduit pas nécessairement à un affaiblissement de l'industrie, mais plutôt à son renforcement. - Enfin, l'Allemagne fait preuve de performances croissantes en matière agricole. [...]

[...] Même si celle- ci est encore à la quatrième position derrière les États-Unis, le Royaume- Uni et la France, il n'en demeure pas moins qu'elle prend une importance réelle en la matière. Néanmoins, l'Allemagne, à la différence de la France, concentre 65% de ses investissements directs à l'étranger en Union européenne. Les entreprises allemandes privilégient les réseaux de production et de distribution de proximité. Qui plus est, ces investissements visent, certes, à réduire le coût de production, mais aussi à conquérir des marchés dynamiques. [...]

[...] En effet, de véritables remises en cause concernent l'emploi (très souvent à temps partiels), la protection sociale (érosion des conventions collectives par exemple), les salaires (qui ont baissé au cours des dernières années si on les rapporte à la hausse de la productivité), etc. Enfin, il semble indispensable de rappeler ici qu'un modèle est le fruit de l'histoire économique, politique, sociale, et culturelle d'un pays, et on ne saurait créer un modèle universel adaptable en tout lieu. Certes, le système productif français peut s'inspirer du modèle allemand, mais il doit néanmoins conserver son identité et ses spécificités. [...]