Dans la pensée économique, les échanges extérieurs sont tantôt vus comme des bienfaits, tantôt comme des méfaits. Selon les libéraux, les échanges extérieurs sont une bonne chose pour les partenaires. Keynes montre lui aussi, à travers le multiplicateur du commerce extérieur comment les échanges sont source de croissance. Mais ils comportent aussi des dangers, du moins au démarrage d'une production ainsi que le suggère Friedrich List. Le libre-échange est une exploitation des pays pauvres par les riches pour les marxistes comme Samir Amine.
L'histoire économique ne donne pas de réponse unique sur le lien entre échanges extérieurs et croissance. La Grande-Bretagne et la Suède constituent des exemples historiques indiscutables de croissance par l'ouverture des frontières. En revanche, la montée en puissance de l'Allemagne sous Bismarck, ou encore le développement des Etats-Unis dans les années 1890 constituent d'excellents paradigmes de croissance par le protectionnisme.
C'est vrai, le développement des échanges extérieurs peut favoriser la croissance parce qu'il l'alimente et la dynamise (I). Mais il ne peut l'assurer car il comporte des risques nécessitant des stratégies adaptées (II).
[...] Mais les effets de domination politique semblent parfois l'emporter sur la raison économique. Conclusion Michel Chevalier, cosignataire du traité de libre-échange entre la France et la Grande-Bretagne en 1860-70 considérait que développer les échanges, c'est rapprocher les peuples et favoriser la paix universelle Marx, au contraire dans son discours sur le libre-échange, prédisait que l'exploitation que subissent les prolétaires d'un pays se reproduira de façon gigantesque sur le marché de l'univers Ces deux positions traduisent bien le fait que si les échanges extérieurs favorisent la croissance économique, ils ne reposent pas toujours sur des critères économiques mais bien souvent sur des critères de domination politique. [...]
[...] Enfin, les PVD sont sous la dépendance des capitaux étrangers. La croissance devient également plus difficile à assurer La croissance nécessite souvent la mise en place de politiques conjoncturelles. Il peut s'agir de politiques budgétaires ou monétaires qui sont difficiles à mettre en œuvre : s'il s'agit de favoriser l'investissement, il faut baisser les taux d'intérêts; mais alors difficulté en taux de change flottant car le taux de change diminue alors fortement. Pour les pays développés, la croissance est plus difficile à réguler. [...]
[...] Le libre-échange est une exploitation des pays pauvres par les riches pour les marxistes comme Samir Amine. L'histoire économique ne donne pas de réponse unique sur le lien entre échanges extérieurs et croissance. La Grande-Bretagne et la Suède constituent des exemples historiques indiscutables de croissance par l'ouverture des frontières. En revanche, la montée en puissance de l'Allemagne sous Bismarck, ou encore le développement des Etats-Unis dans les années 1890 constituent d'excellents paradigmes de croissance par le protectionnisme. C'est vrai, le développement des échanges extérieurs peut favoriser la croissance parce qu'il l'alimente et la dynamise Mais il ne peut l'assurer car il comporte des risques nécessitant des stratégies adaptées (II). [...]
[...] Il convient dès lors de conduire ces théories avec prudence : mieux vaut exporter un produit dans la deuxième voire troisième phase, c'est-à-dire une fois qu'il a été testé sur le marché national. Mais les échanges extérieurs fournissent aussi des techniques, des capitaux, des hommes Ce sont des capitaux combinés à du travail qui permettent la production. La mobilité croissante des capitaux est donc favorable à la croissance économique. L'Europe de la décennie 1960 a ainsi largement profité des investissements des multinationales. Aujourd'hui, les nouveaux pays industrialisés (NPI) profitent eux aussi des investissements étrangers. [...]
[...] Ces effets de rationalisation n'auront lieu que si l'on ne joue pas sur son taux de change pour insuffisance de productivité. Les échanges extérieurs ne suffisent en effet pas. Il ne peuvent à eux seuls assurer la croissance car ils comportent des risques nécessitant des stratégies adaptées. IIA) Le commerce extérieur peut aussi rendre la croissance plus fragile voire plus difficile C'est vrai dans les pays développés comme pour les PVD Pour les pays développés, c'est d'abord le risque de voir augmenter le chômage du fait de la spécialisation dans les secteurs de la haute technologie. [...]
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