Economie résidentielle, revenu, touristes, retraite, actifs pendulaires, territoire national, tentations sécessionnistes, croissance macroéconomique
L'économie résidentielle se définit comme l'activité et le développement induits par la présence sur un territoire de personnes dépositaires d'un revenu qui a été généré ailleurs, comme les touristes, les retraités ou encore les actifs pendulaires. Ces transferts de richesses profitent aux espaces d'attractivité résidentielle, en mesure de s'attirer les bénéfices des choix de mobilité des ménages. Longtemps désaffectés, les espaces ruraux y trouvent un levier de régénération. Les territoires périurbains et urbains de qualité en bénéficient également, au détriment de zones denses très productrices de richesses dont elles ne parviennent pas à enrayer la fuite. L'économie résidentielle opère d'une certaine manière une recomposition du rapport entre la ville centre et l'environnement dans lequel elle s'inscrit. Ce phénomène n'est pas exempt de risques, en ce qu'il ne profite pas nécessairement au territoire national. Il peut même être préjudiciable dès lors qu'il alimente des tentations sécessionnistes ou que son ampleur est dommageable pour la croissance macroéconomique.
[...] Il s'agit par essence d'une économie de flux, mobile. Or, leur continuité repose sur la capacité à préserver les qualités de la zone (et des représentations qui y sont associées), qui peut même être contradictoire avec l'arrivée de retraités, touristes ou pendulaires, si celle-ci devient trop massive. Les aménités peuvent se réduire à mesure que la population augmente : la pression foncière devient forte, l'environnement se dégrade etc. Certains territoires sont parvenus à trouver un équilibre délicat entre économies productive et résidentielle, parvenant à attirer à la fois les entreprises et les ménages. [...]
[...] Laurent Davezies a récemment mis en évidence la différenciation entre l'indicateur de croissance, le PIB, et le revenu des territoires[2]. La richesse n'est pas nécessairement dépensée là où elle est produite. Certains territoires parviennent à la capter, ce qui stimule ensuite l'activité locale. Les transferts publics et la mobilité des ménages sont les leviers essentiels de circulation des richesses. Peu de travaux mesurent l'ampleur des effets redistributifs des prélèvements et dépenses publics alors même que leur part dans le PIB national va croissante. Par leur biais, certains territoires parviennent à capter des richesses produites ailleurs. [...]
[...] A qui profite l'économie résidentielle ? Résumé L'économie résidentielle se définit comme l'activité et le développement induits par la présence sur un territoire de personnes dépositaires d'un revenu qui a été généré ailleurs, comme les touristes, les retraités ou encore les actifs pendulaires. Ces transferts de richesses profitent aux espaces d'attractivité résidentielle, en mesure de s'attirer les bénéfices des choix de mobilité des ménages. Longtemps désaffectés, les espaces ruraux y trouvent un levier de régénération. Les territoires périurbains et urbains de qualité en bénéficient également, au détriment de zones denses très productrices de richesses dont elles ne parviennent pas à enrayer la fuite. [...]
[...] Nous considérons ici que l'économie résidentielle est bénéfique au sens où elle est pourvoyeuse d'emplois, de dynamisme démographique, de revenu et symétriquement d'une baisse de la pauvreté. S'interroger sur les gagnants de ce moteur introduit une dimension de compétition entre territoires. Cette problématique n'induit pas une réponse univoque, selon l'échelle à laquelle on observe les tendances. Ce qui est profitable au local ou même au niveau individuel ne l'est pas nécessairement au national. L'économie résidentielle profite-t-elle ainsi aux territoires dans leur ensemble ? A la nation entière ? A certains groupes d'individus spécifiques ? [...]
[...] Un repli sur l'économie présentielle, si séduisant soit-il, serait dommageable au pays. Cette dichotomie induit un dilemme pour les élus, puisque les intérêts locaux et nationaux son contradictoires. * * * L'économie résidentielle profite ainsi aux territoires d'attractivité résidentielle, le plus souvent ceux qui disposent d'atouts naturels. Les populations peu qualifiées bénéficient de l'appel d'air créé dans l'économie domestique. Parmi les perdants se mêlent les espaces productifs, les métropoles qui concentrent les activités, mais aussi des zones durement touchées par la désindustrialisation, distancées par les locomotives de la croissance, mais ne bénéficiant pas des opportunités de développement offertes par l'économie présentielle. [...]
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