Master en économie, économie des arts et de la culture, numérique, industrie créative, industrie culturelle, gratuité des biens, gratuité des services
« Si c'est gratuit, c'est toi le produit ». Cette maxime, souvent utilisée dans le domaine de l'économie gratuite, impose une vision marchande de la gratuité comme moyen et non comme finalité de l'action commerciale. La gratuité, en tant qu'elle ne suppose aucun transfert de capitaux entre le consommateur et le producteur, peut apparaître comme un non-sens économique, la production d'un bien ou d'un service ne pouvant pas être une source de profit, en tant que tel à défaut d'un dispositif fiscal particulier. En effet, le prix, dans une économie de marché capitaliste et libérale est un indicateur pris en compte par le consommateur pour déterminer sa consommation de ce bien, ce critère pouvant même, en fonction de l'élasticité prix de ce bien, faire fortement varier son niveau de consommation.
[...] Ces nouveaux modèles, moins directs, ont cependant aujourd'hui une influence forte sur le contenu de ces œuvres et produits culturels. La nécessité de plaire au plus grand nombre afin de rendre le produit « add friendly », la nécessité de générer des vues afin de pouvoir présenter une base importante de consommateurs aux annonceurs, voire la nécessité d'intégrer, au sein même du produit culturel, des publicités plus ou moins déguisées en grande partie, transformé l'industrie culturelle, et particulièrement du divertissement. [...]
[...] Ce modèle est aujourd'hui notamment utilisé par la presse, mais également par des services de vidéos en ligne afin de permettre aux personnes et entreprises qui fournissent ces services de se financer. Cependant, il apparaît que ces modèles ne peuvent fonctionner dans toutes les situations. Ainsi, la rentabilité d'un modèle freemium repose, dans une grande partie, sur l'existence d'une communauté active, et le plus souvent engagée, qui, tant par intérêt que par acte militant, acceptent de financer leur accès privilégié à l'information par le biais d'une abonnement. [...]
[...] L'échec de la lutte contre le piratage des biens culturels et des industries créatives a généré de profonds changements au sein de ces industries. En effet, en l'absence de capacité à contrôler parfaitement les échanges réalisés sur le net, la production de biens culturels a dû s'adapter au constat de la gratuité non-intentionnelle de leur produit. Pour ce faire, et afin d'inciter à la consommation des biens, les industries culturelles et créatrices ont dû recourir à plusieurs méthodes visant à revaloriser les produits en format physique. [...]
[...] Cette situation s'applique particulièrement aux industries culturelles en raison du critère de non exclusivité de la consommation des biens qu'elle produit. Ainsi, si les modes de consommation des biens culturels divergent des modes de consommation des autres types de bien, la démocratisation de l'Internet, puis de l'Internet mobile, les problématiques liées à la gratuité des biens issus de l'industrie créative et culturelle Dans un contexte économique et face à la concurrence, notamment, du piratage des biens culturels, l'économie des médias et des biens culturels a dû s'adapter, tant dans la diversification des sources de revenus que dans ses approches marketing. [...]
[...] De même, plusieurs expérimentations ont eu lieu, notamment dans le domaine de la presse, et bien avant la généralisation de l'internet mobile, afin de développer des journaux gratuits, distribués principalement sur les lieux de transports. Ce système de diffusion de la presse, écologiquement douteux, a connu un fort développement au cours des années 2000. Ce business modèle, à l'image de la télévision, visait, avant tout, à offrir à des annonceurs un accès privilégié et quotidien à des lecteurs, principalement pendant leur temps de trajet. [...]
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