Dissertation d'économie (niveau lycée): La protection de l'environnement, l'efficacité économique, l'équité sociale (5 pages)
Le 29 décembre 2009, le Conseil constitutionnel censurait le projet de taxe « carbone » souhaité par le gouvernement français en évoquant l'iniquité sociale de cette taxe qui ne visait que les particuliers, et donc les plus petites pollueurs, afin d'éviter de peser sur la compétitivité des entreprises nationales. La décision des sages illustrant ainsi l'importance de deux notions clés du débat sur la protection de l'environnement : l'efficacité économique et l'équité sociale.
La protection de l'environnement est aujourd'hui une notion incontournable des sciences économiques. La croissance économique moderne vient buter à son tour, non sur la rareté des terres cultivables comme à l'âge malthusien, mais sur la fragilité de l'écosystème tout entier et la vision de Jean-Baptiste Say pour qui « Les richesses naturelles sont inépuisables, car sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l'objet des sciences économiques », semble largement dépassé et c'est plutôt le pessimisme d'un Chateaubriand affirmant « les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent », qui domine. Face à la menace écologique, la science économique a répondu en bâtissant la notion de développement durable, une nouvelle conception de l'intérêt public visant à allier le développement des sociétés de façon équitable et la protection de l'environnement.
Selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le Rapport Brundtland, le développement durable est : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Face à l'urgence de la crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, écarts entre pays développés et sous-développés, perte drastique de biodiversité, croissance de la population mondiale, catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs (États, acteurs économiques, société civile) pour reconsidérer la croissance économique à l'échelle mondiale afin de prendre en compte les aspects écologiques, environnementaux et sociaux du développement.
Mais l'impact économique d'un tel développement n'est pas évident et sa comptabilité avec la croissance des PIB et la compétitivité des États interroge.
Un développement durable est il compatible avec l'efficacité économique ?
Notre modèle économique ne semble, en tant que tel, pas adaptable à un développement durable respectueux de l'environnement et visant l'équité sociale (I.). Pour autant son évolution vers un modèle intégrant efficacité économique et protection de l'environnement n'est pas une utopie (II.).
I) L'équité sociale, corollaire d'un développement durable
II) La difficile conciliation entre efficacité économique et protection de l'environnement
[...] Ce mode de vie a servi de modèle au monde entier tout au long du XXe siècle. Cette consommation outrancière a mené la population mondiale a dépasser son « emprunte écologique » [Surface au sol nécessaire pour satisfaire les besoins de base sans puiser dans les ressources non renouvelables de la planètes]. Mode de vie des plus riche inspire les moins aisés sur le principe de l'effet d'imitation ou de démonstration mis en évidence par Duesenberry. En France, les 10% des ménages les plus riches dépensent euros par an pour l'énergie, contre 800 euros pour les plus bas revenus. [...]
[...] La troisième consiste à taxer les émetteurs, de sorte que le prix auquel ils achètent l'énergie, ou d'autres sources de pollution, reflète les dégâts que supporte la collectivité du fait de l'usage qu'ils en feront. C'est le principe de la « taxe carbone » souhaité par le gouvernement français et qui pose un autre problème celui de l'impact de telles mesures sur l'efficacité de l'économie. Le gouvernement avait en effet fait le choix de ne pas faire peser le poids de cette taxe sur les entreprises, pourtant principale pollueur, pour ne pas freiner l'économie. [...]
[...] Un développement durable est il compatible avec l'efficacité économique ? Notre modèle économique ne semble, en tant que tel, pas adaptable à un développement durable respectueux de l'environnement et visant l'équité sociale (I.). Pour autant son évolution vers un modèle intégrant efficacité économique et protection de l'environnement n'est pas une utopie (II.). L'équité sociale, corollaire d'un développement durable Il n'y a pas de développement durable et donc de protection de l'environnement sur le long terme sans véritable équité sociale. A. [...]
[...] Une efficacité en question sur le court terme La nécessité de changer de modèle économique « La main invisible d'Adam Smith s'est transformée en pied invisible dont les coups détruisent la nature et la société en morceaux » (Herman Daly). La théorie d'Adam Smith ne fonctionne pas ici. Personne n'a véritablement intérêt à supporter le cout des externalités négatives, économiquement il est aujourd'hui plus profitable de polluer. Il faut donc réorienter le système productif et les modes de consommation. Cela signifie emprunter la voie de ce que l'on appelle « l'économie circulaire » mais cela a un cout. [...]
[...] Conclusion : La transition vers une économie intégrant la protection de l'environnement ne peut être efficace que si elle est globale. Des problèmes comme le changement climatique n'ont de solution que mondiale, des règles internationales acceptées par tous sont nécessaires. C'est là qu'est le principal problème. S'agissant d'un bien commun universel, le climat a besoin d'une protection qui soit également universelle, c'est pourquoi l'échec de la conférence de Copenhague qui devait apporter un début de solution à ces problèmes est aussi préoccupant. [...]
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