Nous verrons donc tout d'abord que le profit est un des moteurs de la croissance économique (I). Le dynamisme économique est également la condition de l'apparition du profit aussi bien que sa conséquence (II). Mais nous verrons aussi que ces deux notions peuvent être à certains égards indépendantes l'une à l'autre, ni moteur, ni condition (III)
[...] Tous ces exemples tendent finalement à expliquer pourquoi les profits les plus élevés ne vont pas forcément aux entrepreneurs les plus innovants, les plus qualifiés ou à ceux qui assument le plus de risques (en un mot, aux entrepreneurs sources de dynamisme). Conclusion Dynamisme économique et profits sont souvent associés, et à raison, le profit étant facteur de croissance et le dynamisme économique la condition de son apparition. Il ne faut néanmoins pas oublier que ces variables peuvent également être indépendantes, le profit pouvant ne pas être causé par un quelconque dynamisme et le dynamisme pouvant être généré par quantité d'autres facteurs. [...]
[...] Le monopole réalise des super-profits car il fixe un prix supérieur au coût marginal et donc à celui fixé par le marché concurrentiel. Ses profits sont encore plus grands s'il opère une discrimination par les prix et récupère ainsi le surplus du consommateur. L'autre situation de concurrence imparfaite générant le profit est le cartel, dans lequel les producteurs s'entendent sur les prix pour se rapprocher de la fonction de production du monopole. Entre parenthèses, on peut noter que toute augmentation des prix conduit à un profit conjoncturel dans la mesure où le prix des facteurs, fixé contractuellement, est plus rigide que celui des produits. [...]
[...] Or l'investissement est un des facteurs principaux du dynamisme économique car il permet d'augmenter la production (investissement de capacité ou de productivité) et le revenu national par son effet multiplicateur à l'échelle macroéconomique. Transition Le profit est donc un des moteurs de la bonne santé d'une économie. Mais il faut également déterminer ses rapports avec une vision plus large du dynamisme économique, son aspect dynamique et non statique : la possibilité de profit dépend alors fondamentalement de sa définition et de son origine. II) Il faut tout d'abord rappeler que les dans les analyses statiques de l'économie, comme l'analyse walrassienne des marchés, les profits sont nuls. [...]
[...] Le profit est donc le résultat d'une activité dynamique, fondée par exemple sur les anticipations. Ainsi, lorsque l'entrepreneur anticipe un prix de vente, il réalise un profit lorsque les recettes effectives sont supérieures aux recettes prévues, les agents embauchés par contrat pouvant recevoir moins que leur productivité marginale en valeur. Profit et dynamisme rétroagissent car si le profit est conditionné par une analyse dynamique d'une économie incertaine, il favorise également ce dynamisme en encourageant toute prise de risque, même non assurable (incertitude). [...]
[...] Transition Cependant, le profit n'est pas uniquement rattaché au dynamisme économique, mais également aux situations objectives dans lesquelles l'entrepreneur est placé ; le profit peut n'être qu'un résidu qui ne se dégage que pour des raisons de structure et de conjoncture. Cette optique nous amène à relativiser le profit comme fonction économique indispensable. III) Dans la vision marxiste, la fonction du profit est également étroitement lié à son origine. En effet, le profit ne vient pas d'un quelconque dynamisme mais de l'exploitation du travailleur. [...]
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