Le profit est un terme controversé dans la pensée économique. Sa définition et son explication ont sans cesse été remises en question. Couramment, le profit est la différence entre les recettes obtenues par l'entreprise qui fournit ou livre des biens et services sur le marché et les dépenses occasionnées par la production ou la vente de ces biens et services. Le profit est donc un revenu résiduel, contrairement au salaire, à l'intérêt et à la rente, qui sont des revenus contractuels et forfaitaires. Pendant longtemps, le profit n'a pas été distingué du salaire ni de l'intérêt du capital : A. Smith, D. Ricardo et J. Stuart-Mill identifiaient l'entrepreneur au capitaliste, qui s'affirme comme le titulaire d'un revenu d'une nature particulière : le profit.
La relation entre profit et investissement entre dans cette problématique plus large; au cœur de cette relation se trouve l'entrepreneur et cela à double titre: il perçoit un revenu sous forme de profit et il prend la décision d'investir qui sera à l'origine de ce profit. L'accumulation du capital n'est possible que si la production et l'échange engendrent un gain. Le profit est donc l'essence même du capitalisme et cela à trois niveaux: il constitue la rémunération des capitaux propres, il peut être à la source du financement des investissements et donc de la croissance, enfin, il peut être envisagé comme un signal, un vecteur d'informations dans un monde caractérisé par l'incertitude.
[...] Pour conclure, nous pouvons affirmer que profit et investissement sont intimement liés. Ce lien se réalise à trois niveaux. Tout d'abord, le profit est le résultat des investissements passés, soit parce qu'il est la récompense des risques pris par l'entrepreneur, soit parce qu'il est généré par le monopole temporaire obtenu grâce aux investissements ayant financé la mise en œuvre d'une innovation. Ensuite, les profits passés sont une condition nécessaire à l'accumulation du capital, soit parce qu'ils permettent l'autofinancement, soit parce que le montant des capitaux propres accumulés participera en grande partie à la possibilité de trouver plus facilement des financements externes. [...]
[...] Le profit comme rémunération des capitaux propres et donc rémunération des investissements passés A. Le profit comme contrepartie aux risques Selon F.-H. Knight (Risk, uncertainty and profit, 1921), l'entrepreneur ne peut jamais être sûr de son succès. II subsiste avec incertitude parce qu'il doit prendre des risques liés à sa décision d'investir, de produire et de vendre à un certain prix. L'environnement économique est changeant : changements progressifs prévisibles et fluctuations irrégulières conjoncturelles sont les causes les plus profondes de l'incertitude. [...]
[...] Mais le profit reste un résidu. Dès lors, en tant que surplus qui ne se dégage que pour des raisons structurelles (l'exploitation chez Marx ou les formes de marché comme le monopole ou la concurrence imparfaite) ou conjoncturelles (profit d'occasion lié à la hausse des prix), on peut se demander si le profit a une utilité dans l'économie, s'il y remplit une fonction économique indispensable. La relation entre profit et investissement entre dans cette problématique plus large; au cœur de cette relation se trouve l'entrepreneur et cela à double titre: il perçoit un revenu sous forme de profit et il prend la décision d'investir qui sera à l'origine de ce profit. [...]
[...] _ B. GUERRIEN, La Microéconomie, Paris, Seuil, coll. Points _ B. GUERRIEN, Dictionnaire d'analyse économique, Paris, La Découverte, coll. Repères dictionnaires _ G. ROTILLON, Introduction à la microéconomie, Paris, La Découverte, coll. Repères _ F. TEULON, Initiation à la microéconomie, Paris, PUF, coll. Major _ B et D. SABY, Les Grandes Théories économiques, Paris, Dunod, 1994. [...]
[...] Le profit comme source de financement des investissements futurs et donc source de la croissance A. Le profit, source de l'autofinancement L'autofinancement brut est composé de l'amortissement qui compense l'usure du capital et de l'autofinancement net, c'est à dire de la fraction du profit qui n'est pas distribuée aux actionnaires mais mise en réserve par l'entreprise. Les profits réalisés doivent être répartis en fonction des intérêts de la firme : constitution de réserves, réinvestissements en vue de l'expansion, financement de couts plus élevés (la croissance d'une firme s'accompagne de la création et du développement de multiples départements: recherche, publicité, contentieux, comptabilité, dépenses de prestige . [...]
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