Le terme même d'intégration économique est délicat à définir : il est souvent considéré par les auteurs davantage comme un résultat que comme un processus et pris comme donné, sans explications supplémentaires. Pour tenter de cerner ce qui peut conduire à l'intégration économique entre États, on peut comparer ce processus avec le processus de concentration verticale (intégration économique étant aussi utilisée pour la concentration verticale, ce qui rajoute à la difficulté de définir les termes du sujet)
[...] Elle ne peut être séparée de la croissance économique. S'il est usuel de séparer arbitrairement la période qui s'est écoulée depuis 1957 en deux grandes périodes où la croissance économique aurait permis dans un premier temps (57-79) de bâtir une UEM sur des fondamentaux sains pour montrer enfin que seule l'UEM aurait permis aux grands états européens de lutter contre la crise économique (et monétaire) des années 70 en maintenant un taux de croissance relativement faible (stagflation), ce serait réduire la dynamique qui unit ces deux notions. [...]
[...] Si l'on en croit le rapport Cechini publié en 1985 sur les coûts de la non- Europe, il serait tentant d'affirmer que celui qui refuse le processus d'intégration économique devrait connaître une croissance économique plus faible que ses partenaires. En effet, comme le montre les partisans du libre-échange, il y aurait une causalité circulaire entre l'intégration économique et la croissance économique. Tout se passe comme si la croissance avait permis aux nations européennes de trouver un gain à l'ouverture, un "gain à l'échange" (pour reprendre les termes d'E. [...]
[...] En effet, si l'on considère que l'inflation est une condition nécessaire à la croissance économique (lien causal discutable), l'intégration monétaire nuirait à la croissance économique. Ainsi, alors que l'Union économique semble avoir été favorable à la croissance des trente glorieuses, l'Union monétaire pourrait être envisagée depuis la crise de 73 comme un obstacle à la croissance économique. Ainsi, certains pays refuseraient d'intégrer l'Europe monétaire (Euro-11) mais seraient favorables à l'intégration économique (Euro-15). Néanmoins, comme le montre l'exemple de la France, l'Union économique et monétaire semble avoir favorisé la croissance. [...]
[...] Ohlin) Selon la théorie des zones d'intégration économiques, il ne peut y avoir d'union sans croissance puisque le libre-échange favorise la croissance. Par conséquent, seule une croissance satisfaisante des états membres permettra l'Union économique et monétaire, ultime étape de l'intégration économique et monétaire (ou plus précisément économique puis monétaire). Ainsi la mise en place le 13 mars 1979 d'un Système monétaire Européen n'aurait pas été possible si les pays comme la France, l'Angleterre ou l'Allemagne n'avait pas une puissance commerciale satisfaisante leur permettant d'enregistrer un taux de croissance du PIB comparable à celui de leurs adversaires (mais aussi de leurs partenaires) économiques. [...]
[...] Mais si le processus d'intégration économique semble gagner l'ensemble des grandes zones régionales à des degrés divers (cf. l'ALENA, l'UEM ou le MERCOSUR), il ne faut pas oublier que c'est un processus qui résulte de choix qui ne sont pas strictement économiques mais aussi politiques et sociaux ainsi que l'illustrent les débats sur la souveraineté de la France depuis qu'elle n'a plus de politique monétaire autonome ou le volet social qui a été ajouté à l'Europe lors du dernier congrès d'Amsterdam. [...]
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