Dans l'imaginaire collectif, lorsque l'on achète un bien plus cher qu'un autre alors qu'ils répondent tous deux au même besoin, cela est forcément dû à une différence de qualité corrélée à la différence du prix. Dans la vie courante, lorsque qu'il compare deux biens qui semblent homogènes et qui répondent au même besoin, le consommateur est tenté de vouloir sacrifier plus de son revenu afin d'obtenir un produit de meilleure qualité, ce qui engendrera de cette manière une satisfaction plus élevée alors que l'utilité est la même. Hors, cet a priori commun suppose dans l'analyse économique deux hypothèses fortes : le prix comprend l'ensemble des informations du produit (coûts, matériaux, fabrication, qualification des constructeurs ? HAYEK) ; le prix en tant que signal de qualité est universellement valable.
Le prix peut-il constituer un signal de qualité dans l'analyse économique ?
Il est nécessaire avant de démontrer en quoi le prix ne peut représenter un signal de qualité, de définir précisément les notions de prix et de qualité afin de bien distinguer leurs causes respectives.
[...] STIGLIZT C.R. WALSH, de Boeck - Dictionnaire d'Economie et de Sciences Sociales, sous la direction de C.-D. [...]
[...] Le monopole est une entreprise qui se trouve à produire un bien ou un service et doit donc satisfaire la totalité de la demande exprimée sur le marché correspondant. Le prix est alors issu d'une négociation entre l'entreprise et la totalité des acheteurs. La qualité : une appréciation subjective Que représente la qualité ? La qualité peut être différemment perçue. Il peut s'agir de la qualité technique (performance du produit, matériaux, sophistication), de la durabilité (résistance du produit à l'usure) ou tout simplement de la finition du produit. [...]
[...] Le prix peut donc être lié à la notion de qualité dans un certain marché. La stratégie des producteurs en marché concurrentiel pour obtenir cette distinction de qualité pouvant justifier un prix élevé est celle de la différenciation du produit face à la concurrence. Il s'agit donc de créer un nouveau marché monopoliste selon le facteur de qualité. Hermès est par exemple le meilleur producteur de foulard en soie à ce niveau de qualité. Mais selon un processus naturel, la demande de qualité se transforme en demande de marque, c'est-à-dire une image de qualité. [...]
[...] La qualité s'exprime donc sur le marché en une demande de qualité. Lorsque le consommateur éprouve une demande de qualité il est mieux disposé à payer plus pour un produit qu'il estime de qualité que pour un produit meilleur marché mais qui ne lui satisfait pas complètement sa demande de qualité. Le consommateur exprime donc sur le marché sa demande selon ses préférences. Prenons deux 4x4 de luxe de même qualité mais de marques différentes : une Mercedes-Benz (d'origine allemande fabriquée au Etats- Unis) et une Lexus (d'origine Japonaise mais aussi fabriquée au Etats- Unis). [...]
[...] Un autre phénomène contredit le postulat de signal de qualité par le prix : le monopole discriminant. Puisque le prix émane d'une décision de l'entreprise confrontée à l'élasticité de la demande alors l'entreprise monopolistique à le pouvoir de ne pas pratiquer le même prix pour un même bien selon les différents consommateurs. C'est l'exemple du cinéma où une place assise non réservée ne coûte pas la même chose pour un mineur de moins de 12 ans ou de moins de 18 ans et pour un majeur. [...]
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