Nous définirons la notion de privatisation comme une opération qui consiste à céder au secteur privé des actifs appartenant jusqu'alors au domaine public. Face à l'intervention traditionnelle de l'Etat français dans son économie, nous pouvons nous demander quel est le rapport entre la propriété privée et l'influence étatique pour une privatisation réussie ? C'est pour répondre à cette question que nous mènerons dans une première partie une approche théorique du fondement des privatisations pour dans une deuxième partie, analyser en profondeur qu'elle a été la spécificité des mouvements de privatisation en France
[...] Pour parvenir à ces divers buts, un des moyens employés par le gouvernement Chirac en 1986 a été d'établir une commission de privatisation. Les membres de cette commission, nommés par le gouvernement en place, avaient comme rôle d'une part l'évaluation des actifs à céder et d'autre part la proposition d'une valeur-plancher sous laquelle les autorités ne pouvaient pas descendre. Le rôle de cette commission de privatisation est crucial car à chaque entreprise privatisable correspond des modalités de privatisation bien particulières. [...]
[...] C'est en ce sens que chaque privatisation est unique. Par ailleurs, l'étude des cycles de privatisation qui ont été menés lors des deux premières vagues, en France, montre que les autorités publiques ont très largement voulu favoriser ce que certains auteurs appellent la théorie de la propriété circulaire. En effet c'est en choisissant la technique dite des noyaux durs ou stables que dès 1986 date marquant le début de la première vague de privatisations en France le gouvernement Chirac a choisi une forme particulière, mais non standard, du système général qu'est la propriété circulaire. [...]
[...] Cependant le poids considérable du cœur financier, apparu comme le seul véritable point fort du capitalisme français jusqu'alors, n'a pas été remis en cause mais a bien au contraire été renforcé par le vide laissé par le désengagement de l'Etat. D'autre part il paraît évident que les deux premiers mouvements de privatisation français se sont basés majoritairement sur des réseaux d'alliance bouclés et des communautés d'intérêts réciproques mêlant les principaux acteurs de ces privatisations. En d'autres termes, ces opérations de privatisation ont contribué très largement à favoriser les relations d'appartenance et de confiance politique. [...]
[...] Toutefois, si tous les secteurs de la vie sociale sont privatisés, il n'y aura plus d'intérêt général mais plutôt une somme d'intérêts individuels. la question est de savoir dans ce cas où se trouve la notion de société. Nulle part. N'est-il pas alors préférable qu'un certain noyaux dur reste non privatisable ? [...]
[...] Le modèle français de privatisation est unique du fait de l'ancrage historique de l'intervention de l'Etat dans le secteur économique et notamment dans celui des entreprises. Face à cette intervention traditionnelle de l'Etat français dans son économie, nous pouvons nous demander quel est le rapport entre la propriété privée et l'influence étatique pour une privatisation réussie ? C'est pour répondre à cette question que nous mènerons dans une première partie une approche théorique du fondement des privatisations pour dans une deuxième partie, analyser en profondeur qu'elle a été la spécificité des mouvements de privatisation en France. [...]
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