Analyse comparée de la prise en compte des anticipations chez les keynésiens et les monétaristes. Deux temps rythmeront alors l'exposé : en quoi la prise en compte des anticipations par les keynésiens et les monétaristes est-elle différente dans sa nature même ? en quoi est-elle alors révélatrice de deux conceptions opposées de l'économie et de la politique économique ?
[...] Bref, les politiques d'action sur les conditions d'offre sont privilégiées. S'il est impossible de modifier le taux de chômage effectif, on peut tenter d'agir sur les déterminants du taux de chômage d'équilibre dit naturel Dans le modèle des monétaristes, où l'héritage classique se fait largement sentir, les anticipations des agents constituent un obstacle fondamental à une politique économique conjoncturelle caractéristique de l'analyse keynésienne. Cependant, il convient de remarquer que l'hypothèse d'anticipations rationnelles n'est pas nécessairement liée à des hypothèses de type classique ou néoclassique. [...]
[...] Deux temps rythmeront alors l'exposé : en quoi la prise en compte des anticipations par les keynésiens et les monétaristes est-elle différente dans sa nature même ? en quoi est-elle alors révélatrice de deux conceptions opposées de l'économie et de la politique économique ? Il convient tout d'abord d'analyser en quoi la prise en compte des anticipations par les deux écoles est révélatrice d'une divergence quant à la perception de l'avenir, puis en quoi celle-ci dessine deux grands types d'anticipations. [...]
[...] La monnaie devient alors le refuge de ceux qui se retirent de l'activité économique sans prendre d'engagements futurs. Ce phénomène influe donc sur la fonction de consommation : selon l'évaluation des risques, une part plus ou moins importante de monnaie ne sera pas affectée à la consommation, et c'est alors à la production de s'adapter à la demande. Il en résulte la possibilité de fluctuations de l'activité sous l'effet des variations de la demande effective, et d'un chômage involontaire lorsque cette demande est insuffisante pour employer tous les facteurs de production disponibles. [...]
[...] Pour les nouveaux classiques pères de la théorie des anticipations rationnelles, la période au cours de laquelle la création monétaire peut stimuler l'emploi n'existe pas, sauf si la politique monétaire est totalement imprévisible, c'est-à-dire erratique. L'hypothèse des anticipations rationnelles fait que, en effet, toute politique annoncée est immédiatement déjouée par les agents qui adaptent sans retard leurs comportements à ses conséquences prévisibles : les entreprises savent que les salaires augmenteront s'il y a relance publique et que donc leurs profits réels resteront constants, et les travailleurs savent que les prix s'élèveront et que leurs salaires réels ne se modifieront pas : il n'y a donc plus de raison pour eux d'élever, même temporairement, leur demande ou leur offre de travail. [...]
[...] En quoi la prise en compte des anticipations par les deux écoles révèle-t-elle alors l'essence même du débat entre libéralisme et interventionnisme ? Au départ se trouve la prise en compte du futur : c'est la manière, différente selon les deux courants de pensée, dont celui-ci est perçu qui fonde la nature des anticipations et leur capacité à probabiliser le réel. Dans l'environnement incertain qui constitue depuis la révolution keynésienne le cadre de l'analyse macro-économique, on peut en effet distinguer avec Knight entre true incertainty (incertitude probabilisable) et risk (situation non probabilisable). [...]
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