Le problème est de savoir qui de la sphère privée, c'est à dire l'agent économique, ménage ou entreprise (et non le secteur privé) ou de la sphère publique, c'est à dire une collectivité (et non le secteur public) doit prendre en charge le risque. Comme les agents économiques ont une attitude paradoxale face au risque, à la fois aversion par l'incertitude qui lui est inhérente et attirance par l'envie de maximiser son profit ou ses investissements, ils cherchent à le transférer risque sur d'autres, partageant ainsi sa prise en charge entre sphère privée et sphère publique
[...] La prise en charge du risque relève-t-elle de la sphère privée ou de la sphère publique ? Introduction Inondations dans le Sud, explosion à Toulouse, marée noire sur les côtes atlantiques, les catastrophes naturelles ou industrielles sont certes accidentelles mais pas assez rares pour êtres mises à l'écart des débats. Au-delà des dégâts humains et écologiques qu'elles peuvent causer, ces catastrophes engendrent également des difficultés économiques. Le risque, situation probabilisable selon Knight, est inhérent à toute activité, notamment économique, il doit donc être pris en compte. [...]
[...] Sphère privée et risque : une attitude paradoxale qui conduit au transfert de la prise en charge vers la sphère publique 1. Le paradoxe : aversion pour le risque et désir d'optimisation L'aversion pour le risque est une notion fondamentale mise en lumière par l'analyse économique et issue de la théorie des jeux : les agents économiques, ménages comme entreprises, ne réagissent pas de la même manière face au risque. Selon Stiglitz, pour un même rendement espéré, l'agent qui a une aversion pour le risque choisit les actifs les plus risqués, celui qui a un goût pour le risque choisit des actifs à haut risque, celui qui est neutre vis à vis du risque ne se soucie pas du niveau de risque. [...]
[...] Il prend le risque de perdre son investissement, de ne pas optimiser ses capitaux en le plaçant dans ce projet et pas ailleurs. - le consommateur : Il prend le risque de ne pas optimiser sa consommation en consommant ce produit-ci et pas un autre. On comprend bien qu'en cas d'échec, les trois agents subissent les conséquences du risque qu'ils ont pris ; de la même manière, ils en profitent également si l'opération est un succès. Même si quelques différences apparaissent dans leur conception de la réussite d'un projet, on peut dire que l'investisseur et l'innovateur considèrent que la mise sur le marché de l'innovation est un succès si elle plaît au consommateur qui en retire une satisfaction optimale. [...]
[...] Le risque concerne chaque agent de manière individuelle, il est donc pris en charge par la sphère privée. L'agent est directement concerné par le risque : il en prend les décisions et en tire les profits ou en subit les pertes. On peut distinguer trois agents dans la mise sur le marché d'une innovation c'est à dire lors de la prise de risque économique ; ils ne sont pas forcément physiquement distincts : un même individu pouvant être consommateur et investisseur, innovateur et investisseur, voire investisseur et consommateur (même si ce cas est plus rare). [...]
[...] Conclusion Ainsi la prise en charge du risque relève-t-elle à la fois de la sphère publique et de la sphère privée : les agents en transfèrent une partie sur la collectivité tout en restant impliqués dans les conséquences de la prise de risque. Ce système est présent dans tous les pays de l'OCDE, mais à des niveaux de transfert différents selon leur inclination à plus de solidarité ou de plus de liberté, mais la solution passe peut-être par la responsabilisation des agents. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture