Un négociant en matières premières est l'opérateur qui, à tout moment, peut réaliser l'adéquation spatiale et temporelle entre l'offre et la demande d'un produit donné. Le négociant pourra ainsi se porter acheteur ou vendeur d'une marchandise à un moment précis pour une destination ou une origine bien déterminée : du blé FOB Plata (Argentine) pour décembre si on est en septembre ; du tourteau de soja CAF Rotterdam, flottant (c'est-à-dire pratiquement disponible) ; du pétrole brut de qualité Dubaï FOB Golfe pour embarquement de trente jours… Il effectuera cette opération dans une monnaie locale ou internationale, en fonction des cotations, des marchandises, des devises et des taux d'intérêt du moment (voir schéma).
Par la suite et, en général, avant que la première opération ne se soit déroulée physiquement, afin de limiter d'éventuels frais de stockage, il s'efforcera de trouver une contrepartie pour réaliser l'intégralité de sa transaction.
Dans un cas comme celui-ci le négociant est amené à assumer trois grandes fonctions.
Une fonction logistique tout d'abord pour assurer le transfert d'un produit, son stockage éventuel, le contrôle de sa qualité… ; cette fonction liée au produit physique reste essentielle et distingue le « négoce en chambre » du véritable négoce international.
Une fonction financière pouvant aller dans certains cas jusqu'à des financements de récolte, ou même des participations à des projets de production ;
Et surtout une fonction de prise de risques. En effet entre le moment où il réalise sa première opération (achat ou vente) et celui où il trouve une contrepartie, le négociant assume un certain nombre de risques qu'en d'autres circonstances, producteur ou consommateur devraient couvrir.
[...] Ce risque est globalement arbitrable sur un marché à terme de référence. Mais même dans ce cas, le négociant ne pourra couvrir en totalité son risque et notamment la prime, c'est-à-dire l'évolution de la différence de prix entre le marché du physique et le marché à terme (papier). Cette prime qui, dans le cas des céréales par exemple, peut aller jusqu'à 10% de la valeur du contrat correspond à une prise de risque, à une spéculation donc du négociant. Rappelons aussi que nombre de matières premières et surtout de demi- produits (acier, engrais chimiques ) ne disposent pas d'un marché à terme fiable : c'est également vrai pour les oléagineux à l'exception du soja, pour nombre de métaux ou de demi-produits industriels, pour le riz. [...]
[...] Certes, le contrat signé lui procure normalement des garanties (clause d'arbitrage) mais dans les faits, l'existence d'instances publiques au niveau de l'offre ou de la demande de matières premières rend difficile et parfois impossible leur recouvrement. Que dire aussi de la situation dans les anciens pays socialistes et même en Chine ! C'est la gestion de l'ensemble de ces risques qui justifie l'existence et la présence du négociant international. Sa rémunération- sa marge - est bien sûr loin d'être garantie. [...]
[...] Paradoxalement, alors que sa logique est éminemment anti-spéculative, il ne rendra positives ses opérations qu'au prix de spéculations sur le marché à terme (dans le dénouement des arbitrages), sur la prime, sur les taux de fret, sur les changes et les taux d'intérêt Globalement, bien que les éléments chiffrés nous manquent, on estime qu'une marge annuelle de par rapport au chiffre d'affaires représente un niveau correct de rémunération, mais il ne s'agit là que d'une moyenne difficilement extrapolable. Références JOFFRE Patrick et SIMON Yves (1997), Encyclopédie de Gestion, 2e édition, Tome Paris, Economica : Article 157 de CHALMIN Philippe Sociétés de Négoce International de Matières Premières p Article 181 de MAROIS Bernard Trésorerie Internationale p et 3438. Pour plus d'exhaustivité concernant ce sujet, consulter SIMON Y. et JOFFRE P., Encyclopédie de Gestion, l'article de P.P. Dornier, Logistiques p Tome2, 2e édition, Economica 1997. SIMON Y. [...]
[...] Les principaux risques afférents aux négociants de matières premières 1. La logique du négociant Un négociant en matières premières est l'opérateur qui, à tout moment, peut réaliser l'adéquation spatiale et temporelle entre l'offre et la demande d'un produit donné. Le négociant pourra ainsi se porter acheteur ou vendeur d'une marchandise à un moment précis pour une destination ou une origine bien déterminée : du blé FOB Plata (Argentine) pour décembre si on est en septembre ; du tourteau de soja CAF Rotterdam, flottant (c'est-à-dire pratiquement disponible) ; du pétrole brut de qualité Dubaï FOB Golfe pour embarquement de trente jours Il effectuera cette opération dans une monnaie locale ou internationale, en fonction des cotations, des marchandises, des devises et des taux d'intérêt du moment (voir schéma). [...]
[...] Il en est de même pour le prix des capacités de stockage. Les risques financiers (change et taux d'intérêt) Les risques financiers sont importants eux aussi, bien que plus classiques et inhérents à toute opération de commerce internationale, qu'il s'agisse du risque de change (entre deux, voire trois monnaies), du risque de taux d'intérêt (dans le cas assez rare de paiements différés) ou tout simplement des risques de trésorerie : l'exemple classique en est la position du négociant obligé de répondre à des appels de marge sur la partie papier de son arbitrage. [...]
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