L'intérêt que les économistes ont porté aux questions de croissance démographique et économique remonte à Malthus, qui publie en 1798, Essai sur le principe de population. S'intéresser aux relations entre la croissance de la population et la croissance économique, comme Malthus le fait, c'est se poser la question de l'avenir de l'être humain dans un monde à l'aube d'une révolution encore peu perceptible. Et Malthus en conclue que l'homme est condamné. Il nous offre une première réflexion sur le sujet qui reste prisonnière des observations de son temps et qui néglige la notion de progrès.
En 2004, une autre thèse est élaborée par Fogel dans The Escape from Hunger and premature death. Europe, America and the third world, où il reprend les idées de Malthus en y introduisant la notion de progrès. Cette nouvelle perspective va amener Fogel à s'intéresser aux changements physiologiques de la population induits par le développement économique. Les adaptations biologiques de l'homme qui dépendent du niveau de vie sont ainsi multiples, ce qui amène Fogel à parler de niveaux de subsistance, concept qu'il conviendra d'éclaircir. Le thème traité peut donc être abordé sous ces deux angles différents, mais pas moins complémentaires.
Toutefois, une question sous-jacente rassemble les deux auteurs et nous permet de replacer les deux thèses dans des enjeux actuels : comment le monde peut-il nourrir le monde ? Cette question préoccupait déjà Malthus en son temps, et pourtant elle n'a jamais été aussi présente dans les esprits c'est pourquoi nous lui accorderons une place particulière.
Ainsi, nous verrons dans un premier temps la thèse de Malthus replacée dans le contexte socio-économique de l'époque, puis ses limites. Nous proposerons ensuite d'étudier les différences et les permanences de la thèse de Fogel.
[...] Malthus lie ainsi, par un antagonisme, la variable de la démographie à celle des moyens de subsistance et place au centre de son ouvrage l'idée selon laquelle les hommes connaissent la misère parce qu'un instinct très puissant les pousse à multiplier leur nombre au- delà des moyens de subsistance la thèse de Malthus La thèse de Malthus s'appuie sur deux postulats. Le premier est que la nourriture est essentielle à la survie de l'homme. Le second est que les hommes se reproduisent entre eux. Or, il explique que les hommes se reproduisent à un rythme géométrique alors que la production agricole ne croit qu'à un rythme arithmétique. [...]
[...] reste donc d'une actualité terrible dans ces pays sous- développés. Dans de tels cas, peut- on réellement greffer à ces Etats le modèle de la transition démographique tel qu'il s'est déroulé dans nos pays Occidentaux et qui implique la limitation des naissances par le désir de conserver un certain niveau de vie? L'importation de progrès technologique n'est pas forcément corrélé à une baisse de la population et le progrès technologique sans baisse de la population ne voue- il pas le développement à l'échec ? [...]
[...] Europe, Amercia and the Third World, Cambridge, Cambridge University Press p VOGEL Robert William, The Escape from Hunger and Premature Death, 1700- 2100.Europe, Amercia and the Third World, Cambridge, Cambridge University Press p.9 VOGEL Robert William, the Escape from Hunger and Premature Death, 1700- 2100. Europe, Amercia and the Third World, Cambridge, Cambridge University Press p.16 VOGEL Robert William, The Escape from Hunger and Premature Death, 1700- 210., Europe, Amercia and the Third World, Cambridge, Cambridge University Press p.20 STASSART Joseph, Malthus et la population, Faculté de droit de Liège, Collection scientifique de la faculté de droit de Liège p. [...]
[...] La croissance est encore relativement faible et on n'observe pas encore les effets du développement sur les niveaux de vie. La transition démographique n'est pas encore observable, la natalité et la mortalité sont fortes. Le regard que nous posons sur l'histoire nous permet de remettre en cause la thèse de Malthus. Dans un premier temps, on observe que la mortalité a baissé, et ce phénomène est particulièrement observable à partir de la seconde moitié du XVIIIe s (figure 1). La baisse de la mortalité est ce qui a permis de réduire la population et non l'insuffisance de nourriture. [...]
[...] Cependant, du pessimisme de Malthus qui, en quelque sorte, voit cette situation comme inéluctable et qui estime que les progrès de l'agriculture ne permettent pas de repousser les limites de l'accroissement de ressources alimentaire, on passe, chez Vogel, à la possibilité de développement économique et social, induite par le progrès technologique. Les théories de Malthus ou de Vogel nous permettent donc d'envisager le développement économique et social de différentes manières. Le développement est- il condamné par les poussées démographiques ? [...]
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