Dans la mesure où la politique de lutte contre l'inflation est encore très marquée en France jusqu'en 1993, au moins, on peut se demander si elle conserve toute sa légitimité. En effet, est-elle encore raisonnable et justifiable, alors qu'elle semble avoir atteint le but fixé, et que des problèmes plus marqués s'imposent avec de plus en plus de vigueur (tels que le chômage et le déficit budgétaire) ?
[...] le succès des hard discount Conclusion Ainsi, si les politiques de lutte contre l'inflation se sont révélées justifiées et bénéfiques durant les années 1970, elles ne semblent plus être nécessaires et même souhaitables de nos jours. Les conséquences néfastes qu'elles font apparaître, dans un contexte où la menace de l'inflation apparaît comme illusoire, leur ôtent toute légitimité. Cette situation permet de mieux recentrer le débat autour des véritables menaces des économies et des sociétés des pays développés : le niveau du chômage, partout élevé, et l'ampleur des déficits publics. [...]
[...] - Les mouvements de taux de change en Europe depuis 1992 vont amplifier les tendances déflationnistes dans les pays à monnaie forte comme la France (avec le Japon et l'Allemagne). - La flambée des prix des matières premières en 1994 n'a été que conjoncturelle ; elles ne représentent de toutes les façons plus que 12% des importations totales en Europe, et n'ont donc qu'une faible influence sur le niveau général des prix. - Le lien entre croissance et inflation semble s'affaiblir grâce à l'extension de la sous-traitance, au développement des ateliers flexibles et à la délocalisation. [...]
[...] D'ailleurs, le poids du chômage écarte a priori la crainte d'une inflation salariale. A plus long terme, des tendances puissantes s'opposent au retour de l'inflation : - Les opérateurs financiers et banquiers centraux ont abandonné leur tolérance antérieure à l'égard de la hausse des prix. Ainsi, toute menace d'inflation entraîne le relèvement des taux directeurs ou l'arrêt de leur baisse. - L'internationalisation des échanges accentue la pression sur les producteurs, qui doivent fournir un effort permanent de limitation des coûts et d'accroissement de la productivité. [...]
[...] C'est la stagflation. Les conséquences néfastes de l'inflation : - Elle a des effets pervers par obscurcissement du mécanisme des prix et réduction de l'efficacité de l'économie. Son caractère imprévisible trompe les agents économiques et leur fait prendre des décisions erronées. - Elle provoque des transferts de richesse et, ainsi, une redistribution du revenu entre les agents ; elle renforce également la contrainte extérieure et entraîne la dépréciation de la monnaie, sans oublier la hausse des taux d'intérêt qu'elle provoque. [...]
[...] - Les politiques d'offre et de déréglementation ont encouragé l'adaptation à de nouvelles technologies, allégeant les contraintes qui pesaient sur l'offre en augmentant les gains de productivité et en absorbant les hausses de salaires. II) Les problèmes vigoureux qu'elles ont fait, et font apparaître aujourd'hui, dans un climat où l'inflation semble peu probable, remettent en cause leur légitimité : Les conséquences désastreuses des politiques de lutte contre l'inflation : Les réels attraits théoriques masquent la lenteur des mécanismes d'ajustement : - Attrait théorique car promesse de victoire simultanée sur l'emploi, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur. [...]
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