Ce rapport contient la synthèse de l'article « Industrial Policy in the United States », rédigé par Ketels en 2007. Cet auteur a cherché à tester l'affirmation selon laquelle les États-Unis ne poursuivent pas de politique industrielle.
[...] Pour se faire, Ketels (2007) met tout d'abord en évidence les politiques américaines qui ont actuellement un impact sur des industries particulières. En réalité, les ÉtatsUnis poursuivent de nombreuses politiques industrielles affectant les performances d'industries particulières. Ces politiques sont cependant caractérisées par l'absence de stratégie globale, qui peut s'expliquer par le processus politique via lequel ces politiques sont conçues et appliquées. En revanche, les USA possèdent de nombreuses industries performantes. Cette situation pourrait s'expliquer par le haut niveau de compétition de l'environnement commercial microéconomique et par les investissements réalisés dans des facteurs sophistiqués. [...]
[...] La forte demande générée par l'appareil militaire et le programme spatial augmente les opportunités des industries fournissant ces marchés. Les faiblesses se situent dans des domaines comme l'éducation de base. Cette combinaison de points forts et de faiblesses est bénéfique pour les industries intensives en connaissance, mais fournit peu d'avantages pour les industries manufacturières plus matures. En outre, les ÉtatsUnis sont plus spécialisés dans des grappes régionales que les pays européens. Une récente analyse empirique (Porter, 2003) a montré que des grappes plus fortes sont associées à de plus hauts niveaux de productivité et d'innovation, bénéfiques aux industries basées sur la connaissance, et augmente l'efficacité des politiques d'innovation et entrepreneuriale Conclusion En général, les différentes politiques touchant l'industrie semblent peu uniformes. [...]
[...] Le système présidentiel américain permet au Président d'établir l'agenda politique et de mettre en avant les politiques qu'il juge prioritaire, le reste de la politique industrielle restant ouvert au débat au sein du Congrès. Ce dernier doit en outre s'assurer de pouvoir rendre compte des bénéfices potentiels de ces politiques visàvis de l'électorat de ses membres respectifs. Ce processus produit un amalgame non coordonné de politiques prioritaires, et de nombreuses (petites) interventions pour le compte d'industries locales. De plus, la capacité du Président à poursuivre des politiques particulières est amoindrie par l'obligation d'équilibrer les objectifs économiques aux autres objectifs faisant partie de l'agenda politique globale. [...]
[...] La compétitivité microéconomique se révèle un instrument plus utile. Elle se concentre sur le rôle spécifique que le gouvernement américain exerce sur le façonnage de l'environnement commerciale, sur les conditions de facteurs (les aptitudes disponibles), sur le contexte concurrentiel et stratégique (législation antitrust), sur la présence de grappes (compétition entre régions) et sur la sophistication de la demande (défense, programme spatial). Les USA se démarquent par les conditions de l'environnement commercial, modifiés de façon à ce que les politiques appliquées soient plus efficaces. [...]
[...] Cette autoévaluation semble correcte, si l'on prend en compte la définition étroite des observateurs américains, qui définissent souvent les politiques industrielles par leurs instruments. A cet égard, la politique industrielle est considérée comme une interférence sur le marché, mais est néanmoins poursuivie afin de soutenir une industrie particulière qui, autrement, ne pourrait prospérer. La réponse serait différente si l'on considère une définition plus large de la politique industrielle (comme en Europe), comprenant l'ensemble des politiques économiques ayant un impact industriel spécifique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture