Le succès de la Banque Centrale Européenne (B.C.E.) dans sa lutte contre l'inflation dans la zone euro contraste avec son immobilisme pour stabiliser le taux de change de l'euro.
A l'inverse de la politique monétaire, qui se préoccupe de la valeur interne de la monnaie, la politique de change se concentre sur sa valeur externe (pouvoir d'achat d'une unité monétaire en termes de devises étrangères, c'est-à-dire le temps de change. La politique de taux de change peut agir sur la croissance (rééquilibrer la balance des paiements) et l'inflation (une appréciation de la monnaie peut augmenter le pouvoir d'achat des résidents à l'étranger.
Il existe plusieurs régimes de change : un régime de change fixe, où l'Etat établit un taux de change fixe (le Yuan en Chine), un régime de change fixe ajusté (le système de Bretton Woods, de 1944 à 1971), ou un taux de change flottant depuis 1971 (dollar, euro). Néanmoins, un régime de change flottant n'est pas incompatible avec une intervention de la Banque centrale sur le marché des changes : elle peut soit avoir recours au taux d'intérêt, soit procéder à des déclarations, soit acheter ou vendre sa propre monnaie sur le marché des changes (...)
[...] La forte volatilité de l'euro et ses effets pro-cycliques reflètent la difficulté de mettre en place une politique de change dans la zone euro a. La volatilité de l'euro et ses effets pro-cycliques L'euro est caractérise par une forte volatilité de son taux de change. L'euro est passé de 1,20 dollar en 1997 à 0.82 dollars en 2000, puis à 1.60 dollar en 2008. Aujourd'hui, il se situe autour de 1,40 dollar, avec une tendance à la hausse. Ces chiffres sont issus du rapport du Conseil d'Analyse Economique (C.A.E.) La Politique de Change de l'euro de 2008. [...]
[...] La Modification du rôle des gouverneurs des banques centrales nationales au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE : ces gouverneurs devraient pouvoir voter non en fonction d'un Etat fictif, qui n'est ni fédéral ni homogène, mais en fonction des intérêts propres de leur pays afin de rendre le fonctionnement de la BCE conforme à la réalité de la zone euro La création d'un Comité de Politique de change : il permettrait de faire l'interface entre le Conseil et la BCE afin de mieux répondre à la volatilité des changes et déterminer le taux de change optimal de la zone euro. Le renforcement d'un consensus sur la politique de change. Ainsi, la zone euro devrait renforcer ses politiques en vue de créer un espace économique plus intégré. En conclusion, la zone euro est caractérisée par une monnaie très fluctuante aux effets pro-cyliques, c'est qu'ils ralentissent la croissance. [...]
[...] Depuis 1999, l'euro s'est déprécié quand l'activité économique a redémarré et apprécié lorsque l'activité économique ralentissait. Par exemple, le taux moyen de croissance dans la zone euro a été de du premier de1999 au dernier trimestre de 2001. La croissance a ensuite brusquement ralenti pour devenir négatif au 4ème trimestre 2001. Au moment où la croissance a ralenti, l'euro s'appréciait. L'euro a cessé de s'apprécier en 2004, alors que la croissance redémarrait. L'euro s'apprécia de nouveau lorsque la croissance ralentissait à la mi-2004. [...]
[...] On ne peut donc à la fois avoir une politique monétaire autonome avec une politique de change, lorsque les capitaux peuvent circuler librement. La politique de change souffre d'un biais structurel au détriment de la croissance: le Traité instituant la Communauté Européenne à l'article 111 (devenu l'article 219 paragraphe 2 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne) énonce que le Conseil peut formuler des orientations de politique de change, sur avis de la BCE, mais celles-ci n'affectent pas l'objectif principal de la BCE, à savoir la stabilité des prix conséquences peuvent ainsi apparaître: - la formulation des orientations de politique de change par le Conseil est purement formelle car la BCE peut toujours faire valoir qu'elle empêche la stabilité des prix. [...]
[...] En effet, l'euro devient une monnaie de réserve au détriment du dollar. b. La zone euro doit réformer trouver les instruments d'une politique de change volontariste La politique de change ne devrait pas comporter de biais, c'est-à-dire arbitrer en faveur de la croissance ou de l'inflation. Ainsi, à court terme, le C.A.E. recommande les propositions suivantes : La BCE pourrait publier les minutes des délibérations du Conseil de la BCE pour mieux informer les marchés. La politique de change de la zone euro devrait comporter trois objectifs : lisser les mouvements de change de très courte période, éviter les trop fortes pentes dans les mouvements de l'euro, et enfin, contenir les fluctuations de change dans certaines limites. [...]
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