Les réponses apportées à la récession par les autorités monétaires et budgétaires américaines sont-elles susceptibles de faire renouer rapidement avec la croissance et d'assurer la stabilité à long terme ? La confrontation à une récession de type nouveau engendre des réactions conjoncturelles stimulantes (I), qui font pourtant s'interroger sur la viabilité et les risques de telles politiques à plus long terme (II)
[...] Les autorités budgétaires ont mis en place un programme de réduction massive des impôts et les autorités monétaires continuent de soutenir l'économie en maintenant des taux d'intérêts très bas. Pour stimuler la demande privée, l'Administration Bush adopte donc une politique budgétaire très expansionniste puisque entre 2001 et 2002 on passe d'un excédent public de près de 1 points de PIB à un déficit de 2 points de PIB ce qui constitue un injection considérable de 3 points de PIB d'argent public. [...]
[...] Mais ce policy mix à vocation de relance conjoncturelle présente des faiblesses qui pourraient faire douter de sa viabilité à plus long terme. Une orientation purement expansionniste est souvent orientée vers le court terme, négligeant les réformes structurelles à mener. II . qui font s'interroger sur la viabilité et les risques de telles politiques sur plus long terme A. Les dangers d'une politique trop fortement expansionniste et tournée vers le court terme La crise qui touche les Etats-Unis et par contagion le reste du monde est la première de la nouvelle économie et les réponses apportées par les autorités américaines pourraient s'avérer dangereuses à long terme pour leur économie. [...]
[...] Les effets bénéfiques de la politique de relance sont alors annulés. Le Japon a lui aussi tenté de relancer la croissance en 1995 en pratiquant le déficit public mais le résultat fut une hausse brutale et durable du taux d'épargne des ménages. La remontée actuelle du taux d'épargne pourrait donc s'expliquer par la disparition des excédents du budget, excédents utilisés pour relancer l'activité. Un tel policy mix peut aussi s'avérer néfaste en terme monétaire puisque la baisse des taux par la Fed semble avoir atteint un point bas et les marchés ne peuvent en conséquence qu'anticiper une remontée future. [...]
[...] Les priorités définies par l'Administration Bush de lutte contre le terrorisme ou la conduite d'une guerre aujourd'hui en Iraq laissent de côté des questions décisives comme la réforme du système des retraites avec le vieillissement de la population. De plus, les objectifs affichés de retour aux excédents budgétaires à moyen terme risquent d'être difficilement tenables en raison de la fragilité de la reprise économique et des décisions de réductions d'impôts massives. Il faudrait que les dépenses de l'Etat se modèrent, or ce n'est pas la voie privilégiée actuellement. [...]
[...] La politique monétaire se trouve face à une crise nouvelle et doit donc adapter ses réponses. La Fed estime pouvoir maintenir des taux d'intérêts bas qui soutiennent l'économie car les risques inflationnistes sont faibles en raison du dynamisme des gains de productivité et de l'accroissement de la concurrence intérieure : ceux-ci entraînent en effet la maîtrise des coûts unitaires du travail et l'absence de marge de manœuvre sur les prix par les entreprises. La baisse impressionnante des taux directeurs (11 fois en 2001, de à et le taux actuel assez faible montrent la détermination de Greenspan à encourager la reprise de l'économie. [...]
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