Les pôles de compétitivité sont une nouvelle forme d'aménagement du territoire qui consiste, pour l'Etat, à donner des aides à des réseaux d'acteurs localisés en fonction d'un projet technologique commun. Toutefois, à la différence d'autres techniques d'aménagement territorial, la direction de ces pôles est confiée davantage à des porteurs de projets, c'est à dire des entreprises et des centres de recherche, qu'aux collectivités locales.
Ces pôles sont, en fait basés, sur la théorie des avantages comparatifs de l'économiste classique David Ricardo. En effet, selon lui, chaque pays, ou chaque région, devait gagner à se spécialiser dans la production où il dispose d'un avantage relatif, c'est-à-dire là où il est relativement le meilleur ou sinon le moins mauvais. Ainsi l'économiste Michael Porter s'est inspiré, en 1990, de la théorie des avantages comparatifs pour proposer la notion de pôles de compétence.
Un pôle de compétitivité concerne donc des régions où s'accumulent des savoir-faire dans un domaine technique, qui peuvent procurer un avantage compétitif au niveau mondial. La prospérité alors apportée doit en principe se propager aux autres activités locales, notamment les activités de service et de sous-traitance.
En France, bien que des actions aient déjà eu lieu dans le passé en matière de technopoles, comme les exemples de Sophia-Antipolis ou de la plaine de Saclay qui accueillent des activités du tertiaire et de la recherche, le gouvernement a lancé un appel à projets en 2005. Cet appel qui s'est inspiré d'une idée de Christian Blanc, le Président du mouvement politique Energies Démocrates, s'est clos le 28 février 2005 après avoir connu une forte mobilisation.
Ainsi si la volonté première était de se concentrer sur un nombre restreint de dossiers, cette limitation a par la suite été abandonnée. Le gouvernement a en effet annoncé le 12 juillet 2005 que soixante sept des cent cinq dossiers présentés étaient retenus, même si la liste fut par la suite réduite à soixante six dossiers après la fusion de deux projets. Dans cet ensemble, six de ces projets ont une portée « mondiale » et neuf autres ont vocation à l'acquérir.
Ces pôles de compétitivité sont souvent, en pratique, des associations de la loi de 1901. Ils peuvent aussi prendre la forme de groupements d'intérêt économique (GIE) ou de groupements d'intérêt scientifique (GIS), mais dans tous les cas ils ont la personnalité juridique.
Mais si le système français de pôles de compétitivité doit en principe être un vecteur de dynamisme et de meilleure coopération entre les acteurs, certaines critiques sont cependant formulées à son encontre.
La principale critique porte sur le fait que l'évaluation des résultats d'associations entre entreprises, centres d'études et de recherches et universités ainsi que les règles de sécurité dans le cas de partage d'informations restent en France très complexes.
Par ailleurs, les entreprises en France fonctionneraient selon un mode hiérarchique et les dirigeants auraient une culture encore peu développée du travail collaboratif, ce qui ne facilite pas les échanges en réseau avec des parties prenantes.
Il peut aussi être regretté que les pôles soient souvent centrés sur l'industrie, alors que l'économie actuelle se développe plutôt dans les services qui représentent 70% du PIB en France. En outre, pour certaines personnes, le pilotage resterait souvent pour sa part largement centralisé et franco-français dans la tradition de l'aménagement du territoire décrété depuis Paris. Il y aurait donc un certain émiettement des projets.
Enfin, certains des pôles sont en concurrence, comme le pôle maritime de Bretagne et le pôle maritime de PACA qui ont tous deux une vocation mondiale. D'autres pôles risquent pour leur part d'avoir du mal à se créer une notoriété internationale, des pays comme le Brésil ayant plus d'expérience que la région Champagne-Ardenne en matière de biocarburants.
Pour ce qui est des pôles de compétitivité tournés vers l'énergie, le Pôle CAPENERGIES, sur les régions PACA et Corse, et le Pôle DERBI (développement des énergies renouvelables – Bâtiment - Industrie) sur les agglomérations de Montpellier et de Perpignan, sont deux des exemples de pôles visant à favoriser le développement d'énergies propres.
[...] Là encore il s'agit dans ce projet de traiter tant la production d'énergie que sa maîtrise. Cette association rassemble donc le Conseil régional Languedoc- Roussillon, le Conseil général des Pyrénées-Orientales, la CCI de Perpignan, la CRCI, les fédérations professionnelles ou encore le CNRS. Elle regroupe également cinquante huit entreprises concernées de près ou de loin par le développement des énergies renouvelables, comme EDF, Total Energie, Tecsol, ou les entreprises du groupe G16 qui représentent six milles emplois et qui sont intéressées par les études d'économie d'énergie. [...]
[...] Le Pôle CAPENERGIES fait aussi partie depuis le 9 juin 2006, avec de grandes entreprises françaises, des fédérations professionnelles et d'autres pôles, du comité industriel ITER. Ce comité a pour mission de mobiliser les industriels sur ce sujet et d'accompagner toute entreprise le souhaitant pour répondre aux appels d'offre d'ITER ITER consiste en un projet qui rassemble tant la Chine, que les Etats- Unis, la Fédération de Russie, l'Inde, le Japon, la République de Corée et l'Union Européenne. En effet ce projet s'inscrit dans le contexte mondial marqué à la fois par des besoins énergétiques croissants et une raréfaction des ressources en énergies fossiles. [...]
[...] Ainsi, en ce qui concerne la fusion, le pôle souhaite consolider la recherche scientifique régionale mais aussi assurer la place des entreprises et des industries régionales et permettre à la région de profiter le plus des retombées économiques d'ITER. L'idée est par conséquent d'inciter à entreprendre une démarche plus performante dans l'utilisation des énergies, que ce soit dans la recherche ou la production ou encore dans la maîtrise de la consommation. CAPENERGIES vise donc ainsi à assurer le développement technologique de systèmes de production d'énergie, sous forme thermique, électrique ou de carburants, tout en rationalisant la consommation. [...]
[...] Dans cet ensemble, six de ces projets ont une portée mondiale et neuf autres ont vocation à l'acquérir. Ces pôles de compétitivité sont souvent, en pratique, des associations de la loi de 1901. Ils peuvent aussi prendre la forme de groupements d'intérêt économique (GIE) ou de groupements d'intérêt scientifique mais dans tous les cas ils ont la personnalité juridique. Le Comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires (CIADT) a prévu d'attribuer un montant de 1,5 milliard d'euros au financement de l'ensemble des pôles de compétitivité. [...]
[...] Pour ce faire la stratégie du pôle s'appuie sur l'implantation de projets de grands investissements, comme ce fut le cas avec le réacteur expérimental ITER. Il s'agit aussi pour CAPENERGIES de renforcer et de créer des centres de compétences régionaux ayant une visibilité importante, notamment par des actions de formation, et de développer des plates-formes de démonstrations technologiques. Par ailleurs CAPENERGIES s'est aussi donné pour mission de sensibiliser les acteurs industriels, les collectivités, mais aussi le public à cette question. [...]
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