Créé dans les années 1930 aux Etats-Unis pour mesurer l'impact de la récession, le Produit Intérieur Brut ou PIB est aujourd'hui un indicateur économique utilisé dans le monde entier, par les Etats comme par les institutions internationales, qui permet notamment de mesurer et de comparer la richesse des nations.
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents (comprenant donc également les administrations et les entreprises étrangères installées sur le territoire), à laquelle il convient d'ajouter la TVA versée à l'Etat et les droits de douanes perçus. C'est une valeur annuelle, définie par pays, éventuellement aussi pour l'Union européenne. La variation du PIB d'une année sur l'autre détermine la croissance.
Les difficultés sociales liées à la crise notamment, tout comme la persistance d'inégalités dans les différents pays, génèrent depuis quelques années une critique du PIB assez unanime des économistes, notamment autour de Joseph Stiglitz ou Amartya Sen, membres éminents de la commission créée par le Président de la République en 2008.
Au-delà des limites de cet indicateur de croissance, c'est sa capacité à intégrer une réelle dimension de développement social et environnemental qui est mis en cause et, au-delà même de son objet, peut-être l'usage quasi exclusif de cet indicateur par différentes organisations, à l'exemple de l'OCDE.
Malgré ses limites, le PIB est globalement un bon indicateur de croissance (1). Il ne saurait toutefois tout mesurer et être également un bon indicateur de développement ou de bien-être, même s'il n'existe que peu d'alternatives satisfaisantes à ce jour (2).
1. Malgré quelques limites, le PIB est globalement un bon indicateur de croissance
1.1 Un indicateur de croissance...
Le PIB est une valeur comptable qui se calcule soit par la production, soit par les dépenses, soit par les revenus. C'est principalement la première méthode qui est utilisée. Elle consiste à additionner des valeurs ajoutées, en tenant compte également de la TVA et des droits de douane qui accroissent la « richesse » nationale. (...)
[...] Des travaux sont également menés pour mesurer et dénoncer les inégalités et la pauvreté, à l'exemple du BIP40 mis en œuvre par le réseau d'alerte sur les inégalités. Dépasser le PIB est également devenue une question de politique publique avec le travail réalisé par la commission Stiglitz en 2008 et 2009. Les conclusions ne mènent toutefois pas à sa remise en cause, mais simplement à des préconisations quant à l'amélioration de son mode de calcul. La commission propose également l'utilisation d'indicateurs complémentaires autour des notions de bien-être et de soutenabilité. Conclusion Le PIB demeure donc à ce jour un indicateur pertinent, notamment pour mesurer la croissance économique. [...]
[...] Par ailleurs, un indicateur n'est jamais qu'un instrument de mesure. Il convient de définir ce qui est mesuré, sachant que des notions telles que le bien-être ou la justice dépassent la seule compétence d'experts et relèvent du débat démocratique, autour de valeurs suffisamment partagées pour servir de points de comparaison entre pays Les indicateurs alternatifs ou complémentaires Les imperfections des indicateurs traditionnels notamment du PIB ont conduit depuis plusieurs années à une réflexion sur des indicateurs alternatifs ou complémentaires. Le Programme des Nations Unies pour le Développement a joué un rôle initiateur avec la mise en place en 1990 de l'indice de développement humain (IDH). [...]
[...] Il n'est sans doute plus suffisant face aux enjeux économiques, écologiques et sociaux actuels, autrement dit face à la nécessité de penser le développement non seulement comme un enrichissement mais comme un système plus harmonieux, capable de prendre en compte différentes considérations, notamment humaines, et surtout de s'inscrire dans la durée. Toutefois, aucun indicateur alternatif ne permet de ranger le PIB au rang de relique et il convient désormais de l'utiliser non plus comme seule boussole mais au même titre que d'autres indices complémentaires, capables dans leur globalité de mesurer l'évolution d'un monde plus complexe. [...]
[...] Le PNN est obtenue à partir du PNB en retranchant la consommation de capital fixe (amortissement). Ces différents indicateurs de croissance complètent le PIB sans jamais s'y substituer vraiment car ce dernier est largement reconnu et employé, notamment dans les comparaisons internationales et dans la définition de règles de bonne gestion économiques, que ce soit par le Fonds monétaire international, la Banque Mondiale ou l'Union européenne. Les critères du Pacte de Stabilité, souvent baptisés, à tort, critères de Maastricht, en constituent un exemple, avec la limitation de l'endettement ou du déficit public définie en fonction du taux de croissance des pays, autrement dit du PIB. [...]
[...] Toutefois, si le constat de cette insuffisance est partagé, il n'est pas certain que les indicateurs alternatifs de développement soient suffisamment satisfaisants Croissance et développement : une même boussole ? En France, un des précurseurs de la réflexion sur les indicateurs de croissance et de développement est Jean Gadrey. Ses travaux mettent en valeur les insuffisances du PIB, notamment l'absence de prise en compte des inégalités sociales et des risques environnementaux), mais ils soulignent aussi qu'il n'est pas simple de chiffrer certains éléments (le soleil plus ou moins ardent) et qu'il n'y a aucun sens à amalgamer des notions qui n'ont que peu de rapport. [...]
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