« L'on ne peut pas tout réduire à la statistique unique du Produit Intérieur Brut (PIB) » affirmait Joseph Stieglitz lors des travaux de la commission sur la performance économique et du progrès social, commission créée à la demande du Président Sarkozy. Si cette affirmation apparaît dans un contexte centré sur la performance économique et exprime une manière de penser l'économie au-delà de la croissance mesurée par le PIB, pour certains le PIB demeure un agrégat pertinent pour représenter la croissance économique.
Les grands agrégats de la comptabilité nationale tels que le PIB voient le jour en France dans les années 1950 avec la volonté d'avoir une meilleure perception de l'activité économique. Si à la base l'outil statistique se veut neutre, il repose toutefois sur des conventions qui expriment une certaine représentation du monde axé sur la production matérielle. Si le PIB demeure la référence pour représenter la richesse économique des nations, aujourd'hui il est largement remis en cause par une nouvelle conception de la croissance (durable, solidaire, responsable).
[...] - PIB est égal à l'ensemble des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations. - PIB est égal à la somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte. De plus, le PIB permet les comparaisons internationales. En effet, les comptabilités nationales se sont dotées de cet outil pour pouvoir procéder à ces comparaisons. [...]
[...] Pour autant peut-on nier la croissance qu'il génère ? A l'inverse, le PIB ne prend pas en compte les externalités négatives générées par l'activité de production. C'est le cas par exemple de la pollution engendrée par une activité industrielle qui a un effet incident alors que son cout ne se reflète pas sur un marché, de telle sorte que cette nuisance est ignorée des comptes. Plus généralement, ce sont toutes les externalités négatives qui impactent l'environnement qui ne sont pas prises en compte dans le calcul du PIB. [...]
[...] En effet en dépit des préoccupations sociales et environnementales, le PIB demeure l'agrégat le plus utilisé pour représenter la richesse des nations. L'heure est donc venue des changements de pratique nécessaire pour ne plus comptabiliser la richesse économique, mais également le bien-être, générateur de croissance. Bibliographie indicative Au-delà du PIB: pour une autre mesure de la richesse Méda, Dominique / Flammarion / DL 2008 Évaluer et valoriser : une sociologie économique de la mesure Presses universitaires du Mirail / impr. [...]
[...] Le contenu de ce concept consiste à prendre en compte les dimensions économiques, environnementales et sociales de la durabilité. C'est dans cette perspective que va émerger l'idée d'un PIB vert prenant en compte toutes les externalités (positives et négatives) de l'activité de production. Si le Guenine Progress Indicator a émergé en 1995, aux Etats Unis, la France semble aujourd'hui redonner de l'importance à ce concept de PIB vert. C'est dans ce sens que s'est prononcée la Commission Stieglitz, décidée à repenser le cadre conceptuel actuel de la mesure de la richesse ; d'autant plus que la prise en compte de la question environnementale semble agir positivement sur le bien-être économique. [...]
[...] De plus, l'amortissement n'est pas pris en compte dans la mesure du PIB. Pourtant, l'obsolescence des machines et leurs remplacements représentent une érosion des capacités de production et donc une perte de taille qui n'est pas incluse dans cet outil alors que le Produit Intérieur Net (PIN) le permettrait. De fait, même si le PIB demeure l'agrégat le plus utilisé pour représenter la création de richesse au sein d'un pays, il semble que cet outil ait montré ses limites : des limites concernant la mesure même de la richesse économique d'un pays, mais également des limites quant à la nouvelle conception de la croissance (développement durable). [...]
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