Il est avant tout important de définir les notions centrales de notre argumentation et ainsi de rappeler que la démocratie n'est pas une notion naturelle mais construite, et née d'une conception individualiste de la société c'est-à-dire d'une conception qui voit dans la société politique, un produit artificiel de la volonté des individus. Dans son sens originel (dans la cité état d'Athènes du Ve siècle av. J.-C.), la démocratie (du grec ancien dèmokratia, « souveraineté du peuple », de dèmos, « peuple » et kratos, « puissance », « souveraineté ») est un régime politique ou, fondamentalement, une organisation sociale où le peuple, détient le pouvoir. Il s'agit donc du pouvoir direct pour et par le peuple. Mais cependant, seulement 6000 citoyens sur 30000 à 40000 se réunissaient pour prendre les décisions. Aujourd'hui, dans une démocratie, l'ensemble des citoyens (sans distinction de naissance, de fortune ou de capacité) détient le pouvoir souverain et exprime sa volonté par le vote, selon le principe « un homme ou une femme (humain majeur) une voix.» Ainsi dans une démocratie, domine une volonté centripète, les décisions sont prises par le peuple (unité souveraine) et pour le peuple, la notion de démocratie étant marquée par la recherche de l'intérêt commun. Les principales fonctions de la démocratie étant de : Garantir les principaux droits de liberté : pluralisme politique, suffrage universel, décisions collectives, concertées, ou prises à la majorité.
Nous allons maintenant nous intéresser à la notion de marché. Chez certains économistes comme Adam Smith (fondateur de l'économie politique) le marché apparaît comme un concept central et naturel. Selon Smith, c'est le marché autorégulateur qui est le moteur d'une société, on entend par marché autorégulateur, un marché qui assure lui-même la production et la distribution des biens grâce à un système de prix, sans intervention extérieure. A l'inverse d'autres auteurs tels que Polanyi envisagent le marché, comme une notion purement artificielle et contre nature, qui s'est peu à peu construite au fil de l'histoire. Selon lui, à la suite de l'émancipation du politique et de la révolution industrielle du 19 ème siècle, le marché s'est progressivement émancipé de la sphère sociale, et a pris une dimension particulière. En effet, ce dernier s'est introduit dans les éléments de la société qui étaient jusqu'ici protégés, à savoir la nature ; on entend par nature : le travail, la terre qui font partie intégrante de l'homme et la monnaie qui est avant tout une construction sociale. La notion de marché et sa construction sont donc soumises à polémique d'un auteur à l'autre.
En quoi le développement du marché pose-t-il un problème à l'épanouissement de la démocratie ?
Nous allons procéder par une analyse chronologique, en montrant dans quelles mesures le développement du marché s'est-il interposé à la démocratie, dans une première partie, nous nous intéresserons à l'analyse de Smith, nous verrons l'impact du concept de la main invisible qui oppose la somme des intérêts individuels aux intérêts communs, puis nous verrons que la doctrine de Smith, qui fait du libre jeu économique la condition de l'ordre de la société, exclue toute intervention de l'état dans la sphère économique, idée qui a été plus largement développée par Hayek.
Puis, dans une seconde partie, nous verrons que plus récemment, le développement de l'économie de marché a entraîné une vague de déréglementation qui rend difficile le fonctionnement de la démocratie du fait de la multiplication des contestations, et enfin nous finirons en montrant que cette vague de déréglementation pose des problèmes techniques qui ne peuvent être résolus que par une élite technocratique, ce qui implique que le pouvoir n'appartient plus au premier citoyen venu.
[...] Aujourd'hui, dans une démocratie, l'ensemble des citoyens (sans distinction de naissance, de fortune ou de capacité) détient le pouvoir souverain et exprime sa volonté par le vote, selon le principe un homme ou une femme (humain majeur) une voix.» Ainsi dans une démocratie, domine une volonté centripète, les décisions sont prises par le peuple (unité souveraine) et pour le peuple, la notion de démocratie étant marquée par la recherche de l'intérêt commun. Les principales fonctions de la démocratie étant de : Garantir les principaux droits de liberté : pluralisme politique, suffrage universel, décisions collectives, concertées, ou prises à la majorité. Nous allons maintenant nous intéresser à la notion de marché. Chez certains économistes comme Adam Smith (fondateur de l'économie politique) le marché apparaît comme un concept central et naturel. [...]
[...] Peut-on dire qu'il existe une tension entre démocratie et marché ? Introduction Il est avant tout important de définir les notions centrales de notre argumentation et ainsi de rappeler que la démocratie n'est pas une notion naturelle mais construite, et née d'une conception individualiste de la société c'est-à-dire d'une conception qui voit dans la société politique, un produit artificiel de la volonté des individus. Dans son sens originel (dans la cité état d'Athènes du Ve siècle av. J.-C.), la démocratie (du grec ancien dèmokratia, souveraineté du peuple de dèmos, peuple et kratos, puissance souveraineté est un régime politique ou, fondamentalement, une organisation sociale où le peuple, détient le pouvoir. [...]
[...] Toutefois, il convient de nuancer notre argumentation. Même si Smith fut l'un des premiers économistes à mettre en garde contre l'intervention de l'état dans la sphère économique, la réussite économique d'une nation étant d'abord conditionnée par la faculté laissée aux producteurs et travailleurs de poursuivre chacun leur bien-être individuel, ce dernier n'est pas totalement opposé à l'intervention de l'état, l'état doit jouer un rôle particulier et assurer un certain nombre de fonctions comme : - Créer les infrastructures du marché et veiller à son bon fonctionnement. [...]
[...] Or ce principe est totalement opposé à la démocratie, comme on le sait technocratie et démocratie sont 2 notions totalement antithétiques. La notion de démocratie suppose que le pouvoir réside dans chacun des citoyens, tout citoyen doit être en mesure de participer à la sphère politique, tout citoyen doit être concerté, doit pouvoir donner son opinion et prendre part aux décisions ; alors que dans une technocratie, seuls les experts sont habilités à décider, c'est en cela que le marché pose un problème à la démocratie. [...]
[...] Toutefois, il convient de faire référence à l'analyse d'Hayek qui va beaucoup plus loin que Smith. Dans la pensée néolibérale d'Hayek, il n'y a pas de main invisible, de ce fait le marché devient un principe politique et bien plus, un principe d'ordre et de gouvernabilité de la société de telle sorte que les individus ne puissent tenir personne pour responsable de leur sort, ils sont donc amener à accepter ce qui leur arrive. Le marché est donc une institution fondamentale, un ordre spontané, résultat non planifié de l'action humaine, et le fruit de l'évolution. [...]
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