Depuis que l'économie s'est constituée comme une science et qu'elle est devenue analyse, elle remplit deux principales fonctions. D'une part on parle d'économie positive, c'est-à-dire qui décrit les choses telles qu'elles sont, et d'autre part on évoque une économie normative qui elle décrit les choses telles qu'elles devraient être. Cette dernière approche est notamment celle de l'école de l'économie du bien-être, nourrie par le courant utilitariste. En fait, le but est de montrer ce vers quoi l'économie réelle devrait tendre. Cette partie de l'analyse économique s'appuie donc sur une modélisation forte. Un de ses principaux modèles est celui d'une fonction de bien-être social qui permettrait en fait de définir la répartition idéale du bien-être au niveau collectif. S'interroger sur la construction d'une fonction de bien-être social, c'est donc en fait s'interroger sur la répartition du bien-être et les choix publics.
La construction d'une fonction de bien-être social soulève de nombreux points : peut-on techniquement construire cette fonction ? Par ailleurs, cette fonction de bien-être social permettrait-elle réellement une répartition optimale du bien-être au niveau social ?
[...] John Rawls est considéré comme l'un des penseurs de la justice sociale les plus importants du XXe siècle. Dans son ouvrage Théorie de la justice, publié en 1971, énonce sa thèse selon laquelle la liberté ne peut être restreinte qu'au nom de la liberté Il s'interroge en fait sur la répartition optimale du bien-être social, et il rejette de façon absolue les théories utilitaristes et affirme qu'une répartition optimale du bien-être social ne saurait dépendre uniquement d'une maximisation de la fonction de bien-être social. [...]
[...] 144-155. Alain LEROUX et Alain MARCIANO, La philosophie économique, Paris coll. Que sais-je ? PUF, La théorie du choix social pp. 47-66. Gilbert ABRAHAM-FROIX, Introduction à la microéconomie, Paris Economica, p. 292-293, 389-397. [...]
[...] En réalité, si elles constituent un modèle théorique pertinent, les tentatives de construction de cette fonction de bien-être social ne permettent pas de comprendre la réalité économique. Elles n'atteignent pas non plus leur but initial, dans la mesure où elles ne peuvent pas guider les choix publics. L'analyse de Bergson et Samuelson permet cependant de souligner la nécessité de l'introduction de jugements de valeur collectifs sur la répartition. Les choix publics qui doivent être pris sont donc des choix purement politiques, c'est-à-dire indépendants de l'économique, et ils ne peuvent en aucun cas être guidés par le seul critère de l'efficacité au sens de Pareto ni par quelque définition que ce soit de l'optimum social. [...]
[...] Premier postulat : principe de Pareto. Le principe d'unanimité est adopté ; par conséquent, la procédure de choix collectif exclut toutes les situations qui ne sont pas optimales au sens de Pareto. Deuxième postulat : absence de dictature. Personne ne peut imposer ses choix à la société. Troisième postulat : transitivité des choix collectifs. Si la société préfère A à B et B à alors elle préfère A à C. Quatrième postulat : non limitation des choix envisageables. Aucune solution n'est arbitrairement et a priori écartée (principe de liberté minimale). [...]
[...] La solution optimale est donnée par le point point de tangence entre la fonction de bien-être social et la frontière des possibilités de satisfaction. Les développements postérieurs. Deux développements postérieurs à Bergson et Samuelson permettent de caractériser à la fois la forme et le contenu de la fonction de bien-être social. D'après John Harsanyi (1955), la fonction de bien-être social est une moyenne arithmétique pondérée des satisfactions individuelles. Elle a pour forme W = . Ui, où U est le bien-être de l'individu i et a le poids qui est accordé au bien-être de i dans l'évaluation du bien-être collectif. [...]
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