Depuis 2005, les Américains contestent les avances remboursables dont bénéficie Airbus pour le lancement de ses nouveaux modèles. Ce problème, débattu à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), pose la question de la légitimité des subventions. Il s'agit en effet d'une certaine forme de protectionnisme qui va donc à l'encontre des principes libre-échangistes.
Aussi, il est important de comprendre ce concept de libre échange, afin de mieux en distinguer les enjeux et les limites éventuelles. C'est une politique commerciale, menée par les États, visant à libéraliser progressivement les échanges au niveau mondial. Le libre échange s'oppose au protectionnisme qui semble bien avoir été, depuis le début du XIXe siècle « la règle ». Pourtant, d'aucuns considèrent le libre-échange comme la meilleure des politiques commerciales. Cela est tout à fait paradoxal. Qu'est ce qui serait susceptible d'expliquer cette supériorité du libre échange sur le protectionnisme ? Sont-ce bien les deux seules politiques commerciales envisageables ? Sont-elles totalement antagonistes ?
Ces interrogations nous mènent à trois grands axes de réflexion. En effet, le libre échange, analysé comme la meilleure politique commerciale par Adam Smith, David Ricardo et par d'autres économistes contemporains, ne peut l'être en réalité qu'à la condition d'une bonne spécialisation des économies. Cependant, si depuis le XIXe siècle, « le protectionnisme est la règle, le libre échange l'exception » (P. Bairoch), la remise en cause de la « supériorité » du libre échange semble s'imposer. Finalement, la meilleure politique commerciale est celle qui n'est ni totalement protectionniste, ni totalement libre-échangiste, c'est-à-dire celle qui dose justement ces deux pratiques.
[...] En termes sociaux, le libre-échange ne peut donc pas être considéré comme la meilleure des politiques commerciales. Cependant, le protectionnisme doit être ciblé et temporaire pour être réellement efficace. A partir d'un certain temps, il faut établir le libre échange. C'est en effet ce que nous enseigne l'analyse de F. List. Lorsqu'un Etat développe une industrie, il peut protéger cette industrie naissante par des barrières protectionnistes, mais cela doit être temporaire. Une fois l'industrie développée et de taille à affronter la concurrence internationale, il faut ouvrir les frontières et devenir libre-échangiste. [...]
[...] C'est que le libre-échange n'est pas la meilleure politique commerciale possible, comme le protectionnisme ne saurait être la meilleure des politiques commerciales. L'optimum serait dans une politique commerciale à même de jongler entre libre-échange et protectionnisme pour favoriser la croissance économique et le bien être des populations. Ainsi, si la demande de différence (Lassudrie-Duchêne) nécessite l'ouverture internationale, un libre-échange absolu ne serait pas efficace. Une dose de protectionnisme peut tout à fait être nécessaire dans le cas de secteurs stratégiques notamment. [...]
[...] Peut-on considérer le libre-échange comme la meilleure des politiques commerciales ? Depuis 2005, les Américains contestent les avances remboursables dont bénéficie Airbus pour le lancement de ses nouveaux modèles. Ce problème, débattu à l'Organisation mondiale du commerce pose la question de la légitimité des subventions. Il s'agit en effet d'une certaine forme de protectionnisme qui va donc à l'encontre des principes libre-échangistes. Aussi, il est important de comprendre ce concept de libre-échange, afin de mieux en distinguer les enjeux et les limites éventuelles. [...]
[...] En, effet, les économies se spécialisant selon lui dans la production qui utilise le plus intensément le facteur de production le plus abondant, l'ouverture internationale permet de réduire la rareté du facteur le moins abondant grâce aux importations, et dans le même temps, les exportations des productions utilisant le facteur le plus abondant le raréfient et finalement, il en résulte l'égalisation de la rémunération des facteurs de production au niveau mondial. Le libre-échange s'impose donc bien comme la meilleure politique commerciale. Néanmoins, les spécialisations n'étant pas statiques mais plutôt dynamiques comme le démontre Rybczynski avec l'importance de l'investissement en capital, le libre-échange semble pouvoir être la meilleure politique commerciale qu'à la condition d'une bonne spécialisation des économies. [...]
[...] Et n'oublions pas l'intérêt fiscal de cette politique commerciale pour des économies en phase de développement. Aujourd'hui, cela est particulièrement vrai pour les pays les moins avancés d'Afrique. Le libre échange est loin, semble-t-il, d'être la politique commerciale la plus à même de favoriser la croissance et au contraire, elle serait à l'origine d'un creusement des inégalités au niveau mondial. En effet, avec le libre-échange se forment des clubs de convergence mais il ressort aussi de nombreux pays marginalisés, souvent exportateurs de matières premières, dont les cours fluctuent beaucoup. [...]
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