Assouplir un marché du travail consiste notamment à rendre plus souples les règles d'embauche et de licenciement d'un travailleur. Aujourd'hui, le terme de flexibilité dans les relations d'emploi renvoie précisément à cette signification. Cette flexibilité acquise dans le domaine des ressources humaines permettrait à l'employeur de pouvoir ajuster plus facilement sa stratégie face à une conjoncture économique changeante, ou face à des évolutions technologiques. Mais si, au premier abord, cette flexibilité semble constituer un atout indéniable pour l'employeur, elle peut entraîner l'émergence ou le renforcement d'une main-d'œuvre « jetable », dont les coûts à long terme peuvent être importants, tant pour les employeurs que pour les employés. Si l'assouplissement de certains marchés du travail est devenu une nécessité, certains économistes ont souligné l'importance d'assurer une sécurité pour les travailleurs. Concilier flexibilité et sécurité dans les relations de travail est désormais considérée comme une réponse afin de s'adapter à la mondialisation sans renoncer à son modèle social, comme le souligne la relative réussite du modèle danois de « flex-sécurité ».
Dès lors, peut-on concilier flexibilité et sécurité dans les relations de travail ? Si tel est le cas, quelle priorité accorder à chacun de ses objectifs économiques ?
Afin d'assurer une efficacité optimale des économies, une plus grande flexibilité doit aller de pair avec une plus grande sécurité dans les relations d'emploi (I). Cependant, le modèle de « flex-sécurité » nécessite de réaliser des arbitrages entre plusieurs objectifs, et ne peut être viable que sous certaines conditions (II).
[...] Musgrave, prend donc toute son importance dans ce système alliant une forte flexibilité et une forte sécurité dans les relations d'emploi. Une conjoncture défavorable peut augmenter le nombre de bénéficiaires des transferts de revenus publics ce qui pose de nouveaux défis à long terme. Le triangle d'or danois, fondé sur les trois piliers que constitue une réglementation flexible basée sur des accords entre les partenaires sociaux, un système développé de protections des chômeurs et une politique active du marché du travail, dépend par conséquent au minimum d'un quatrième facteur, la croissance économique. [...]
[...] Ainsi, les premiers bilans des réformes Hartz en Allemagne soulignent les progrès intervenus dans le placement des chômeurs, mais aussi les limites du système. La recherche durant plus d'une année d'un emploi signifie pour les couches moyennes qualifiées l'entrée dans une véritable spirale de précarisation. semblent dépendre de deux paramètres, le niveau de croissance et la maîtrise des enjeux démographiques : Si une réforme du droit du travail permettait semble-t-il de favoriser à terme une diminution du taux de chômage, il paraît essentiel que la croissance soit au rendez-vous. [...]
[...] Webographie indicative www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections/cahiers- francais/articles/330-gautie.pdf www.lemonde.fr/ . [...]
[...] Pour réussir le mariage entre flexibilité et sécurité du marché du travail, il convient de passer d'une logique de sécurité de l'emploi à une logique de sécurité dans les relations d'emploi : Comme le soulignent les limites du marché du travail de type américain, une plus grande flexibilité sans contrepartie ne constitue qu'un pis-aller de court terme, qui n'assurera pas forcément un fort taux de croissance et conduirait immanquablement à une perte de bien-être, préjudiciable pour l'ensemble de l'économie. La flexibilité ne saurait donc entraîner une insécurité antiéconomique. Les défenseurs de la sécurité de l'emploi raisonnent en termes de stock. Pour eux, l'emploi est un bien rare qu'il convient de conserver. Lorsqu'une entreprise réduit ses effectifs, c'est souvent de manière définitive, et si d'aventure elle les accroît après une période de restriction, l'employeur préférerait alors embaucher non sous forme d'emplois stables mais bien sous forme d'emplois flexibles. [...]
[...] Tirole proposent plusieurs réformes dans le domaine de la Protection de l'emploi et des procédures de licenciement (CAE, 2003). Ils constatent que dans le système actuel, les entreprises paient des contributions d'assurance chômage élevées. Mais ces contributions sont basées sur leur masse salariale et sont donc indépendantes de leur comportement de licenciement. Une entreprise qui licencie plus qu'une autre ne paie pas plus que l'autre à la caisse d'assurance-chômage (à l'exception du licenciement des salariés de plus de 50 ans, suite à la contribution Delalande en 1987). [...]
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