Croissance économique, environnement, ressources naturelles, gestion des biens communs, capital humain, capital technologique, croissance verte, gestion des déchets, transports électriques, rapport Stern, politique environnementale
Paul-Emile Victor (Boréal et banquise, 1938) et Jean Malaurie (Les Derniers Rois de Thulé, 1955) montrent comment les civilisations arctiques ont développé une organisation économique pouvant s'adapter à un environnement difficile et à la rareté des ressources naturelles. Dans son ouvrage Gouvernance des biens communs (2010), Elinor Ostrom, met en évidence le rôle clef des institutions dans la gestion des biens communs tels que les forêts ou les réserves d'eau. L'ensemble des ressources naturelles constitue le capital environnemental, qui figure comme un facteur de production au même titre que le capital humain et le capital technologique.
[...] Régler ce problème conjoncturel apparaît comme prioritaire face aux objectifs environnementaux. Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI (Blanchard, Summers, 1986), souligne ainsi que l'augmentation considérable du chômage en raison de la crise créée déjà un effet d'hystérèse à solutionner d'urgence : la dégradation du capital humain des chômeurs se traduit par des conséquences de long terme sur le tissu productif, le PIB et la croissance potentielle (affaiblissement des gains de productivité dû au facteur travail). D. Il est ainsi préférable de préserver la compétitivité de ses entreprises et de réduire le chômage plutôt que d'initier une politique écologique ambitieuse Par exemple, malgré l'impact du nucléaire sur la pollution des sols, Bureau et al (Énergie et compétitivité, CAE, 2013) recommande de préserver en France l'avantage comparatif que constituent des prix de l'électricité faibles pour les agents privés, et incite à une grande prudence quant au rythme de déclassement des équipements nucléaires historiques, dont le coût au kWh est particulièrement performant. [...]
[...] Toutefois, nous verrons dans un second temps que les interactions entre croissance et ressources naturelles sont complexes et apparaissent comme destructrices (II). La recherche d'interactions soutenables à long terme entre environnement et croissance économique nécessite d'analyser les solutions de gouvernance durable (III). I. La croissance et l'environnement sont des principes théoriquement compatibles A. Les mécanismes du marché pour d'abord inciter par essence au respect de l'environnement La raréfaction croissante des matières premières va amener leurs prix à augmenter et encourager le développement d'autres sources d'énergie. [...]
[...] Comme tout marché, l'écologie tend alors vers son équilibre naturel avec le temps. B. En appui du marché, le développement de l'innovation peut être à l'origine d'un cycle de croissance verte Dans son ouvrage Business cycles (1939) Schumpeter souligne que l'innovation est une caractéristique intrinsèque de l'économie. L'entrepreneur, pour commencer est, « à contre-courant » : il innove et, par-là créé un nouveau produit, nouveau type d'organisation ou même nouveau secteur ou marché dans le but d'être compétitif. Schumpeter identifie spécifiquement les nouvelles sources d'énergie comme l'une de ses cinq innovations majeures, au même titre que la recherche de nouveaux produits, de nouvelles méthodes de production, de nouveaux marchés, ou de nouvelles méthodes d'organisation productive. [...]
[...] Peut-on concilier croissance économique et environnement ? Paul-Emile Victor (Boréal et banquise, 1938) et Jean Malaurie (Les Derniers Rois de Thulé, 1955) montrent comment les civilisations arctiques ont développé une organisation économique pouvant s'adapter à un environnement difficile et à la rareté des ressources naturelles. Dans son ouvrage Gouvernance des biens communs (2010), Elinor Ostrom, met en évidence le rôle clef des institutions dans la gestion des biens communs tels que les forêts ou les réserves d'eau. L'ensemble des ressources naturelles constitue le capital environnemental, qui figure comme un facteur de production au même titre que le capital humain et le capital technologique. [...]
[...] La courbe environnementale de Kuznetz semble confirmer le lien qui peut être fait entre croissance, développement, et protection de l'environnement : dans les premiers stades du cycle économique, la croissance serait nocive pour l'environnement puis, au-delà d'un certain seuil de revenu par habitant, la croissance entraînerait une amélioration de la qualité de l'environnement. La croissance du PIB et la disparition de la pauvreté permettent de dégager des ressources pour financer les politiques environnementales. La relation entre croissance et dégradation de l'environnement aurait dès lors la forme d'un U inversé. C'est « La grande évasion » de Deaton (2016) : des centaines de millions de personnes ont bénéficié d'une plus grande espérance de vie, d'une sortie de pauvreté et d'aspirations nouvelles telles que la protection de l'environnement. II. [...]
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