Le pétrole, ressource énergétique et stratégique de premier ordre, mérite t-il réellement son qualitatif d' « or noir » ? Des pays qui sont abondamment dotés semblent connaître des destins divers, entre enrichissement massif et enfoncement dans la pauvreté (pour un niveau de production de pétrole équivalent, le revenu par tête est de 280$ au Nigeria et de 18000$ aux Emirats Arabes Unis). Il convient alors de s'interroger sur les liens entre pétrole et croissance économique, mais également avec le développement humain. Quelle utilisation a été faite par les pays producteurs de la rente pétrolière ? En définitive, à qui profite le pétrole ?
[...] Les coûts sociaux l'emportent en effet souvent sur les avantages économiques, d'où un non développement. La possession de ressources pétrolières occasionne des externalités régressives liées en particulier à la primauté accordée à la stabilité politique et sociale, à l'emprise des sociétés pétrolières occidentales, aux potentialités de corruption et conflits que suscite l'enjeu d'accès et d'exploitation de la ressource pétrolière. En d'autres termes, l'existence de la ressource pétrolière n'est pas en elle-même synonyme de développement mais dépend avant tout du mode de gestion de la rente pétrolière. [...]
[...] La Syrie ou l'Iraq ont secrètement financé l'OLP ou d'autres organisations terroristes. Quelques uns (Algérie, ) sont lancés dans une politique d'industrialisation massive mais trop ambitieuse et surdimensionnée par rapport aux capacités du marché intérieur et aux possibilités d'exportations. Mais plusieurs pays, essentiellement du golfe persique, ont connu un enrichissement global de leur population (Emirats, Koweit, Arabie Saoudite) : bien qu'ayant gaspillé une partie de la rente au service de fastueux trains de vie, ils ont également consacré celle-ci à construire des universités, aérodromes, complexes industriels, à moderniser leur armement et à offrir un salaire plus élevé à leurs fonctionnaires. [...]
[...] Utilisée de manière rigoureuse et appropriée, la rente pétrolière peut engendrer un réel développement économique, mais aussi humain. L'exemple le plus abouti en est la Norvège. Pauvre et sous-développé jusqu'à la fin du XIXe siècle, ce pays -actuellement sixième producteur d'hydrocarbures du monde- a su gérer sans gaspillage inutile les richesses accumulées, en adoptant une ligne de conduite fondée sur la modération, le respect de l'environnement et la nécessité de répartir équitablement les nouveaux revenus à travers une politique sociale avancée, dont bénéficie toute la population (qui dépasse, il est vrai, à peine 4,5 millions d'habitants). [...]
[...] La main d'œuvre locale souffre en général d'un manque de qualification, d'où la nécessité de faire appel à des travailleurs étrangers. Les effets redistributifs de la rente pétrolière sont souvent minimes Les revenus pétroliers, s'ils ont pu engendrer des retombées positives, une amélioration du niveau et des conditions de vie au niveau global dans certains pays, semblent à plusieurs égards contribuer à l'aggravation des inégalités, voire à l'appauvrissement des populations Certains pays producteurs de pétrole, en particulier les pays arabes, ont dans une large mesure nationalisé leur industrie pétrolière et donc conservé le contrôle de leurs ressources Celles-ci ont été diversement utilisées. [...]
[...] Il convient alors de s'interroger sur les liens entre pétrole et croissance économique, mais également avec le développement humain. Quelle utilisation a été faite par les pays producteurs de la rente pétrolière ? En définitive, à qui profite le pétrole ? Les économies pétrolières possèdent des caractéristiques qui ne semblent pas nécessairement les prédisposer à un développement économique et social équilibré 1 Si le pétrole, ressource précieuse, a pu constituer dans certains cas un levier de croissance et de développement . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture