Équilibre macroéconomique, déséquilibres de la sphère financière, sphère réelle et monétaire, modèle IS-LM, investissement, épargne
L'équilibre macroéconomique correspond à un équilibre global sur l'ensemble des marchés. Le modèle IS-LM élaboré par John Hicks et Alvin Hansen est une construction théorique qui a pour ambition de rendre compte de cet équilibre macroéconomique. Il constitue la traduction graphique des idées de John Maynard Keynes développées dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, mais en y intégrant des éléments de la réflexion classique. Le modèle IS-LM est pensé à partir des sphères réelle et monétaire. Sur la sphère réelle, l'équilibre est réalisé lorsqu'il y a égalité entre investissement et épargne. Sur la sphère monétaire, l'équilibre est réalisé lorsque l'offre de monnaie est égale à la demande de monnaie. Dans le modèle IS-LM, si les deux sphères réelle et monétaire sont en équilibre, l'équilibre macroéconomique est lui-même réalisé.
[...] Dans cette perspective, rien ne permet de dire que la valeur boursière d'une société correspond à sa valeur intrinsèque, et dans le même ordre d'idées, il n'y a aucune garantie que les sphères réelle et financière soient en parfaite adéquation l'une par rapport à l'autre. Partant de ce constat de la nature instable de la sphère financière, intégrer ces instabilités financières au modèle d'équilibre macroéconomique pose un problème logique, car cela remet en cause la notion même d'équilibre. En effet, la loi de Walras implique que si l'une des sphères se trouve en déséquilibre par rapport aux autres, on se trouve alors en situation de déséquilibre macroéconomique. Le raisonnement du modèle IS-LM s'effondre si l'on y intègre les déséquilibres propres à la sphère financière. [...]
[...] En pensant l'équilibre macroéconomique peut-on ignorer les déséquilibres de la sphère financière ? L'équilibre macroéconomique correspond à un équilibre global sur l'ensemble des marchés. Le modèle IS-LM élaboré par John Hicks et Alvin Hansen est une construction théorique qui a pour ambition de rendre compte de cet équilibre macroéconomique. Il constitue la traduction graphique des idées de John Maynard Keynes développées dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, mais en y intégrant des éléments de la réflexion classique. [...]
[...] Dans l'histoire, nombreuses sont les crises économiques ayant débuté par un krach boursier : la Grande Dépression de 1929 en est un bon exemple, puisqu'elle a été initiée aux États-Unis sur le marché des actions, le 24 octobre, lors de ce que l'on appelle le jeudi noir et s'est soldée par une chute de la consommation et de l'investissement, ainsi que par un chômage massif. Dans cette perspective, focaliser l'analyse macroéconomique sur les seules sphères réelle et monétaire est peu satisfaisant au regard de cette forte prévalence des instabilités financières dans le déroulement des crises économiques. [...]
[...] En tout état de cause, il est inévitable de prendre en compte les instabilités de la sphère financière pour penser l'équilibre macroéconomique, car il apparaît clairement que l'avènement de cet équilibre est conditionné par la résorption de ces déséquilibres financiers, ce que montre le fait qu'après la crise de 2008, la question de la régulation des marchés financiers s'est imposée dans le débat public. En somme, le modèle IS-LM et les autres modèles fondés sur ce dernier apparaissent comme étant obsolètes du fait qu'ils ignorent complètement le caractère intrinsèquement instable de la sphère financière, laquelle a pris une importance non négligeable au cours des dernières décennies. On est confronté aujourd'hui à la nécessité de penser un modèle d'équilibre macroéconomique qui prendrait en compte la spécificité de la sphère financière. [...]
[...] Pour cause, la loi de Walras montre par une déduction logique que si les deux sphères réelle et monétaire sont en équilibre (ce qui induit l'équilibre macroéconomique), alors l'équilibre sur la sphère financière est réalisé. Mais cela suppose que la sphère financière soit régie par les mêmes logiques, les mêmes déterminants que les autres sphères financière et réelle, ce qui n'est pas forcément évident. Il convient donc de s'interroger sur la pertinence de la non-prise en compte de la sphère financière pour penser l'équilibre macroéconomique. [...]
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