Depuis les années 1980, la troisième révolution technologique connaît un réel essor, révolution qui repose principalement sur les nouvelles technologies de l'information et qui marque résolument l'entrée dans une « nouvelle économie ». Grâce à ces technologies, et particulièrement Internet, cette économie informationnelle s'inscrit dès lors dans l'espace mondial. Cependant, à l'instar des précédentes révolutions industrielles, celle-ci ne semble se réaliser que dans une poignée de pays, lesquels dominent alors les échanges mondiaux tant sur le plan des biens et des services, que sur le plan financier et monétaire. En 1960, comme au début du siècle, les trois quarts de la production manufacturière mondiale étaient concentrés dans les pays actuellement développés. Le phénomène se poursuit de nos jours puisque la majorité des firmes multinationales est implantée en Europe occidentale, en Amérique du Nord et au Japon, triangle plus communément appelé la Triade. En dehors de ce pôle, d'autres pays émergent peu à peu et s'efforcent de rattraper leur retard sur les vieux pays industrialisés. Ces pays émergents sont tout d'abord les NPIA (nouveaux pays industrialisés d'Asie) suivis d'une seconde vague d'industrialisation regroupant d'autres pays d'Asie, d'Europe de l'Est et d'Amérique Latine. En expansion rapide, ils sont aujourd'hui au cœur des échanges. Comment ont-ils pu ainsi gagner une place au sein de l'économie mondiale ? Quels sont leurs liens avec la Triade ? Quelle impulsion celle-ci a-t-elle pu leur donner ?
Qui domine alors cette nouvelle économie mondialisée depuis les deux dernières décennies ? Dans quelle mesure peut-on parler de Triade et de pays émergents dans la nouvelle économie mondialisée ?
Triade et pays émergents occupent, au sein de la nouvelle économie, une place prépondérante mais différente, notamment parce que ces deux pôles n'ont pas eu le même passé. Aussi, la croissance fulgurante des pays qui émergent tend à effrayer les anciens pays industrialisés. Pourtant, la nouvelle économie mondialisée n'a pas véritablement changé la donne, d'une part, parce que les pays émergents semblent dépendants de la Triade, d'autre part, parce que celle-ci domine traditionnellement les échanges mondiaux.
[...] En s'implantant sur de nouveaux marchés et en y insérant des devises, les firmes anticipent évidemment de nouvelles demandes par les populations des pays émergents. De plus, elles deviennent encore plus compétitives puisqu'elles profitent des coûts réduits de la main-d'œuvre étrangère, tout en gardant leurs activités de direction, de recherche-développement, de gestion, de marketing ou autres postes d'excellence, dans leur pays d'origine. Ces gains de production ne sont pas toujours non plus réinvestis dans les pays de conception des produits, donc ne soutiennent pas forcément le développement. [...]
[...] Les pays émergents ont conquis eux aussi une place essentielle dans la nouvelle économie mondialisée. Ils bénéficient d'un vaste marché, d'une main d'œuvre rentable et de politiques volontaristes nécessaires à leur développement. Leur essor, si spectaculaire, fait donc trembler la Triade qui voit la concurrence dédoublée et ses entreprises délocalisées. Cependant, les firmes multinationales sont les principales actrices de la division internationale du travail et des flux de capitaux et elles sont majoritairement situées dans la Triade. III Mais dépendance des pays vis-à-vis de la Triade Une insertion facilitée par les pays déjà industrialisés En modifiant le rapport entre les pays industrialisés et les pays en développement ainsi que la structure des échanges internationaux, les firmes multinationales ont largement participé à l'insertion des pays émergents dans l'économie mondiale. [...]
[...] L'essor commercial des pays émergents est en partie dû à la division internationale du travail. Par exemple, les maquiladoras sont des usines, filiales ou sous-traitants de firmes multinationales, exploitant la main-d'œuvre mexicaine tout en revendant les produits sur le marché des États-Unis, grâce aux facilités offertes par l'ALENA. On remarque que les pays où la main-d'œuvre est la moins chère sont ceux qui connaissent une croissance forte. En outre, en investissant dans les pays émergents, les firmes multinationales introduisent des devises étrangères dans le système, favorisant alors l'économie nationale. [...]
[...] Ainsi, à la fin du XIXe siècle, on évoquait déjà une économie mondialisée. Depuis deux décennies, cette tendance n'a fait que s'accroître dans ces pays qui détenaient une longueur d'avance sur le reste de la planète, en matière de technologies de pointe et de recherche scientifique. Cela est lié à un niveau d'éducation plus élevé, des progrès sociaux plus rapides, une économie enrichie par les années glorieuses d'après-guerre, mais surtout aux politiques menées par les pays industrialisés. En effet, et nous le verrons par la suite, le régime démocratique et le choix d'une économie de marché par les gouvernements semblent être une condition nécessaire à la croissance et au développement d'un pays. [...]
[...] La crainte récente en France de l'arrivée massive de textile chinois en est l'illustration. Le principal exportateur de vêtements dans le monde est aujourd'hui la Chine. La poussée industrielle des régions en développement se traduit par une montée spectaculaire de leur contribution globale au produit mondial. Le poids économique de la Chine est supérieur de plus des 2/3 à celui du Japon, l'Inde pèse davantage que l'Allemagne, et le Mexique a rattrapé le Canada. Contrairement à l'Argentine ou au Brésil qui semblent piétiner car ont une économie moins ouverte, la croissance de la Chine, de la Thaïlande ou encore de la Tunisie, est plus rapide grâce à leurs importations et exportations. [...]
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