Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des PDEM ont organisé des systèmes de protection sociale destinés à prendre en charge les risques sociaux que sont la maladie, les accidents du travail, le décès, la vieillesse, la maternité et le chômage. Légitimée par les théoriciens et mise en œuvre par l'ensemble des gouvernements, cette protection sociale, destinée à « libérer l'homme du besoin et du risque » (Lord Beveridge) à travers des mécanismes d'assurance ou d'assistance, a connu depuis lors un développement très important.
Mais à partir des années 1970, les critiques adressées à la protection sociale vont se multiplier et celle-ci va être rendue responsable de bien des dysfonctionnements des économies des PDEM : face à la crise économique dont elle était en partie rendue responsable, la protection sociale devenait à bien des égards un obstacle à la croissance. Pourtant, le fait que, malgré cette importante remise en cause, la protection sociale peine à reculer, pousse à se demander dans quelle mesure elle ne constitue pas, sinon un atout du moins une nécessité.
[...] Loin d'aider les populations fragiles à se réinsérer dans la société, les prestations sociales risquent de créer des trappes à pauvreté dans lesquelles les allocataires de minima sociaux sont marginalisés. En effet, en prenant une activité, un bénéficiaire risque de perdre ces minima et les prestations sous conditions de ressources (allocation logement, soins gratuits . Il n'a donc aucun intérêt financier à travailler et préfèrera vivre en assisté. Enfin, le fait que la protection sociale soit un simple tiroir- caisse déresponsabilise les individus et les conduit à compter sur la société plutôt que sur la solidarité familiale ou du voisinage. [...]
[...] Mais c'était oublier que la protection sociale permettait en fait aux sociétés industrielles de fonctionner plus harmonieusement, comme l'avaient vu dès le XIXe siècle certains patrons et gouvernements, comme celui de Bismarck, que l'on ne saurait taxer de socialistes Et pas plus hier qu'aujourd'hui, les sociétés développées ne semblent pouvoir faire l'économie de la couverture des risques sociaux, même si ce maintien devra sans doute passer par un réexamen de la protection sociale dans ses mécanismes et dans ses finalités. Bibliographie Le monde de la protection sociale de Cendron La protection sociale de Lamiot. Analyse économique de l'Etat de Crozet. [...]
[...] La politique familiale, pour sa part, et particulièrement dans le cas de la France, cherche tout d'abord à agir sur le nombre de la population, en freinant la baisse du niveau de vie des familles nombreuses induite par le nombre des enfants et en permettant aux femmes actives de ne pas être pénalisées financièrement par les maternités. L'aide aux familles nombreuses permet également de favoriser la scolarisation des enfants et de ce fait, d'élever la quantité de la main-d'œuvre. Par ailleurs, tous les pays pratiquent une politique sanitaire destinée à élever le niveau hygiénique et à lutter contre la maladie. Ce qui justifie ici le système d'assurances est que la santé est vue comme un bien collectif. [...]
[...] La protection sociale est ainsi devenue de nos jours un instrument de gestion de la main d'œuvre et un moyen d'accompagner les restructurations industrielles. Plusieurs économistes comme J.P. Fitoussi ou A. Brender ont insisté sur la nécessité de maintenir aujourd'hui la cohésion sociale comme nouvel instrument de la compétitivité. Dans les pays européens où la mobilité sociale est faible, la protection sociale permettrait ainsi de faire l'économie de conflits sur la répartition des richesses en la soumettant à des règles de solidarité. [...]
[...] Par ailleurs, on peut justifier la protection sociale en montrant, à la façon de J. Hicks, que celle-ci permet à la société de prendre en compte les coûts de long terme de la main d'œuvre, y compris et surtout en cas de ralentissement de la croissance. En effet, dès lors que les coûts de court terme, qui permettent l'entretien et la reproduction au jour le jour de la force de travail, peuvent être soumis à une forte pression à la baisse en cas de fort chômage, les coûts de long terme (reproduction démographique, éducation des enfants et subsistance durant la vieillesse par exemple) doivent être pris en charge par la protection sociale sous forme de salaire indirect financé par des cotisations sociales. [...]
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