Chaque pays a acquis au cours de son histoire, des coutumes, une culture, des valeurs différentes de tous les autres et il semble nécessaire de préserver cette exception culturelle contre une quelconque uniformisation. Le patriotisme économique permet effectivement cela, à commencer par le fait que les entreprises nationales doivent rester dans les mains d'agents nationaux : Comment est-il possible de préserver une identité nationale si les entreprises sont détenues par des acteurs étrangers ? L'Etat a, par conséquent, un devoir de préserver cette identité en protégeant notamment les grandes entreprises des prises de participation inopinées des étrangers. C'est ainsi que l'on peut observer une multiplication des actions de l'Etat pour garder le patriotisme économique en décourageant les fusions d'entreprises nationales avec d'autres de l'étranger, comme, par exemple, le gouvernement italien qui vient de bloquer la fusion entre son concessionnaire d'autoroutes Autostrade et l'espagnol Albertis, et en incitant les entreprises nationales à se rapprocher, comme on le voit en France avec GDF et Suez. En revanche, même si l'on peut prôner une sorte de préservation de l'exception culturelle, d'autres voient ces pratiques relevant plutôt d'un chauvinisme peu justifiable, c'est ainsi qu'il nous faut étayer notre argumentation.
[...] Les détracteurs du patriotisme économique disent, à cet égard, que ce sont les consommateurs qui subissent alors les conséquences des pratiques protectionnistes, car les prix de vente des produits augmentent. Pourtant, nous pouvons mettre en lumière le fait que ces derniers ne sont pas vraiment pénalisés. Certes, les prix sont peut-être supérieurs à ce qu'ils auraient été s'il s'agissait d'un produit provenant d'une entreprise extérieure. Néanmoins, ceci permet de sauvegarder l'entreprise et les emplois de la Nation. Ajouté à cela, le nombre accru de salaires versés stimule la consommation, ce qui n'est pas sans conséquence sur l'activité des entreprises qui doivent se développer grâce à divers investissements. [...]
[...] Au total, on perçoit bien l'intérêt qu'ont les pays les plus développés à vouloir se refermer sur eux-mêmes. Or, ceci rejoint l'intérêt des pays en développement que nous venons d'évoquer. Quand bien même les risques ne sont pas de même nature, on aboutit à la même conclusion. En somme, nous avons vu, dans un premier temps, que, tant que le patriotisme économique permettra de soutenir l'activité économique d'une nation et de préserver ses aspects socioculturels et son indépendance, alors l'intérêt des pays sera de promouvoir la sauvegarde de leurs intérêts nationaux. [...]
[...] Voyons qu'en est-il désormais si l'État accorde une subvention à Airbus à hauteur de 10. On peut voir désormais apparaître une stratégie dominante, à savoir (110, 0). Par conséquent, avec une subvention de 10, Airbus a dissuadé Boeing de produire et se retrouve en monopole sur le marché, avec un profit de 110 au lieu de 100. Ceci peut même nous faire dire que de telles pratiques sont non seulement bénéfiques à l'échelle nationale, mais également pour l'ensemble de la population mondiale. Bibliographie indicative - Quel patriotisme économique ? [...]
[...] Cependant, ces opérations, dans un système qui est aujourd'hui flottant, comportent des risques pour les économies. En effet, dans le cas où la monnaie nationale se déprécie en terme de parité de pouvoir d'achat, on pourra observer, certes, une augmentation des exportations qui stimulera la demande, mais également que les importations deviendront plus chères et cela peut poser des problèmes pour des pays dépendant de l'extérieur. Si on se place dans le cas d'une appréciation de la monnaie nationale, les résidents préfèreront acheter à l'extérieur, du fait d'un prix moindre, au détriment des entreprises nationales. [...]
[...] De plus, en imaginant que l'on se conforme à cette vision et que chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il connaît le moindre désavantage, peut-on croire que cela soit la même chose que de se spécialiser dans la production de bananes ou ans l'industrie aéronautique ? Il va sans dire que le développement et la recherche de la première sont quelque peu restreints. Mais intéressons-nous désormais aux outils qui permettent le libre échange et énonçons-en les critiques qui peuvent conforter les pays dans leur patriotisme économique. En situation de libre-échange, les échanges internationaux nécessitent de détenir de la monnaie internationale comme peuvent l'être le dollar ou l'euro. [...]
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