La Banque mondiale vient de publier son rapport « Perspective économique mondiale 2010 » , annonçant une croissance de 5,1% en 2010 pour les pays en développement. Malgré cette croissance, certes moins exceptionnelle que les années précédentes, mais néanmoins importante, rien n'est moins sur que cela profitera au plus pauvres. En effet, la Banque mondiale pronostique une augmentation du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de 76 millions en 2010 par rapport à 2009. Certes, la crise financière a sérieusement affecté les chances de réaliser les perspectives de développement mais on constate qu'un autre facteur entre en jeu : la mauvaise stratégie de développement mise en œuvre par les institutions actuelles de la mondialisation. Il semble donc nécessaire de redéfinir une nouvelle économie du développement. Par économie du développement on entend cette branche de l'économie qui applique des techniques modernes de l'analyse macroéconomique et microéconomique à l'étude des problèmes économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels que rencontrent les pays dits en développement. Elle s'intéresse aux déterminants de la pauvreté et du sous-développement ainsi qu'aux politiques à mettre en œuvre pour sortir ces pays de leur condition.
L'histoire de l'économie du développement a été traversée par plusieurs paradigmes qui semblent tous avoir montré leurs limites (nous verrons pourquoi), aujourd'hui un nouveau courant de pensée émerge, représenté par STIGLITZ. Ce prix Nobel d'économie a essayé d'aller au-delà du modèle néoclassique, basé sur les conditions simplistes de la concurrence pure et parfaite, et a ainsi tenté s'élaborer un nouveau modèle de mondialisation plus juste, plus équitable et surtout plus durable.
Problématique : Dans quelle mesure peut-on parler d'un nouveau paradigme de l'économie du développement, quels sont ses points de départ et de repère, ses priorités et ses propositions pratiques ?
[...] Ainsi, selon Stiglitz, notre système, c'est une gestion mondiale, sans gouvernement mondial ou quelques institutions et acteurs dominent, mais où beaucoup de ceux qui sont touchés par leurs décisions n'ont presque aucun droit à la parole. Le FMI recourt alors volontiers à une méthode taille unique applicable à tous les pays sous-développés, sans tenir compte du contexte historique et social du pays concerné. En outre, les institutions mondiales manque de transparence et cultive un culte du secret (il ne faut informer que ceux qui ont besoin de savoir qui nuit à l'information des citoyens et des dirigeants des pays concernés par les mesures qu'il veut imposer. [...]
[...] Or lorsqu'il travaillait pour le gouvernement CLINTON ou au sein de la Banque Mondiale rien, au niveau de l'économie du développement n'a changé. Les Etats-Unis par exemple ont continué de produire sans compter et surtout d'exploiter les ressources des pays les plus pauvres (comme le pétrole notamment). On peut donc douter de sa capacité à dépasser le stade de la simple théorisation d'une nouvelle économie du développement, et de la possibilité de la mettre en place dans l'économie réelle. Conclusion : L'épuisement des divers modèles de développement ouvre la voie à un renouvellement de la réflexion indispensable pour sortir du carcan intellectuel du Consensus de Washington. [...]
[...] Or, pour rendre possible ces mesures, il faudrait rendre possible la mise en œuvre de rétorsions commerciales à l'encontre de ceux qui n'y souscrivent pas. Les multinationales. Ses recommandations pour réconcilier les profits et les impacts sociaux des multinationales sont multiples : la responsabilité sociale des entreprises (RSE) va dans le sens d'un meilleur comportement des entreprises, mais elle ne suffit pas, il faut l'encadrer par des contraintes réglementaires. De plus, il faut lutter efficacement contre les monopoles et les ententes et surtout limiter la protection des dirigeants due à la responsabilité limitée des entreprises, et ce, même lorsque les agissements en cause ont été commis dans des pays étrangers. [...]
[...] Cette de prise de conscience de la nécessité d'une nouvelle régulation s'est notamment révélée avec la crise des subprimes de 2008 qui a dégénéré en crise mondialisée et a touché tous les pays, en particulier les pays développés ce qui les a poussés à revoir leur système. Cette crise a donné une nouvelle impulsion à l'économie du développement. En effet, les gouvernants ont pu constater que la régulation traditionnelle, les rapports économiques entre le centre et la périphérie sont marqués par le paradigme de la dépendance. [...]
[...] On remarque ici l'influence de la théorie keynésienne. L'affirmation à la base de l'analyse structuraliste est que, dans les pays en voie développement, il n'existe pas de marché et qu'il faut en tenir compte dans l'analyse du sous-développement. L'approche structuraliste insiste sur le rôle des variables structurelles, des déséquilibres sectoriels et de l'emploi, qui caractérisent le fonctionnement des systèmes économiques des pays en développement. Le paradigme marxiste et néo-marxiste développe l'idée que les pays en voie de développement ne peuvent espérer se développer à cause l'impérialisme et du détournement du surplus des accumulations non productives par les classes dominantes. [...]
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